In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 2 mars 2025

Jean Béraud - Un Figaro de rêve
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre français Jean Béraud (1849-1935), célèbre pour ses scènes de la vie parisienne sous la Belle Époque. Né à Saint-Pétersbourg, il s'installe à Paris après la mort de son père et étudie à l'École des Beaux-Arts sous la direction de Léon Bonnat.

J.B. - Au café, dit L'absinthe (1909)

Dans un style qui oscille entre réalisme et impressionnisme, il restitue avec une spontanéité et une minutie quasi-documentaires l’essence du Paris de la fin du XIXe siècle, à la manière d'un photographe de rue aujourd’hui : ses rues animées, ses cafés et ses buveurs d'absinthe, ses théâtres et ses élégantes figures mondaines... , les compositions de Béraud foisonnent de mouvement, de regards échangés, de petites anecdotes visuelles qui donnent l’impression d’un moment volé sur le vif. En ce sens, il pourrait sans doute être vu comme un précurseur du regard photographique appliqué à la peinture.
On compare souvent son travail à celui de Degas ou du flamboyant Giovanni Boldini, mais Béraud a encore quelque chose en plus : une touche narrative et un brin d’ironie qui rendent ses scènes plus vivantes, presque cinématographiques. Là où Degas capte l’instant et Boldini magnifie l’élégance, Béraud raconte des histoires, avec ce regard un peu amusé sur le Paris de son époque qui le rend si singulier.

dimanche 8 août 2021

Gustave Courbet - Mer calme (1869)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre Gustave Courbet (1819-1877), chef de file du mouvement réaliste qui pour lui résonne comme une revendication sociale contre les valeurs d'une bourgeoisie et d'une aristocratie trop éloignées du peuple. Né dans une famille bourgeoise à Ornans, une petite ville de la Franche-Comté, Courbet s’est vite démarqué par son rejet des conventions académiques en peinture, choisissant plutôt de représenter la vie ordinaire avec un style direct et terre-à-terre, sans idéalisation.
Autodidacte, indocile et attaché au terroir, il s'est donc illustré par une approche novatrice, présentant des scènes de la vie quotidienne, des paysans, des ouvriers, et des paysages ruraux de sa région natale.

G.C. - La plage, coucher de soleil
(1867)
Contrairement aux académismes et aux sujets nobles qui dominaient son époque, Courbet a souvent choisi des thèmes alors négligés par les beaux-arts traditionnels, et il aimait choquer le public et le monde artistique avec ses choix audacieux. Son tableau très explicite L’Origine du monde (1866) illustre bien sa nature provocante et sa quête de liberté artistique qui lui ont valu autant de controverses que de succès. Il était aussi politiquement engagé et a participé à la Commune de Paris en 1871, ce qui lui a valu des représailles après la chute de celle-ci.
Accusé d’avoir encouragé la destruction de la colonne Vendôme, un symbole impérial, il fut emprisonné et contraint à payer de lourdes dettes, ce qui marqua la fin de sa carrière en France.
En 1873, il s'exila en Suisse, où il continua de peindre jusqu'à sa mort en 1877.
Le réalisme de Courbet, en refusant d’embellir ses sujets, a redéfini la mission de l'art et a ouvert la voie aux mouvements artistiques ultérieurs, notamment l’impressionnisme et le symbolisme.

J'ai étudié, en dehors de tout système et sans parti pris, l'art des anciens et l'art des modernes. Je n'ai pas voulu plus imiter les uns que copier les autres. J'ai voulu tout simplement puiser dans l'entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité.
Quand je serai mort, il faudra qu'on dise de moi: celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n'est le régime de la liberté.

dimanche 10 juillet 2011

A. Bilinska - Unter den Linden (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la polonaise Anna Bilinska-Bohdanowicz (1854-1893), reconnue pour ses portraits d’une grande expressivité et son style influencé par le réalisme académique. Elle a étudié à l'Académie Julian à Paris, où elle a été l'une des premières femmes à être admises, auprès de Bouguereau et de Robert-Fleury.

A. B. - Autoportrait (1887)
Voici donc deux de ses chefs-d'oeuvre : le magnifique "Unter den Linden", une représentation à la lumière saturée de la célèbre avenue berlinoise au nom si poétique.
Et son "Autoportrait au tablier et aux pinceaux", qui illustre à la fois sa technique virtuose et - par son attitude et sa mise informelle -, sa personnalité affirmée. Anna Bilinska y exprime toute la conscience qu'elle avait de son talent en même temps que sa liberté à l'égard des conventions de son époque. Pionnière dans un milieu artistique encore dominé par les hommes, elle a marqué l’histoire de la peinture polonaise et européenne.

A.M. - Vieux coeur de frêne Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Albert Monier (1915-1998), un de ceux dont l’œ...