In girum imus nocte et consumimur igni
samedi 21 décembre 2024
Antoine Roegiers - De l'autre côté (2024) |
Une image et des mots. Une oeuvre d'Antoine Roegiers (b.1980) dont je viens de découvrir le travail à l'occasion de l'exposition que lui a consacrée du 30 octobre au 21 décembre la galerie Templon, à Paris.
Ce tableau m'a rappelé un passage de Traces (1959), de Ernst Bloch, que voici :
Un jour, dit-on, des paysans furent surpris aux champs par l'orage. Ils se mirent à l'abri dans une grange, mais la foudre, loin de s'éloigner, tournait en cercle autour de la cabane. Alors les paysans comprirent que la foudre visait l'un d'entre eux, et ils convinrent d'accrocher leurs chapeaux devant la porte. Celui dont le chapeau serait le premier arraché par l'orage devait être jeté dehors afin que les innocents ne périssent point pour le péché d'un seul. À peine les chapeaux furent-ils accrochés au-dehors qu'un coup de vent emporta le chapeau du paysan Li l'entraînant au loin à travers champs. Aussitôt les paysans jetèrent dehors le paysan Li ; et à l'instant même la foudre frappa la cabane, car Li était le seul juste.
mardi 17 décembre 2024
dimanche 15 décembre 2024
S. Leiter - Red umbrella (1957) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Saul Leiter (1923-2013) qui, bien que la reconnaissance de son oeuvre soit arrivée tardivement, est aujourd’hui considéré comme un pionnier de la photographie couleur.. Comme je l'indiquais dans le premier billet que je lui avais consacré dans ce blog (décembre 2013), ce n'est qu'avec la publication en 2006 de Early color que son travail est enfin largement reconnu. J’ai passé une grande partie de ma vie en étant ignoré. J’en étais très heureux. Être ignoré est un grand privilège. C’est ainsi que j’ai appris à voir ce que d’autres ne voient pas et à réagir à des situations différemment. J'ai simplement regardé le monde, pas vraiment prêt à tout, mais en flânant.
Son regard singulier s’exprime notamment par l’utilisation de flous, souvent obtenus en jouant avec la buée ou des mises au point particulières, ce qui donne à ses images une grande qualité poétique. Ses compositions, influencées par sa pratique picturale et parfois presque abstraites, nous plongent dans un univers presque onirique, où les détails du quotidien sont dans une certaine mesure déréalisés par la maîtrise à la fois lyrique et apaisée des couleurs et par le jeu virtuose des reflets et des perspectives, et où, alors, l’ordinaire devient sublime.
vendredi 13 décembre 2024
mercredi 11 décembre 2024
Iran, probably Kashan (13th–14th century AD) |
Une image et des mots.
Cette merveille, datée de la fin du 13e et moitié du 14e apr. J.-C. et supposée originaire de la ville de Kashan, fait partie de la collection de Hossein Afshar. On peut l'admirer au musée des beaux-arts de Houston (MFAH) où elle fait partie de l'exposition de céramiques persanes "Between sea and sky".
Pour aller avec, voici un extrait du discours prononcé en mai 2005 par l'écrivain américain David Foster Wallace (1962-2008) devant les lauréats de l'université de Kenyon College, dans l'Ohio.
C'est l'histoire de deux jeunes poissons qui nagent et croisent le chemin d'un poisson plus âgé qui leur fait signe de la tête et leur dit :
" Salut, les garçons. L'eau est bonne ? " Les deux jeunes poissons nagent encore un moment, puis l'un regarde l'autre et fait : " Tu sais ce que c'est, toi, l'eau ? "
mardi 10 décembre 2024
dimanche 8 décembre 2024
samedi 7 décembre 2024
Hokusai - La grande vague de Kanagawa (1830) |
Une image et des mots. La célébrissime "grande vague de Kanagawa" de Hokusai - la première de ses Trente-six vues du Mont Fuji -, et quelques lignes de Malcolm Lowry extraites de son premier roman, Ultramarine (1933).
Le bateau s'élevait lentement, porté par les lentes lames bleues, une tonne d'écume déferla sous le vent, et toute la joie du ciel, cette autre mer, resplendit au-dessus du pont pour les soutiers comme pour les matelots, tandis qu'une petite barque de pêche japonais luisait, blanche, contre la côte sombre. Ah ! qu'il était merveilleux, malgré tout, d'exister !
jeudi 5 décembre 2024
Eve Morcrette (2016) |
Une image et des mots. Un cliché de la photographe française Eve Morcrette, de qui le peu que je sais se trouve ICI.
mercredi 4 décembre 2024
lundi 2 décembre 2024
dimanche 1 décembre 2024
samedi 30 novembre 2024
vendredi 22 novembre 2024
dimanche 17 novembre 2024
lundi 4 novembre 2024
Markus Hartel - Sans titre |
Une image et des mots.
Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur partage.. Échangez votre pomme avec quelqu'un, disait à peu près le dramaturge irlandais George Bernard Shaw, et vous n'aurez toujours qu'une pomme ; échangez votre idée, et vous aurez chacun deux idées..
C'est aussi traiter de leur confrontation, et inévitablement en venir au sujet de la tolérance.
Moins les gens ont d'idée à exprimer, plus ils parlent fort, écrivait François Mauriac dans Le pays sans chemin (1951).
L'image est du photographe allemand Markus Hartel, et les mots qu'elle m'inspire sont de Pierre Bayle, précurseur de Locke et de Voltaire, extraits de son Commentaire philosophique II (1636)
Il n'y a pas, dit-on, de plus dangereuse peste dans un État que la multiplicité de religions, parce que cela met en dissension les voisins avec les voisins, les pères avec les enfants, les maris avec les femmes, le Prince avec ses sujets. Je réponds que bien loin que cela fasse contre moi, c'est une très forte preuve pour la tolérance ; car si la multiplicité des religions nuit à un État, c'est uniquement parce que l'une ne veut pas tolérer l'autre [.....], c'est là l'origine du mal.
dimanche 3 novembre 2024
Alex Howitt - Rain (nd) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe londonien Alex Howitt (b.1964). Voici quelqu'un dont je ne sais rien, sinon qu'il a déjà été publié dans Vogue, et c'est un peu par hasard que je suis tombé sur plusieurs de ses photographies.
Sans doute j'aurais dû attendre d'en savoir davantage sur lui pour mieux le présenter, mais les deux clichés que voici me plaisent vraiment beaucoup ; au point que j'ai eu envie de les partager sans attendre..
Netsuke (fin 18e - début 19e) |
Le vide-grenier du dimanche. Le netsuke est un petit objet sculpté en bois, ivoire, os, corne ou autre matériau, qui a ses origines dans la culture japonaise dès le XVIIe siècle. Utilisé historiquement comme accessoire de mode, le netsuke jouait d'abord un rôle fonctionnel : il servait à fixer des objets du quotidien, comme une bourse, un inrō (petit coffret) ou une pipe, au cordon de l'obi (ceinture) du kimono, les vêtements traditionnels japonais n'ayant pas de poches.
Les netsuke sont des objets d'une grande finesse artistique, souvent sculptés en formes animales, végétales, humaines ou fantastiques, et chaque pièce est unique. Certaines sculptures racontent des histoires ou représentent des personnages de la mythologie et du folklore japonais. Avec le temps, les netsuke sont devenus des objets de collection prisés pour leur complexité esthétique et le savoir-faire artisanal qu’ils reflètent.
Ils sont aujourd'hui considérés comme des œuvres d'art à part entière, collectionnées pour leur beauté et leur valeur historique.
samedi 2 novembre 2024
Matt Black - Dewey County |
Une image et des mots. Un cliché de Matt Black (voir février 2018), extrait de sa série "Géographie de la pauvreté", et quelques vers du poète espagnol Miguel Florián Ocaña.
Los días se parecen a los pájaros
-vienen y luego van- y siempre dejan
una herida de luz. Huele a musgo
su vuelo,
a países de escarcha,
a savia de madroños escondidos...
(Hay una fuente oculta que derrama
blancos ríos de sed, y un campanario
azul, mecido por el viento).
De qué cielo, de qué elevada dicha,
los pájaros descienden. De qué amor.
Los días se parecen a los pájaros,
igual tristeza dejan cuando pasan,
la misma oscuridad, igual silencio.
***
Les jours ressemblent aux oiseaux
– ils viennent puis s’en vont – et laissent toujours
une blessure de lumière. Leur vol sent la mousse,
les contrées de givre,
la sève des arbousiers cachés…
(Il y a une source secrète qui répand
des rivières blanches de soif, et un clocher
bleu, bercé par le vent).
De quel ciel, de quel bonheur élevé,
descendent les oiseaux. De quel amour.
Les jours ressemblent aux oiseaux,
ils laissent la même tristesse lorsqu’ils passent,
la même obscurité, le même silence.
mardi 29 octobre 2024
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