In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 26 décembre 2021

Charlotte J. Sternberg

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustratrice américaine Charlotte Joan Sternberg (1920-2003). Diplômée en beaux-arts de l'université de Yale, c'est là qu'elle découvre la technique de la tempera à l'oeuf qui deviendra son procédé de prédilection.

C.J. Sternberg - Christmas

Charlotte Sternberg a produit des illustrations de Noël durant toute sa carrière, de celles que l'on aimerait voir orner les boîtes de chocolats ou augmenter les collections des beaux puzzles de chez Gibsons...

TW3
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dimanche 19 décembre 2021

Chris Donovan - Church

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste canadien Chris Donovan (b.1996).
Il a été en 2017 le plus jeune photographe à recevoir les deux prix les plus prestigieux décernés par la News Photographers Association of Canada ; celui de photographe de l'année et celui de photographie de l'année.

Chris Donovan

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samedi 18 décembre 2021

Brueghel l'Ancien - La parabole des aveugles (1568)
Une image et des mots. Un tableau de Pieter Brueghel l'Ancien, La parabole des aveugles (1568), conservé au Musée Capodimonte de Naples.
Ce tableau fait référence à la parabole du Christ adressée aux pharisiens : "Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles..." (Matthieu 15, 14).

Le texte, de Gilles Lapouge, est extrait de son essai Utopie et civilisations.

"L’histoire est une aventure abominable. Elle est boueuse, elle n’a pas de sens et elle massacre. Ses riches heures éblouissent, mais leurs guirlandes et leurs quinquets n’allument aucune fête ou bien c’est un carnaval de gisants.
Et pourtant, les hommes ont inventé leur demeure. Ils sont sortis de la forêt et ils ont érigé des villes.
Leurs monuments, leurs barrages, les usines et les ports, les routes, les châteaux et les bibliothèques, les musées ont ajouté aux géologies extravagantes de Dieu celles de leur décision.
Les cités étincellent sur l’espace pacifié des prairies. Une ceinture de lumière encercle la Terre.
Les savants ont dérobé à la nature ses secrets, ils énoncent le problème des astres et le chiffre de la matière, mais le mystère ne se défait que pour tracer d’autres arabesques. Tant de science et ces beaux frontons, ces auriges et ces capitaines, ces Parthénons et ces mégalopoles n’entament pas les splendeurs lisses du néant.
Sur la nuit de ses miroirs, les générations se succèdent, à tâtons, comme chancellent les aveugles de Jérôme Bosch."

dimanche 12 décembre 2021

Ken van Sickle - Untitled

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Kenneth van Sickle (b.1932), témoin élégant des bohèmes parisienne et new yorkaise. 

Ken v. Sickle - Colombus (1968)
À l'âge de 23 ans, alors qu'il vit à Paris, il assiste dans un club à un concert de Chet Baker..
Sans le sou il peine à s'acheter des rouleaux de pellicule et ne prend que deux clichés : l'un est flou, l'autre est réussi.
My pictures don't depend on extreme sharpness. They depend on the composition, on the subject, and on the way I see it.
Son travail figure dans les collections du Metropolitan Museum of Art et du MoMA de New York.

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dimanche 5 décembre 2021

A.M. - Route de Hollande (c.1880)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre néerlandais Anton Mauve (1838-1888), membre majeur de l'École de La Haye, et premier professeur de peinture de Van Gogh dont il était cousin par alliance (et qui lui a dédié un tableau splendide, Souvenir de Mauve).
Mauve était aussi un proche de Jozef Israels, présenté ici en novembre 2020.

A.M. - Bateau de pêche (1882)

samedi 4 décembre 2021

Brandon Holland - Wind (2017)

Une image et des mots. Un cliché du photographe américain Brandon Holland.
Les mots sont du romancier et philosophe britannique John Cowper Powys (1872-1963), l'auteur du magnifique Les sables de la mer.

Le vent qui fait frissonner l'herbe à son gré va et vient. Certains sont nés pour accueillir son message, d'autres pour le refuser. Chez ceux qui sont nés pour l'accueillir, on perçoit un étrange détachement des consolations d'ici-bas.

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dimanche 28 novembre 2021

Speedy Graphito - Carte d'artiste
(2021)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graphiste Olivier Rizzo (b.1961), aka Speedy Graphito, déjà présenté ici le 14 février 2015, jour de la Saint Valentin.
Formé à l ESAIG de Paris (École supérieure des arts et industries graphiques, plus connue sous le nom d'École Estienne), il se situe au point d'articulation entre le mouvement de la figuration libre - illustré par des artistes tels que Combas en France ou Haring et Basquiat aux États-Unis -, et le Street Art des années 80.

Speedy Graphito
Délaissant ses diablotins emblématiques, Dédé le démon ou son personnage fétiche Lapinture (à gauche), Speedy Graphito rend aujourd'hui hommage à ses modèles (Van Gogh, Mondrian, ou comme ici, Hokusai) en revisitant joyeusement leurs oeuvres. "La constante, c'est le détournement".
Quand il confronte l'art des "Grands Maîtres" aux images de la culture populaire urbaine, des figures iconiques qui imprègnent notre mémoire collective consciente ou inconsciente, celui qui se définit comme un "DJ des arts plastiques" interroge profondément, en le réinventant, notre monde consumériste et ses représentations.
Pour en savoir plus sur lui et sur son oeuvre, c'est ICI.

samedi 27 novembre 2021

a/u
Une image et des mots. Montaigne, qui a vécu à une époque de grandes découvertes, était lui-même un grand voyageur qui a sillonné l'Europe. 
Il voulait, disait-il, frotter sa cervelle contre celle d'autrui, et c'est à lui que l'on attribue l'adage bien connu selon lequel les voyages forment la jeunesse.

Dans sa Vie des philosophes illustres, Diogène Laërce évoque Anacharsis, "voyageur sauvage poli par les moeurs étrangères", qui se serait "défait" de sa barbarie en fréquentant les Athéniens. 
Du philosophe Scythe, issu d'un peuple de cavaliers nomades qui dominait les steppes eurasiennes entre le VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l'Antiquité, il rapporte ces paroles :
Moi je suis venu au pays des Grecs pour être instruit de leurs coutumes et de leurs pratiques. L'or, je n'en ai aucun besoin ; il me suffit de retourner chez les Scythes en homme meilleur.

Quant à Goethe, il nous dit : Veux-tu vivre heureux? Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir.

dimanche 21 novembre 2021

Eugenia Loli - The other side
Le vide-grenier du dimanche. Deux collages de l'artiste grecque Eugenia Loli (b.1973), déjà présentée ici en mai 2015, et qui revisite avec une poésie teintée d'humour les images vintage des années 50. 

E.Loli - Let me get that for you

Le premier fait partie de sa série Reportaz, le second de la série Oh, l'amour !
Pour découvrir son travail, c'est ICI.
EL1

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dimanche 14 novembre 2021

John Bulmer - Manchester (1976)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photo-reporter anglais John Bulmer (b.1938), pionnier de la photo couleur britannique déjà présenté ici en octobre 2015.
Dans un entretien de décembre 2020 au magazine britannique Art Dependence, à propos de sa proximité avec les personnages photographiés :

Perhaps it was the influence of Cartier-Bresson, but I'd always been attracted to pictures that included people in their environment. My work as a news photographer has probably encouraged me to go in closer and get to the heart of the matter.

J. Bulmer - Manchester (1976)
Et sur ses autres influences :
Cartier-Bresson's pictures were full of humanity as well as capturing a decisive moment, Bill Brandt had a more built-in power, Larry Burrows raised the level of news photography to art.

dimanche 7 novembre 2021

T.B. Kennington - Orphans (1885)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais Thomas Benjamin Kennington (1856-1916), formé au Royal College de Londres et à l'Académie Julian, à Paris, où il suivit l'enseignement de Bouguereau. 

T.B.K. - Homeless (1890)

Peintre de la vie quotidienne, Kennington a aussi témoigné dans son oeuvre des réalités sociales de l'Angleterre victorienne ; les deux tableaux que j'ai choisis aujourd'hui en sont l'illustration.

KA2
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samedi 6 novembre 2021

Gérard Exupéry - Leave

Une image et des mots. Je ne me souviens pas avoir déjà rêvé que j'étais en train de lire. 
Ça m'est donc arrivé pour la première fois une nuit de la semaine dernière et dans mon rêve je lisais un texte de Stevenson en revenant sans cesse sur les deux mêmes phrases : "Le dehors guérit" et "Là où je reste je ne suis pas chez moi". La première est bien de lui, mais la seconde sort de nulle part... 
C'est en voyant cette photo de Gérard Exupéry - déjà présenté ici en septembre 2011 - que je repense aujourd'hui à ce drôle de rêve. Et pour aller avec, voici quelques lignes extraites d'une nouvelle de Jack London, La piste des soleils (1905).

... et dès ce jour-là j'acquis une grande sagesse. Une grande lumière se fit et je vis clair, et je compris que ce n'était pas pour l'argent qu'un homme doit vivre mais pour un bonheur qu'aucun homme ne peut donner, ni acheter, ni vendre, et qui est au-delà de la valeur de tout l'or du monde.

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dimanche 31 octobre 2021

Patrice Cudennec- Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste breton Patrice Cudennec (b.1952), peintre, sculpteur et céramiste, découvert ces jours-ci dans sa galerie de Pont-Aven, la cité des peintres.

P. Cudennec - Sans titre

Période rose et période bleue, comme chez Picasso ? Non, Patrice Cudennec passe de l'un à l'autre sans que la mélancolie ait à y voir. Ou bien apaisée...

dimanche 24 octobre 2021

R.O. - Man in the rain, Manhattan, New York
(1952)
Le vide grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Ruth Orkin (1921-1985), déjà présentée ici en août 2010 avec son cliché le plus connu, An American girl in Italy.

R.O. - The card players (1955)

My mother said that when I was young I was constantly saying "Look at this - Look at that". I think that taking pictures must be my way of asking people to "Look at this - Look at that".
If my photographs make the viewer feel what I did when I first took them - "Isn't this funny,... terrible... moving... beautiful?" - then I've accomplished my purpose.

samedi 23 octobre 2021

Karen Woods - Streetscape
Une image et des mots. L'image c'est un tableau de l'américaine Karen Woods (b.1963).
Les mots, quelques lignes de Thoreau extraites de Walden.

Au milieu d'une douce pluie, [....], je me rendis compte soudain d'une compagnie si plaisante et si bienfaisante dans la nature, dans le bruit régulier des gouttes qui tombaient, régulières, dans tous les sons et les spectacles qui entouraient ma maison, une affection bienveillante, infinie et inexplicable tout à coup... [....]
On me dit souvent : "Il me semble que vous devez vous sentir bien seul, là-bas, et que vous aimeriez être près de quelqu'un, surtout par temps de pluie et de neige, la nuit". J'ai envie de leur répondre : Toute cette terre où nous vivons n'est qu'un point dans l'espace.
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dimanche 17 octobre 2021

Le vide-grenier du dimanche. deux clichés de la photographe française Eve Morcrette.
J'ai évolué vers une photographie plus intime, exacerbant ma principale obsession, le temps.
 
Eve Morcrette a une page Facebook, ICI


Eve Morcrette (2016)

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dimanche 10 octobre 2021

F. McCubbin - The letter (1884)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre australien Frederick McCubbin (1855-1917), un des cofondateurs de la Heidelberg School (voir sept. 2016), que l'on désigne aussi sous le nom d'impressionnisme australien. 
La lecture d'une lettre est une scène volontiers représentée par les peintres ; Vermeer à lui seul, pour ne parler que de la peinture hollandaise du XVIIe, l'a abondamment mise en scène ; l'échange épistolaire était alors marqueur d'un niveau d'instruction élevé.
Forcément illisible pour le spectateur, le courrier est un élément empli de mystère dont le sens, le contenu, restent à deviner dans l'attitude de celui ou celle qui en prend connaissance, dans l'expression de son visage, ou dans le contexte de sa lecture.... De celle lettre, puisqu'elle est décachetée - ou relue - à la faveur d'une promenade solitaire, on a envie d'imaginer qu'elle porte un message intime, et qui s'adresse au coeur de cette élégante jeune femme.

F. McCubbin - Down on his luck (1889)

Le second tableau nous donne à voir un swagman, un de ces travailleurs saisonniers itinérants qui sillonnaient l'Australie dans les grandes périodes de dépression économique - comme aux États-Unis le faisaient les hobos chantés par Woody Guthrie -, leurs maigres possessions enroulées dans ce qui leur servait de couche (le swag, ou bedroll) pour dormir à la belle étoile.

TW4

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dimanche 3 octobre 2021

A.S. Reese - Chuck in the tunnel

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photojournaliste américaine Andrea Star Reese (b.1952), déjà présentée ici en décembre 2017.
Ils sont extraits de la série documentaire The Urban Cave, qu'elle a réalisée de 2007 à 2014 sur les sans-abri qui vivent dans les souterrains ferroviaires sous les rues de Harlem. 

A.S.R. - One of Lisa's eleven children


"Ce qui dérange la société, écrivait Lydia Perréal dans J'ai 20 ans et je couche dehors, c'est que nous sommes ses victimes. En nous elle voit ses mauvaises notes, ses erreurs accumulées, son égoïsme, ses poubelles qu'elle ne sait pas où vider, les preuves vivantes de son échec."

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samedi 2 octobre 2021

Maarten van Heemskerck - Geometry (16e)
Une image et des mots. 
En contemplant cette oeuvre du maître hollandais Maarten van Heemskerck (1498-1574), qui nous donne à voir deux hommes prenant la mesure du monde, pourrait nous venir l'image plus prosaïque de deux maquignons qui évaluent d'un bestiau ce qu'il pourra leur rapporter.

Les mots pour l'accompagner sont extraits de l'ouvrage de Riccardo Petrella, Le bien commun - Éloge de la solidarité, traduit et publié en France en 1996.

Selon les Nouvelles Tables de la Loi, le monde est composé d'une série de marchés à conquérir. Le monde n'est pas composé de sociétés, de populations ayant une histoire, une culture, des besoins, des projets. Avant la société, c'est le marché qui compte. [....]
Alors que l'on cherche à éduquer nos sociétés à privilégier un développement durable (sustainable development) sur le plan environnemental et social, l'économie, elle, obéissant à la culture de la conquête, affirme qu'il n'y a pas de durabilité possible : ce qui compte, c'est gagner maintenant.
[....] Le nouveau monde mondialisé est surtout considéré comme un ensemble d'espaces de nouveaux gisements de richesses à exploiter. Le "village global" est ressenti et vécu surtout en tant que nouveau terrain d'affrontement entre les meilleurs candidats au pouvoir mondial. [....] Une nouvelle génération de conquérants est née. (En son sein), les financiers (et les industriels qui poursuivent davantage une stratégie financière) constituent une catégorie à part. Dans leur cas, en général, la culture de la conquête se transforme en une logique de prédation...
[....] La prédation ne crée pas de richesse. Elle ne fait que la prendre là où elle est. Elle a pris l'ampleur qu'on lui connaît suite à la vague de libéralisation des mouvements de capitaux qui a déferlé sur le monde dans les années 80 ; à l'abandon des mécanismes de contrôle public sur les capitaux ; à l'existence de 37 paradis fiscaux dans plusieurs régions du monde, et au maintien du secret bancaire.
[....] La culture d'un peuple est devenue également un marché comme les autres, et donc un marché à conquérir ...

dimanche 26 septembre 2021

Trent Parke - Sydney Harbour (2006)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'australien Trent Parke (b.1971), membre de l'agence Magnum.

T.Parke - Sydney, Kirribilli (2006)












Sa tendance à saturer les couleurs et à forcer sur les contrastes peut finir par lasser, et l'omniprésence des zones d'ombres être à la longue oppressante, mais certaines images sont vraiment très belles, et c'est un plaisir de les partager.
Et après tout, ce n'est que mon opinion...
I am forever chasing light. Light turns the ordinary into the magical.

dimanche 19 septembre 2021

A.B. Swensson - Les escaliers (nd)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, des huiles sur toile, de la suédoise Anette Björk Swensson (b.1956).
Après un passage par l'Art Student League de New York, de 1981 à 1983, elle retourne en Suède où elle vit et travaille aujourd'hui.
Anette Björk Swensson peint le familier, le quotidien qui l'entoure, dont elle veut mettre en valeur la beauté. N'importe quoi, dit-elle, peut éveiller ma curiosité et mon envie de peindre.

A.B.S. - En attendant (2018)

I'm inspired by light and shadows and what highlights everyday life as something worth noting
To see the simple and sometimes boring unimportant things as something attractive and beautiful.
L'artiste, nous dit Le Clézio dans L'extase matérielle, nous montre du doigt une parcelle du monde.

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dimanche 12 septembre 2021

M. Bourke-White - Statue of Liberty (1930)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américaine Margaret Bourke-White (1904-1971), pionnière du photojournalisme.
Nothing attracts me like a closed door. 
I cannot let my camera rest until I have pried it open.

M. B-W. - Louisville, USA (1937)








Après la Grande Dépression elle parcourt le sud des États-Unis pour témoigner de la paupérisation du monde rural, puis sera correspondante de guerre en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. À ce titre, elle va suivre le général Patton en Allemagne et c'est elle qui documentera la libération du camp de concentration de Buchenwald.
I was to discover that the quest for human understanding is a lifetime one that has no end in sight.

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