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DG3 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
dimanche 7 mai 2023
samedi 6 mai 2023
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Neil McBride - Alone in a crowd |
Les tableaux de l'anglais Neil McBride, et celui-ci en particulier, me font penser à des éclaboussures.
Pour aller avec, j'ai choisi ces quelques lignes de Jean-Jacques Rousseau, extraites de ses Rêveries du promeneur solitaire (1782).
Me voici donc seul sur la Terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime. Ils ont cherché dans les raffinements de leur haine quel tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible, et ils ont brisé violemment tous les liens qui m'attachaient à eux.
dimanche 30 avril 2023
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Evelyn Hofer - Dublin (1966) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe germano-américaine Evelyn Hofer (1922-2009), figure marquante de la photographie documentaire du XXe siècle. Née à Marburg, en Allemagne, elle a grandi dans un contexte de bouleversements politiques qui ont profondément influencé sa vie et son art. Sa famille a fui le nazisme en 1933 pour s’installer à Genève, puis à Madrid. Mais l’arrivée de Franco au pouvoir a poussé sa famille à émigrer à nouveau, cette fois au Mexique au début des années 1940, où Evelyn a entamé sa carrière de photographe professionnelle. En 1946, elle s’installe à New York, où elle collabore avec Alexey Brodovitch de Harper’s Bazaar et fréquente des artistes comme Richard Lindner et Saul Steinberg.
Hofer est reconnue pour ses portraits et paysages urbains réalisés avec une chambre photographique 4x5 pouces, un choix technique qui reflète son exigence. Ses compositions sont ordonnées et précises, et ses portraits révèlent souvent des expressions ambivalentes, teintées de tristesse ou de solitude. Elle a également excellé dans des projets littéraires, associant ses photographies aux textes d’auteurs tels que V.S. Pritchett (Dublin: A Portrait) et Mary McCarthy (The Stones of Florence).
Caractérisé par une grande élégance formelle, le travail d'Evelyn Hofer transcende la simple documentation pour inviter à une réflexion visuelle sur l’architecture, les visages, et les histoires humaines, témoignant de son regard à la fois rigoureux et profondément sensible.
dimanche 23 avril 2023
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William Sanderson - Untitled |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain d'origine lettone William Sanderson (1905-1990). Né à Dubbeln, près de Riga, il a eu une vie marquée par les bouleversements de son époque, de la Russie tsariste à l'Amérique de la Grande Dépression. Immigré aux États-Unis en 1923, il a étudié à la National Academy of Design à New York, avant de travailler comme illustrateur pour des magazines prestigieux tels que The New Yorker et New Masses.
“I believe the artist is first of all a human being with the ability to see and depict the hope, aspirations and the despair of other human beings.”
William Sanderson, qui affirmait que « la responsabilité de l’artiste envers la société » restait au cœur de sa démarche, portait un regard lucide sur les préjugés ethniques et raciaux qu’il considérait comme un thème central de son engagement artistique ; il les a illustrés dans les années 50 avec des oeuvres comme Noon Hour, Whites Only et Brief Encounter, où il met en scène des réalités sociales marquées par la ségrégation. Ses œuvres des années 1950 critiquaient également l’aliénation et les tensions de la vie urbaine, comme en témoigne Beginning of the End. Plus tard, avec des peintures comme Tierra y Libertad et La Pulquería, qui empruntent au style réaliste socialiste de Diego Rivera, il aborde la quête identitaire des jeunes Chicanos.
Au-delà de ses multiples influences, de la tradition européenne au modernisme américain, et de la coexistence harmonieuse d'éléments figuratifs et abstraits dans ses toiles, William Sanderson conservait une foi inébranlable dans le caractère intemporel et universel de l'art, ainsi que dans le réconfort spirituel qu'il procure.
“Because I feel that art is fundamentally humanistic, that it has its roots in a concern with man – not with the machine, the computer nor the rocket – I believe that the artist can use his multiple abilities of communication to offer men spiritual release and infuse meaning into what is often a meaningless existence.”
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