In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 1 décembre 2018

Edward S. Curtis - Eclipse dance (c.1910)
Une image et des mots. Une photo d'indiens Kwakiutl exécutant la danse de l'éclipse (c.1910), prise par l'ethnologue américain Edward Sheriff Curtis (1868-1952). Les mots sont de Walt Whitman, extraits de "Leaves of grass" (Feuilles d'herbes).

You air that serves me with breath to speak !
You objects that call from diffusion my meanings and give them shape !
You light that wraps me and all things in delicate equable showers !
You paths worn in the irregular hollows by the roadsides !
I believe you are latent with unseen existences, you are so dear to me.

***

Toi, air qui me fournis le souffle pour que je parle !
Vous, objets, qui empêchez mes pensées de se disperser et qui leur donnez forme !
Toi, lumière, qui m’enveloppes, moi et toutes choses, dans ton flot délicat et égal pour tous !
Vous, sentiers tracés par les pas dans les creux irréguliers au bord des routes !
Je crois que vous êtes secrètement chargés d’existences invisibles, vous m’êtes si chers.

samedi 14 juillet 2018

Joseph Wright of Derby - Trois personnes examinant le gladiateur
Une image et des mots. L'anglais Joseph Wright of Derby (1734-1797) est l'auteur de ce tableau intitulé Trois personnes examinant le gladiateur à la lueur d'une chandelle (1765) qui illustre bien la formidable maîtrise du clair-obscur de l'artiste.
Les vers qui suivent sont du poète américain Walt Whitman (1819-1892), extraits de Leaves of grass (Feuilles d'herbe) :

Of the terrible doubt of appearances.

Of the terrible doubt of appearances,
Of the uncertainty after all, that we may be deluded,
That may-be reliance and hope are but speculations after all,
That may-be identity beyond the grave is a beautiful fable only,
May-be the things I perceive, the animals, plants, men, hills, shining and flowing waters,
The skies of day and night, colors, densities, forms, may-be these are (as doubtless they are) only apparitions,
and the real something has yet to be known

***

Du terrible doute des apparences

Du terrible doute des apparences,
De l’incertitude en définitive, que nous pouvons être trompés,
Que peut-être la confiance et l’espoir ne sont en définitive que des spéculations,
Que peut-être la survie de l’identité au-delà du tombeau n’est qu’une belle légende,
Que peut-être les choses que je perçois, les animaux, les plantes, les hommes, les montagnes,
les flots qui brillent et qui coulent,
Le ciel du jour et de la nuit, les couleurs, les densités, les formes,
que peut-être toutes ces choses sont (et sans aucun doute elles le sont) de simples apparitions,
et qu’il nous reste à connaître ce qui est réel

samedi 5 novembre 2016

Une image et des mots. L'image, c'est cette couverture d'un épisode des aventures du Club des 5, de la très prolifique Enid Blyton. Ce groupe d'amis pré-adolescents à la morale exemplaire a accompagné toute mon enfance...
Et voici que j'apprends que depuis 2004 (ou 2006 je ne sais plus), l'oeuvre d'Enid Blyton - une oeuvre que des années 30 aux années 50 la BBC refuse de diffuser pour cause de "pauvreté littéraire" -  voit ses rééditions régulièrement "retravaillées" afin d'en expurger tout ce qui pour le jeune lecteur d'aujourd'hui pourrait paraître un peu trop compliqué. Exit par exemple le passé simple, au profit du passé composé... Mais aussi les phrases sont raccourcies, leur vocabulaire et leur syntaxe simplifiés.
Ainsi, ce qui il y a quelques décennies était  considéré, pour son indigence stylistique, comme de la mauvaise littérature enfantine, est aujourd'hui jugé d'une lecture trop difficile. Ça laisse rêveur...

Pour aller avec cette illustration, une célébration de l'amitié par Walt Whitman, extraite de Leaves of grass (1855)

In paths untrodden,
in the growths by margins of pond-waters,
[.....]
clear to me now standards not yet publish'd,
clear to me that my soul,
that the soul of the man I speak for rejoices in comrades...

[.....]
I proceed for all who are or have been young men,
to tell the secrets of my nights and days,
to celebrate the need of comrades.

***

Dans des sentiers  non frayés,
parmi les plantes qui poussent au bord des eaux stagnantes,
[.....]
claires sont pour moi aujourd'hui des valeurs non encore proclamées,
il est clair pour moi que mon âme,
que l'âme de l'homme au nom de qui je parle trouve sa joie en des camarades.
[.....]
J'entreprends, à l'intention de tous ceux qui sont
ou ont été de jeunes hommes,
de dire le secret de mes nuits et de mes jours,
de célébrer le besoin de camarades.

samedi 22 juin 2013

Une image et des mots.
La Rain Room est une installation que l'on doit au trio londonien de Random International, Stuart Wood, Florian Ortkrass, et Hannes Koch. 
Après avoir passé l'hiver au Barbican Centre de Londres, d'octobre 2012 à mars de cette année, elle est actuellement visible au MoMA de New York.
Par groupes de dix, les visiteurs déambulent, dansent même, dans une salle soumise à une averse continuelle mais où des capteurs - qui suivent les mouvements de chacun - interrompent la pluie à leur aplomb, leur permettant ainsi de rester au sec.
Pour aller avec, voici quelques vers de Walt Whitman, The voice of the rain.

Qui es-tu ? demandai-je à la douce averse
Laquelle, curieusement, me donna une réponse que je transcris ici :
Je suis le Poème de la Terre, dit la voix de la pluie, [...]
Je descends pour baigner les sécheresses, les atomes et la poussière du globe
Où tout ce qui est, sans moi ne serait que graines, latentes, non nées
Et à jamais, nuit et jour, je redonne vie à ma propre origine
Je la purifie et l'embellis
Car le chant, venu d'où il est né, après s'être accompli, vagabondant
Qu'il ait été entendu ou non, s'en revient dûment chargé d'amour.

dimanche 4 novembre 2012

K. Matsubayashi - Lune d'automne
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du japonais Keigetsu Matsubayashi (1876-1963), formé par Noguchi Yukoku, le maître de la peinture nan-ga (peinture du Sud), un genre qui s'est développé à partir du 18e. siècle. 

K. M. - Sans titre (nd)








Essentiellement monochrome et tournée vers la représentation de paysages, cette peinture était l'oeuvre de lettrés de culture confucéenne et connaisseurs de la poésie chinoise classique.
Je crois qu'une feuille d'herbe est à la mesure du labeur des étoiles, écrivait Walt Whitman.

dimanche 25 avril 2010

Franklin Carmichael - Mirror lake (1929)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Franklin Carmichael (1890-1945), membre fondateur du Groupe des Sept évoqué le mois dernier avec A.J. Casson qui en était proche.

F. Carmichael - Snow clouds (1938)

We shall yet develop a movement that will be distinctive as our native landscape ... [....]
A landscape clean and crip in form and colour, rich in inspiration is all that an artist could wish for, begging to be used, and full of inherent possibilities...
On peut penser, à cette vision exaltée de la nature que donnent la vigueur du trait et de la couleur, à la poésie panthéiste de Walt Whitman, au "puissant spectacle de l'universel au coeur de cette vaste terre".

JP4 ICI