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dimanche 11 novembre 2018

Otto Dix - Les joueurs de skat (1920)
Le vide-grenier du dimanche. En ce 100ème anniversaire de l'armistice de la Grande Guerre, deux oeuvres du peintre expressionniste allemand Otto Dix (1891-1969), fondateur du mouvement artistique de la Nouvelle Objectivité, actif pendant l'entre deux guerres, et considéré comme un artiste dégénéré par les nazis.

Otto Dix - Flandres (c.1935)











Ce n'est évidemment pas pour la "beauté" de ce qu'ils montrent qu'on apprécie les tableaux d'Otto Dix, profondément traumatisé par les horreurs qu'il a vues et vécues alors qu'il combattait en France et en Russie.
Le premier tableau donne à voir des "gueules cassées", d'anciens combattants amputés et à qui il manque une partie du visage, remplacée par des pièces métalliques.
Pour le second, Flandres, Otto Dix s'est inspiré à la fois du livre d'Henri Barbusse, Le feu - dont un chapitre décrit le réveil des soldats parmi les noyés, couverts de boue dans des tranchées inondées par l'orage -, et du retable d'Issenheim, peint au 16e siècle par Grünewald.

dimanche 11 février 2018

Wim Bosma - Havenbeeld (1935)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre, graphiste, et muraliste néerlandais Wim Bosma (1902-1985), dont le travail, dans le style de la Nouvelle Objectivité a été qualifié d'expressionisme constructif. Autodidacte, il a toutefois suivi un peu l'enseignement de son compatriote Piet van Wijngaerdt, qui fera l'objet d'une future publication.

W. Bosma - Dans le port (1930)
Dans les années 20 et 30, il s'attache surtout à la représentation de paysages industriels, de ports et de bateaux, avant de proposer, à partir des années 45, un univers plus coloré de scènes africaines ; Wim Bosma était un grand amateur de jazz.
Membre de l'association d'artistes visuels De Onvangenen (les Indépendants, ICI) créée en 1914 sur le modèle du Salon des Indépendants fondé à Paris une vingtaine d'années plus tôt, il la quitte - communiste convaincu -, lorsque celle-ci rejoint la Nederlandsche Kuulturkamer créée par l'occupant allemand durant la Seconde Guerre mondiale.

dimanche 13 octobre 2013

O.S. - Fermant les volets (1929)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, des tempera sur papier, du peintre et illustrateur suédois Otte Sköld (1894-1958). C'est en Chine, où il est né, qu'il reçoit durant son enfance ses premières leçons de dessin avant que sa famille ne retourne s'installer en Suède. 

O. Sköld - Mansardes (1921)

Il y suivra entres autres institutions l'enseignement de l'école de peinture d'Althin, l'une des plus importantes de Scandinavie, puis partira à Copenhague et à Paris, où il va dans les années 20 diriger l'Académie Scandinave et enseigner à la Maison Watteau. De retour en Suède, il fonde l'école Sköld. 
Otte Sköld est un représentant du courant de la Nouvelle Objectivité, un mouvement apparu dans l'Europe des années 20 - d'abord en Allemagne (Neue Sachlichkeit) où il succède à l'expressionisme -, en réaction à l'évolution du modernisme vers l'abstraction. Originaires des grandes villes, en particulier de Berlin, les artistes fondateurs de ce courant veulent dépeindre la réalité telle qu'elle est, et montrer sans fard la société d'après-guerre rongée par la pauvreté. Il n'y a qu'un seul monde et il est cruel, disait Nietzsche.

dimanche 3 octobre 2010

C. Willink - Paysage avec statue renversée (1942)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du néerlandais Albert Carel Willink (1900-1983), proche avec son compatriote Pyke Koch de la Nouvelle Objectivité allemande (la Neue Sachlichkeit) qui dans les années 1920 succède à l'expressionnisme. 

C. Willink - Vue sur une baie
(1935)











C'est un portraitiste réputé, mais aussi le peintre virtuose d'un monde étrange, parfois inquiétant et souvent évocateur comme ici de l'Antiquité. 
Son art - estampillé ici et là "néo-réaliste" ou "réaliste magique"  -, peut aussi faire penser aux peintures métaphysiques de Giorgio de Chirico qui illustre lui aussi un courant plus classique de ce mouvement.

dimanche 6 septembre 2009

Gustav Wunderwald - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Gustav Wunderwald (1882-1945) dont le nom est associé par les historiens de l'art à ce mouvement né pendant la République de Weimar que l'on a appelé Nouvelle Objectivité, (Neue Sachlichkeit en allemand).
Dans une Europe fragilisée par la Grande Guerre et rongée par la misère et la corruption, les représentants de ce courant réaliste vont s'attacher à dépeindre avec cynisme et crudité la Berlin décadente de l'entre-deux-guerres, ou bien - c'est le cas de Wunderwald -, la sobriété désolée de ses quartiers ouvriers.

G. W. - Pont à Spandau (1927)




Je m'intéresse aux choses les plus tristes, elles me concernent. Moabit et Wedding sont les quartiers qui me bouleversent le plus, ce dépouillement, cette désolation si intéressante... (cité par Sergiuz Michalski dans son ouvrage Nouvelle Objectivité - La peinture allemande des années 20, publié en français chez Taschen en 1994).
Avec la montée des nationalismes et l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933, la plupart des artistes de la Nouvelle Objectivité, considérés dès lors comme des dégénérés, va s'exiler. À partir de 1935, dix ans après sa naissance, le mouvement s'éteint.

dimanche 18 mai 2008

G. Scholz - Petite ville le jour (1922)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre réaliste allemand Georg Scholz (1890-1945), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe, puis à celle de Munich.
Connu pour ses oeuvres politiquement engagées, notamment ses représentations critiques de la République de Weimar et de la montée du nazisme en Allemagne, George Scholz compte parmi les figures emblématiques de la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle Objectivité).

G.S. - Porteur de journaux
Il était membre du Parti communiste allemand, et faisait aussi partie à Berlin d'un collectif d'artistes, le Novembergruppe, qui visait la création d'une nouvelle forme d'art reflétant les réalités sociales et politiques de l'époque. 
"L'art est une arme. Il peut pénétrer le coeur et l'esprit des gens, et changer leur façon de penser et de ressentir."
Parmi ses influences, on peut citer des représentants de l'Expressionnisme allemand, tels que Ernst Kirchner ou Emil Nolde, mais aussi des maîtres de la Renaissance comme Albrecht Dürer et Hans Holbein le Jeune.