In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 7 juillet 2024

J.E.M - The Black Brunswicker (1860)

Le vide grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre préraphaélite anglais John Everett Millais (1829-1896).
Formé à la Royal Academy, il s'y lie d'amitié avec William Holman Hunt et Dante Gabriel Rossetti avec qui il forme en 1848 la confrérie préraphaélite, un mouvement artistique qui cherchait à revitaliser l'art britannique en s'inspirant des détails minutieux et des compositions narratives des maîtres italiens d'avant Raphaël.
Influencé par les maîtres de la Renaissance et par une sensibilité romantique, il explore des thèmes variés, allant de la mythologie et la littérature à la nature et à la vie domestique victorienne.

J.E.M. - Blow blow thou winter wind
(1892)
Les Black Brunswickers était une troupe d'élite levée par le duc Frédéric-Guillaume de Brunswick (1771-1815) et dont la devise était "La gloire ou la mort".
C'est la fille de Charles Dickens, Kate, qui servit de modèle pour ce portrait que Millais dut peindre en de multiples courtes séances ; l'intimité de l'attitude contrevenait aux règles de bienséance qui prévalaient alors et chacun devait poser séparément en utilisant un mannequin pour s'appuyer ..

dimanche 25 juin 2023

Louis Welden Hawkins - Clytie

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre britannique, naturalisé français, Louis Welden Hawkins (1849-1910).
Rompant avec sa famille qui lui souhaitait une carrière militaire, il vient s'installer en France d'où il ne repartira plus. Il y suit, à l'Académie Julian,  l'enseignement de William Bouguereau et de Jules Lefèbvre, et fréquente les symbolistes, mais aussi les personnalités du monde syndical et politique
socialiste.
L.W.H. - News from home (1883)








Même si bon nombre de ses oeuvres m'intéressent moins, j'aime ses représentations touchantes de la vie paysanne (je pense en particulier à une jeune bretonne à son tricot dans les champs, ou une autre encore sur son ouvrage à la fenêtre, que je n'ai pas retenues ici), ainsi que ses représentations féminines empreintes de l'esthétique préraphaélite et de l'Art Nouveau.

dimanche 16 avril 2023

Heinrich Vogeler - Rêverie (1900)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre allemand Heinrich Vogeler (1872-1942), né à Brême et formé à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf.
D'abord influencé par les préraphaélites et l'Art Nouveau, il explore des thématiques spirituelles et mythologiques, qu'il transpose dans les paysages de son pays. Ses premières œuvres, comme "Contes d'hiver" (1897), réinterprètent des récits bibliques dans des scènes quotidiennes, où les figures sacrées apparaissent sous des traits populaires et contemporains.
Son art se caractérise par une grande attention au détail et une forte charge symbolique ; cela se retrouve notamment dans ses fresques et créations de mobilier pour la ferme de Barkenhoff qu'il aménage en colonie d'artistes dans le style Jugendstil.

H. Vogeler - Paysage
Cependant, après 1906, son engagement personnel et politique le pousse à modifier son approche artistique.
Sa découverte de la condition ouvrière, lors de ses voyages et lectures sur le socialisme, marque de plus en plus ses créations. Il se détourne de ses premières influences pour adopter une peinture plus réaliste et engagée, qui illustre les luttes sociales et les conditions de vie des travailleurs. Sa participation à des mouvements pacifistes pendant la Première Guerre mondiale et son rapprochement avec la révolution bolchevique vont profondément modifier sa pratique. Vogeler commence à peindre des fresques qui célèbrent la vie des ouvriers et des paysans, un engagement qu’il va poursuivre lors de ses voyages en Russie soviétique dans les années 1920. Il suffit pour mesurer l'ampleur de cette évolution de comparer des toiles profondément préraphaélites comme Le Printemps (1897) à son Docker à Hambourg de 1928 ou plus tard encore à son Stakhanoviste à Sotchi (1936). 
Son rôle dans le Parti communiste et son soutien à la révolution d'Octobre marquent une étape cruciale dans son parcours. Vogeler devient un fervent défenseur des idéaux socialistes, réalisant des œuvres de propagande pour le régime soviétique et s'investissant dans des projets visant à améliorer la condition des classes populaires. Il fonde même une communauté ouvrière à Barkenhoff, où il tente de mettre en pratique ses idéaux utopistes. Toutefois, ses divergences avec le Parti communiste d'Allemagne et ses expériences en URSS – notamment son rôle dans la construction du socialisme en Carélie et en Ouzbékistan – finissent par le marginaliser.
En dépit de son engagement politique et social, Vogeler doit faire face aux contradictions du régime soviétique et à la répression stalinienne, ce qui l'amène à douter de ses convictions initiales. Ses derniers travaux sont marqués par un réalisme austère, mettant en avant l'image de l'ouvrier dans une société en crise. Exilé en URSS pendant la Seconde Guerre mondiale, il meurt en 1942 dans des conditions difficiles, en laissant derrière lui une œuvre profondément marquée par les idéaux de son époque, mais aussi par les luttes et les espoirs qui l'ont animé tout au long de sa vie.

dimanche 26 octobre 2014

J.R.S. Stanhope - Penelope (1864)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre préraphaélite anglais John Roddam Spencer Stanhope (1829-1908). Considéré comme un préraphaélite de la deuxième vague menée à partir de 1860 par Dante Gabriel Rossetti et davantage marquée par la Renaissance italienne, son travail est aussi étudié dans le contexte de l'Esthétisme et du Symbolisme anglais.

J.R.S. Stanhope - The gentle music
(1873)
Il suit à Oxford l'enseignement de George Frederic Watts dont il devient l'assistant et avec qui il va voyager en Italie et en Asie Mineure.
Il s'installera d'ailleurs définitivement à Florence en 1880, où sa nièce et élève Evelyn de Morgan lui rendra régulièrement visite.
Le second tableau, dont le titre complet est The gentle music of a bygone day, a été inspiré par un poème de William Morris, The Earhtly Paradise.

dimanche 11 octobre 2009

Albert H. Collings - The studio mirror
Le vide-grenier du dimanche. Du peintre et aquarelliste anglais Albert Henry Collings (1868-1947) j'ai choisi ces deux oeuvres dont le miroir constitue le trait d'union. Portraitiste de renom, sa carrière a atteint son apogée à la fin de l’époque victorienne et sous le règne édouardien ; son talent pour exprimer la dignité et la personnalité de ses modèles lui a valu de prestigieuses commandes de la part de figures influentes de la société britannique. Toutefois il ne réservait pas son art aux élites ; il savait mettre en valeur des sujets plus modestes et révéler la grâce propre à chacun, indépendamment de son rang.
Son style, à la croisée du réalisme et de l’idéalisme, s’inspirait du mouvement préraphaélite et des traditions académiques.

    A.C. - A reflection (1919)
Son œuvre, qui se distingue par un souci du détail remarquable (rendu des étoffes, des carnations ou des jeux de lumière), n'en conserve pas moins une dimension idéalisée qui confère à ses portraits une beauté intemporelle ; en témoignent ces deux exemples, deux huiles sur toile dont la première, parmi tous les portraits que j'ai pu voir de cet artiste, est de loin ma préférée.
Mais je remarque qu'aucune de ces deux jeunes filles ne tient dans sa main une bougie. C'est pourtant, dit-on et selon une tradition ancienne, ce que devaient faire les jeunes files célibataires sur les douze coups de minuit, pour découvrir dans le miroir tenu devant elles le visage de leur futur mari.

dimanche 9 août 2009

J.W. Waterhouse - Diogène de Sinope, détail (1882)
Le vide-grenier du dimanche.
Cette lanterne, c'est le détail qu'ont en commun deux toiles du préraphaélite John William Waterhouse (1849-1917), célèbre pour ses représentations féminines des mythologies et légendes grecques et arthuriennes. 

J.W. - Diogène (1882)
Né à Rome, il arrive à Londres à l'âge de cinq ans lorsque sa famille revient s'y installer, dans le quartier de South Kensington à proximité du Victoria & Albert Museum.


J.W.W. -  The lady of Shalott (1888)
C'est son père qui va alors lui enseigner la peinture, jusqu'à son entrée en 1870 - il a alors 21 ans - à la Royal Academy dont il deviendra lui-même membre en 1895.
La première des deux oeuvres présentées ici, Diogène, est conservée à Sydney. La seconde, son portrait de l'amoureuse éperdue de Lancelot, est sans doute son oeuvre la plus célèbre. Elle figure parmi les toiles les plus admirées de la Tate de Londres.

dimanche 10 mai 2009

A. Hacker - Imprisoned spring (1911)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur préraphaélite anglais Arthur Hacker (1858-1919).
Il a étudié à la Royal Academy of Arts, où il a pu exposer dès l'âge de vingt ans et dont il sera membre, ainsi qu'à l'Atelier Bonnat, à Paris. Il découvre alors le travail de Jean-Léon Gérôme.

A.Hacker - The couch burners (1910)
Très influencé par l'école de Barbizon, il participe en 1885-86 à la création à Londres du New English Art Club, une société artistique fondée en réaction à la Royal Academy. "Beauty is not a luxury, it's a necessity of the soul."

A.M. - Vieux coeur de frêne Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Albert Monier (1915-1998), un de ceux dont l’œ...