In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 30 décembre 2018

Andy Levin - New York (1978)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Andy Levin (b.1950).
Photographe contributeur de Life Magazine dans les années 80, alors qu'il résidait à New York, son travail est paru dans de très nombreuses autres publications, du National Geographic à Fortune en passant par Paris Match, le Village Voice, Forbes, Jazz News, etc..., etc...

Andy Levin - Chowpatty, India (nd)
"My mission is to capture the vitality of the human experience and to present it on paper in a visually compelling manner. As a photographer I work with daily life, ritual, and celebration within which I look for moments of insight or higher meanings."
En 2004 il s'installe en Nouvelle Orleans où il va documenter, un an plus tard, la catastrophe causée par le cyclone Katrina; les clichés du typhon et de ses conséquences font aujourd'hui partie de la collection permanente du New Orleans Museum of Art.
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dimanche 23 décembre 2018

H. Sohlberg - Street in Roros (1902)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste norvégien Harald Sohlberg (1860-1935). Formé à l'École des arts et métiers de Christiania (aujourd'hui Oslo), puis à l'Académie royale des beaux-arts de Stockholm, il occupe une place significative dans l'art norvégien du début du XXème siècle.

H.S. - Winter night in Rondane
(1914)
Son oeuvre, qui s'inscrit dans le courant néoromantique, est marquée par son utilisation distinctive de la couleur, en particulier dans ses représentations presque métaphoriques de la nature, d'une poésie souvent empreinte de symbolisme.
Son tableau Nuit d'hiver à Rondane  en est un exemple : il a été décliné en plusieurs versions avec des techniques différentes, dont la plus célèbre est celle-ci, peinte en 1914 et conservée à la Nasjonalgalleriet d'Oslo.
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dimanche 16 décembre 2018

Isaac Cordal - Cement eclipses, NY (2015)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste espagnol Isaac Cordal (b.1974), présenté ici au mois d'octobre dernier.
D'abord formé à l'Université des beaux-arts de Pontevedra, en Galice d'où il est originaire, il a ensuite étudié au College of Arts de Camberwell, à Londres.

I. Cordal - Cement eclipses, NY (2015)




Depuis 2013, il installe ses petits personnages de béton dans les rues des grandes métropoles dont il veut dénoncer l'inhumanité : ICI
Voici deux photographies prises à New York en 2015 et qui illustrent ce projet - Cement Eclipses - par lequel il s'est fait connaître. In the concrete jungle of life, I sculpt moments of reflection to remind us of our collective journey, challenging the monotony of our urban existence.

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samedi 15 décembre 2018

Louis Soutter - Le Noël du réprouvé (1937)

 Une image et des mots. L'image c'est cette encre du suisse Louis Soutter (1871-1942), et les mots pour l'accompagner sont de Fontenelle :

"Tous les hommes se ressemblent si fort qu'il n'y a point de peuples dont les sottises ne doivent nous faire trembler".

JC1
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dimanche 9 décembre 2018

Miroslav Tichý - Untitled

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe tchèque Miroslav Tichý (1926-2011).
Formé à l'Académie des beaux-arts de Prague, Tichý se consacre d'abord à la peinture, et ne passe à la photographie que dans les années 70.
Excentrique et marginal, il utilisait des appareils photo rudimentaires bricolés à partir de matériaux et matériels de récupération, plaques de bois et de métal, bobines de fil, verres de lunettes... Bien plus que pour sa démarche, qui a pu faire débat, c'est la raison pour laquelle je choisis de le présenter aujourd'hui.
Miroslav Tichý - Untitled

Les peintures étaient peintes, les dessins dessinés. Qu'avais-je à faire ? Je cherchais un autre moyen. Avec la photographie, j'ai trouvé quelque chose de nouveau, un nouveau monde.

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dimanche 2 décembre 2018

Anders Andersen-Lunby
Coucher de soleil en hiver (1882)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste danois Anders Andersen-Lundby (1841-1923).

A. A-L. - Forêt en hiver (1890s)
Il est d'une époque où la restitution la plus fidèle et la plus sensible des paysages était le but ultime des artistes scandinaves...  Avec ses scènes hivernales, sa vision poétique, à la fois simple et lyrique de la beauté tranquille de la nature, Anders Andersen-Lundby figurait parmi les plus virtuoses d'entre eux, et il a laissé à ce titre une empreinte significative dans l'histoire de la peinture danoise.
SR2

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samedi 1 décembre 2018

Edward S. Curtis - Eclipse dance (c.1910)
Une image et des mots. Une photo d'indiens Kwakiutl exécutant la danse de l'éclipse (c.1910), prise par l'ethnologue américain Edward Sheriff Curtis (1868-1952). Les mots sont de Walt Whitman, extraits de "Leaves of grass" (Feuilles d'herbes).

You air that serves me with breath to speak !
You objects that call from diffusion my meanings and give them shape !
You light that wraps me and all things in delicate equable showers !
You paths worn in the irregular hollows by the roadsides !
I believe you are latent with unseen existences, you are so dear to me.

***

Toi, air qui me fournis le souffle pour que je parle !
Vous, objets, qui empêchez mes pensées de se disperser et qui leur donnez forme !
Toi, lumière, qui m’enveloppes, moi et toutes choses, dans ton flot délicat et égal pour tous !
Vous, sentiers tracés par les pas dans les creux irréguliers au bord des routes !
Je crois que vous êtes secrètement chargés d’existences invisibles, vous m’êtes si chers.

PG7
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dimanche 25 novembre 2018

W.E. Smith - Pride Street, Pittsburgh
(1955)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain W. Eugene Smith, déjà présenté en janvier 2010, deux panneaux indicateurs de rues dans la ville de Pittsburgh.

W.E. Smith - Dream Street, Pittsburgh
(1955)
A photo is a small voice, at best, but sometimes - just sometimes -, one photograph or a group of them can lure our senses into awareness. 
Much depends upon the viewer; in some, photographs can summon enough emotion to be a catalyst to thought.

VU2

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dimanche 18 novembre 2018

A.G. - London flower girl (1892)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste anglais Albert Goodwin (1845-1932), déjà présenté ici en août 2009. Son travail révèle toute l'influence qu'ont eue sur lui J.M.W. Turner (voir des toiles comme The shrimper, où l'on devine à peine la silhouette du pêcheur portant son haveneau, Venice, ou bien encore Westminster sunset qui est à mon avis une de ses plus abouties et que j'ai publiée ici en août 2009) et les sept membres de la Confrérie Pré-raphaélite.
Mais j'ai choisi pour cette publication deux toiles bien différentes, et pas seulement pour des raisons esthétiques même si bien sûr elles me plaisent aussi à cet égard.

A.G. - Winchelsea, East Sussex (n.d)
La première me rappelle un film d'un de mes cinéastes favoris, George Cukor, tiré d'une pièce de George Bernard Shaw.
Ce film, My fair lady (1964), raconte l'histoire d'Eliza Doolittle, une petite marchande de fleurs de Covent Garden - jouée par Audrey Hepburn (qui, en passant, porte des robes créées par Cecil Beaton) -, qu'un prof prétentieux raille pour sa façon de s'exprimer avant de faire le pari de la transformer en "lady".

Le second me fait penser au "Compleat angler" du bon Izaak Walton, que je suis heureux de posséder dans une bien jolie édition, et dans lequel il est dit cette chose merveilleuse que les rivières et leurs hôtes sont là pour que les sages les contemplent et que les fous les ignorent.
JM1
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samedi 17 novembre 2018

Frank Hurley, WW1 western front (1918)
Une image et des mots.
Lavendange. - Et ils ont déménagé pourquoi, les dieux?
Hermès. - Les Grecs leur ont tapé sur les nerfs; alors ici, à leur place à eux, ils ont installé la Guerre, en vous abandonnant à elle, pour qu'elle vous traite... c'est bien simple; à sa discrétion. Et eux, ils ont déménagé aussi haut qu'ils ont pu, pour ne plus vous voir batailler, et être hors de portée de vos jérémiades.
Lavendange. - Et pourquoi est-ce qu'ils nous ont fait ce coup-là, dis-moi?
Hermès. - Parce que vous avez préféré la guerre, en tant d'occasions où ils essayaient de vous réconcilier.
Aristophane, La Paix.
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dimanche 11 novembre 2018

Otto Dix - Les joueurs de skat (1920)
Le vide-grenier du dimanche. En ce 100ème anniversaire de l'armistice de la Grande Guerre, deux oeuvres du peintre expressionniste allemand Otto Dix (1891-1969), fondateur du mouvement artistique de la Nouvelle Objectivité, actif pendant l'entre deux guerres, et considéré comme un artiste dégénéré par les nazis.

Otto Dix - Flandres (c.1935)











Ce n'est évidemment pas pour la "beauté" de ce qu'ils montrent qu'on apprécie les tableaux d'Otto Dix, profondément traumatisé par les horreurs qu'il a vues et vécues alors qu'il combattait en France et en Russie.
Le premier tableau donne à voir des "gueules cassées", d'anciens combattants amputés et à qui il manque une partie du visage, remplacée par des pièces métalliques.
Pour le second, Flandres, Otto Dix s'est inspiré à la fois du livre d'Henri Barbusse, Le feu - dont un chapitre décrit le réveil des soldats parmi les noyés, couverts de boue dans des tranchées inondées par l'orage -, et du retable d'Issenheim, peint au 16e siècle par Grünewald.
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dimanche 4 novembre 2018

Mark Broyer - série What's the fog

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Mark Broyer (b.1979), extraits pour le premier de sa série What's the fog, consacrée à Hambourg la nuit, et pour le second de sa série After hours.

M.B. - série After hours (2017)







D'abord investi dans des projets musicaux qui vont s'avérer infructueux, et après l'abandon desquels il découvrira avec enthousiasme l'exposition America by car consacrée à Lee Friedlander (voir oct. 2008) c'est avec la photographie qu'il va trouver un nouveau moyen d'expression. "Fais n'importe quoi, mais tires-en de la joie", disait Henry Miller.
Son approche originale combine la photographie traditionnelle avec des éléments numériques et expérimentaux, des procédés qu'il met aussi volontiers en oeuvre dans ses activités parallèles de photographie commerciale.

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samedi 3 novembre 2018

E. van de Velde - Baleine échouée (c.1617)
Une image et des mots. Le titre complet de ce tableau du peintre et aquafortiste néerlandais Esaias van de Velde (1587-1630) est "Baleine échoué sur la plage de Scheveningen". Je soupçonne Paul Gadenne d'avoir eu connaissance de cette oeuvre, lui qui a écrit - entre autres nouvelles et romans -, "Baleine" et "La plage de Scheveningen".

Cette baleine nous paraissait être la dernière ; comme chaque homme dont la vie s'éteint semble être le dernier homme. Sa vue nous projetait hors du temps, hors de cette terre absurde qui dans le fracas des explosions semblait courir vers sa dernière aventure.
Nous avions cru ne voir qu'une bête ensablée ; nous contemplions une planète morte.
Paul Gadenne, Baleine (1949).
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dimanche 28 octobre 2018

Marek Piasecki - Sans titre (1961)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe polonais Marek Piasecki (b.1935); le second fait partie de la collection du MoMA.

Marek Piasecki - Sans titre (1960)

Dans son ouvage Foto-constellations - Autour de Marek Piasecki, le philosophe Pawel Moscicki écrit ceci : "Marek Pisecki a embrassé la photographie de manière obsessionnelle et sans aucune orthodoxie professionnelle, comme s'il voulait voir un mystère plus profond sous ses apparences.."
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dimanche 21 octobre 2018

Charles Bell - The ultimate gumball (1981)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre hyperréaliste américain Charles Bell (1935-1995). Il disait avoir été influencé par le Pop-art et par Vermeer, mais c'est dans le studio de Donald Timothy Flores, à San Francisco, qu'il a acquis sa technique.

C.Bell - Tropical nights (1991)










Loin des paysages urbains et des automobiles des hyperréalistes de la Côte Ouest, le New Yorkais Charles Bell s'est fait une spécialité des natures mortes, comme sa série des "Gumballs", de 1971 à 1977, puis, à partir de 1977, celle des billards électriques.
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samedi 20 octobre 2018

Isaac Cordal - Cement eclipse (2013)

Une image et des mots. Une oeuvre d'Isaac Cordal, sur qui je reviendrai très bientôt.
Les mots sont de Céline, extraits de Voyage au bout de la nuit (1932).

J'avais pas le culot de leur dire pendant le jour, quand j'étais en face d'eux, mais d'où j'étais je ne risquais rien, je leur ai crié "Au secours ! Au secours !", rien que pour voir si ça leur ferait quelque chose. Rien que ça leur faisait. Ils poussaient la vie et la nuit et le jour devant eux les hommes. Elle leur cache tout la vie aux hommes. Dans le bruit d'eux-mêmes ils n'entendent rien. Ils s'en foutent. Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s'en foutent. Je vous le dis moi. J'ai essayé. C'est pas la peine.

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dimanche 14 octobre 2018

Raphael Soyer - Café scene (1940)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, deux huiles sur toile, du peintre américain d'origine russe Raphael Soyer (1899-1987). 
Il fut une des figures majeures de ce courant artistique réaliste américain de l'entre-deux-guerres appelé régionalisme ou encore scène américaine, dont l'une des oeuvres emblématiques restera le célébrissime American Gothic de Grant Wood.

R. Soyer - Annunciation (1980)
"If art is to survive, it must describe and express people."

On peut admirer le premier tableau au Brookklyn Museum, à New York. Le second, au titre biblique, est conservé au Smithsonian American Art Museum de Washington. Quarante ans les séparent.

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dimanche 7 octobre 2018

Phil Bergerson - NY (2001)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du canadien Phil Bergerson (b.1947), déjà présenté ici en décembre 2013.
Pendant des années il a sillonné les États-Unis en large et en travers, à la recherche du rêve américain, et a enseigné la photographie à l'université Ryerson de Toronto de 1975 jusqu'à sa retraite en 2005.

Phil Bergerson - Untitled (2010)









Panneaux décrépits, enseignes vieillottes, graffitis malhabiles, il faut chercher le reflet lointain de ce rêve dans les vitrines de boutiques misérables, ou bien comme ici dans ce trompe-l'oeil qui couvre d'un ciel céruléen des façades aveugles. Mais après tout, comme le disait Picasso "l'art est un mensonge qui dit la vérité".

CS1
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samedi 6 octobre 2018

Jules Bastien Lepage - Saison d'octobre (1878)
Une image et des mots. Je reviens cette semaine à la peinture de la vie paysanne; c'est un sujet qui me plaît beaucoup.. Je ne crois pas avoir déjà publié ici de tableau de Jules Bastien Lepage, et donc voici Saison d'octobre (1878).
Pour l'accompagner, les mots sont de Jacinta Ortiz Mesa, "la Tilli", une paysanne andalouse qui a publié à plus de 70 ans deux petits recueils de poésie (non traduits en français).
Comme elle ne sait ni lire ni écrire, elle a dicté ses poèmes à une enseignante de son village.
Ce n'est pas du Saint-John Perse, "nada del otro mundo" comme disent les Espagnols, mais juste des mots très simples et très sincères qui auraient peut-être ému un autre andalou amoureux de la terre, Garcia Lorca, ou inspiré une chanson à Victor Jara....

Yo no me quiero acordar ni la memoria me alcanza, para tanta calamidad, como yo pasé en mi infancia. Cuando tenía seis años me ponen a trabajar, guardando cerdos y cabras y pavos para empatar.
Si conocen lo que digo, los cerdos se despistaban, las cabras comían los olivos y los pavos que no andaban.
¡Ni con la ayuda de Dios, señores, yo los juntaba!
Con muchísimo trabajo y muy poca libertad yo llegué a los quince años ¡no lo quiero ni pensar!
Cuando a los quince llegué ya los niños me gustaban, pero era yo tan fea que nadie me decía nada.
¡Por fin! ya llegó ese día, que uno me dijo te quiero yo le dije: y yo a ti contesté pronto y ligero.
Era el hombre de mi vida, el que se sentó a mi lado, que yo, viva como viva, a ese nunca lo he olvidado.
Pero poquito duró eso bueno de mi vida, el diablo se atravesó y volví a pasar fatiga.
Se perdió un ángel en el cielo que por eso Dios bajó y cuando lo vio tan bueno al cielo se lo llevó.
Menores de once años me quedaron cinco niños, un montón de trabajo y ni una pizca de cariño.
Era un cuadro gigante lo que en mi casa quedó, había que seguir pa alante y tenía que hacerlo yo,
De día yo trabajaba y por la noche cosía, pues lo que a mí me pasaba era que poco dormía.
Yo muy poquito dormía, muy poquito descansaba, pero con todo ese esfuerzo y con la ayuda de Dios nunca nos faltó de nada.
Lo malo que les he hecho es hacerles trabajar , pa que fuesen de provecho y apretaran a estudiar.
Ya se me hicieron mayores y ahí está el resultado, todos son trabajadores y todos se han colocado:
uno se hizo tractorista, y el otro fue camionero, la chica rompió por contable, y otro se me hizo banquero, y la más grande de todos plancha para el mundo entero. Me ha llegado la vejez y ahora tengo esa alegría, los veo a todos trabajar que era lo que yo quería. ¡Qué bonito es vivir! cuando la vida es buena. ¡Qué bonito es vivir! si la vives sin pena, ¡Qué bonito es vivir! la salud es lo primero
¡Qué bonito es vivir! Se lo digo al mundo entero.