In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 29 septembre 2024

Adolph Gottlieb - Drift (1961)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Adolph Gottlieb (1903-1974), un des artistes les plus influents du XXe siècle et un acteur central du mouvement de l'expressionnisme abstrait.
Certains peintres transforment le soleil en un point jaune ; d'autres transforment un point jaune en soleil, disait Picasso.
Originaire de New York, il commence sa formation artistique à l'Art Students League, avant de voyager en Europe, où il découvre l’art moderne. Cézanne, Matisse, Léger, Picasso, mais aussi le surréalisme et les arts premiers le marquent profondément. Ces influences se manifestent dans sa série des Pictographs (années 1940), où il ordonne symboles et formes géométriques dans des grilles évoquant à la fois les mythes anciens et les archétypes universels. 

A.G. - Man with fish
Dans les années 1950, il développe son style le plus emblématique avec les Burst Series : de grandes toiles dominées par des sphères éclatantes, des oppositions de masses et de couleurs qu’on peut lire comme des abstractions de l’énergie, du chaos ou des forces vitales.
But to me everything is nature, including any feelings that I have – or dreams. Everything is part of nature.
Even painting has become part of nature. To clarify further: I don't have an ideological approach or a doctrinaire approach to my work. I just paint from my personal feelings, and my reflexes and instincts. I have to trust these
En parallèle, Gottlieb s’engage activement dans la défense de l’art moderne : membre fondateur du groupe The Ten, il co-signe en 1950 la Première Déclaration des peintres d’avant-garde publiée dans le New York Times, affirmant la place de l’abstraction comme langage essentiel du monde contemporain.

dimanche 21 août 2022

Milton Avery - Paris pigeons (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste américain Milton Avery (1885-1965) reconnu pour son style singulier, à la croisée du modernisme européen et d'une sensibilité proprement américaine. Bien qu’il soit souvent associé à l’expressionnisme et au modernisme, Avery n’a jamais revendiqué d’appartenance à un mouvement. Il a développé une voie personnelle qui influencera nombre d’artistes américains, dont Mark Rothko, qui disait de lui : "Quel était son répertoire ? Son salon, Central Park, sa femme Sally et sa fille March..., ses amis et ce qui traînait dans son studio; un monde domestique et ordinaire."
Milton Avery - Two poets (1963)

Ce qu’il peignait, c’était donc son entourage : sa famille, ses amis, des paysages ou des natures mortes, abordés avec une économie de détails qui frôle l’abstraction. Son usage des aplats de couleurs, hérité de Matisse, confère à ses toiles une intensité à la fois lumineuse et apaisée.
Longtemps sous-estimé, Milton Avery est aujourd’hui considéré comme un pionnier : il a su établir un lien essentiel entre la peinture américaine traditionnelle du début du XXᵉ siècle - encore marquée par le réalisme et le régionalisme - et l’expressionnisme abstrait qui s’imposera dans les années 1940. Il a ainsi contribué à faire émerger une modernité plus libre, ancrée dans le quotidien et attentive à la simplicité des choses.

dimanche 28 février 2021

Colleen Browning - Jump-rope
 Le vide-grenier du dimanche.  Deux oeuvres de l'irlandaise naturalisée américaine Colleen Browning (1918-2003), figure majeure du mouvement réaliste à New York avant d'être précipitée dans l'oubli par l'avènement de l'expressionnisme abstrait de Jackson Pollock. Le titre complet du premier tableau est Kids playing jump-rope in the city. L'atmosphère y est irréelle. Des enfants jouent à la corde-à-sauter sous un ciel rougeoyant que traverse un vol de mouettes ; les lessives flottent haut entre les pylônes, et il y a sur le flanc d'un immeuble l'une de ces fameuses issues de secours new-yorkaises rendues obligatoires par le Tenement House Act de 1867.

C.B. - Holiday (1951)
Le second tableau est plus étrange encore. C'est pourtant une scène assez banale observée par Colleen Browning depuis la fenêtre de l'appartement qu'elle occupe, à New York, avec son mari, l'écrivain britannique Geoffrey Wagner. 
Une enfant vêtue de rouge se tient immobile sur un large trottoir. Elle garde les mains croisées dans son dos, comme le font les surveillants d'internat et les grandes personnes qui réfléchissent intensément... Son regard est baissé sur le sol jonché d'une multitude de papiers froissés.

dimanche 27 décembre 2020

Aaron Siskind - Rome 55 (1963)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe expressionniste américain Aaron Siskind (1903-1991), évoqué le mois dernier et dont les abstractions sont à mi-chemin entre la photographie et la peinture.
In any art you don't know in advance what you want to say. It's revealed to you as you say it. It's the difference between art and illustration.
On l'associe souvent à l'expressionnisme abstrait, un courant né aux États-Unis au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et évoqué pour la première fois en 1946 par le critique d'art Robert Coates dans les pages du New Yorker. Ce mouvement est considéré comme étant un des éléments majeurs de l'École de New York.

A.S. - Uvuapan, Mexico (1955)
Aaron Siskind commence par un travail documentaire dans les années 1930 au sein du Photo League de New York, où il s’attache à représenter la vie des quartiers populaires.
Mais à partir des années 1940, son regard change : il se détourne du reportage social pour explorer les surfaces, les textures, les signes du monde urbain : murs écaillés, affiches déchirées, ombres, traces...
Ce glissement du réel vers l’abstraction rapproche sa photographie de la peinture de son temps, notamment celle de Franz Kline ou de De Kooning, qu’il fréquente.
Enseignant influent, notamment à l’Institute of Design de Chicago, il a profondément marqué plusieurs générations de photographes, parmi lesquels Ray Metzker présenté le mois dernier. Chez lui, la matière devient langage et le monde, un vaste palimpseste à déchiffrer.
Photography is a way of feeling, of touching, of loving. What you have caught on film is captured forever.... It remembers little things, long after you have forgotten everything.

dimanche 8 février 2009

Zao Wou-Ki - Lecture III (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur franco-chinois Zao Wou-Ki (b.1920), dont l’œuvre d'une intense poésie, à la croisée des cultures orientale et occidentale, s’impose comme une référence majeure de l’abstraction lyrique. Né à Pékin, il étudie la peinture traditionnelle chinoise avant d’intégrer l’Académie des Beaux-Arts de Hangzhou, où il se familiarise avec les courants artistiques occidentaux. En 1948, il s’installe à Paris et découvre l’œuvre de Paul Klee, qui l’inspire à délaisser progressivement la figuration au profit d’un langage pictural plus libre et expressif. Très vite, son art évolue vers une abstraction où la couleur et le geste prennent toute leur importance.
Zao Wou-Ki - Hortensia (1953)

Influencé par les peintres européens comme Pierre Soulages et les artistes américains de l’expressionnisme abstrait, Zao Wou-Ki développe sa "musique silencieuse" ...
Peindre, peindre, toujours peindre, encore peindre. Le mieux possible, le vide et le plein, le léger et le dense, le vivant et le souffle.
Les gens croient que la peinture et l'écriture consistent à reproduire les formes et la ressemblance. Non, le pinceau sert à sortir les formes du chaos.

Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...