In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 16 octobre 2016

A. Castro - Rien n'intéresse l'homme ... (2015)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Alberto Castro (b.1973), photographe conceptuel.
Après des études en architecture à l'Université de Leeds puis à l'Université Polytechnique de Barcelone, il s'initie à la photographie en autodidacte pour aller, dit-il, à la recherche de la poésie qui nous entoure, en se concentrant sur le passage du temps et plus précisément sur le sens de l'éphémère et les transformations continues dont la vie de l'homme est parsemée.

A. C. - Numéro 4 (2014)






C'est cette idée que véhicule la série à laquelle appartient le premier cliché : Rien n'intéresse l'homme plus que l'homme.
L'homme d'aujourd'hui ingurgite des images et des informations en quantité massive, dont la plupart s'estompent et deviennent invisibles immédiatement après leur transmission, entraînant avec elles l'homme et son intérêt pour l'homme.
Je sais bien que dans l'art conceptuel l'idée est censée prévaloir sur la forme, mais c'est le plaisir esthétique - cette notion bourgeoise dont Adorno ne voulait pas entendre parler -, qui a dicté mon choix dans cette publication. Pour les mêmes raisons, j'aime beaucoup sa série intitulée Il suono del silenzio (une référence à la chanson de Simon & Garfunkel), réalisée en 2011 à Lucques, en Toscane.
PG6
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dimanche 9 octobre 2016

Tristram Hillier - The fisherman's chapel (1938)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais Tristram Paul Hillier (1905-1983), membre du groupe d'artistes modernistes Unit One actif de 1933 à 1935 et mené par l'artiste protéiforme Paul Nash.
Formé à la Slade School of Fine Arts de Londres, il suit aussi les cours du soir de la Westminster School of Art. Puis il part à Paris, où il vivra jusqu'en 1940, pour y suivre à l'Académie Colarossi l'enseignement d'André Lhote, qui fera l'objet d'une prochaine publication.

T. H. - Flooded meadow (1949)

Dans la capitale il fait la connaissance de plusieurs membres du mouvement surréaliste, dont Giorgio de Chirico et Max Ernst qui vont particulièrement l'influencer.
Le monde surréaliste dans lequel nous invite la peinture de Tristram Hillier n'est étrange que d'une manière imperceptible, liée à une perspective inattendue, ou à la présence légèrement incongrue d'un objet abandonné - souvent à forte charge symbolique...
LC1
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dimanche 2 octobre 2016

F. Stein - Hole in the fence (1946)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Alfred Stein (1909-1967). Fils de rabbin né à Dresde, il y rejoint à l'âge de 16 ans les Jeunesses Socialistes. Sa thèse de doctorat en Droit, qu'il soutient à l'Université de Leipzig, est rejetée par les nazis, et en 1933 il se réfugie avec sa jeune épouse à Paris.
Ce sont ses clichés de la capitale française dans les années 30, où il documente les grèves et le Front Populaire, qui lui apporteront la renommée.

Fred Stein - NYC (1946)
Quand la guerre éclate, en 1939, il est interné dans un camp de la région parisienne mais parvient à s'en échapper. Parvenu à Marseille, il embarque sur un paquebot à destination de New York où il poursuit son oeuvre photographique, d'abord comme photographe de rue exalté par le cosmopolitisme de Big Apple, puis comme portraitiste d'intellectuels de qui il s'imposait de connaître l'oeuvre.
"Lorsque je croise quelqu'un, j'ai envie de connaître son histoire."

samedi 1 octobre 2016

Maynard Dixon - Forgotten man (1934)
Une image et des mots. L'image, ce tableau du californien Maynard Dixon. Les mots sont extraits d'un des livres qui, tous genres confondus, m'ont le plus profondément et durablement marqué, - si cette remarque présente quelque intérêt.

"[.....] Est-ce que tout ne tournait pas remarquablement mal ? Et de tous les côtés ! Un article en trois parties allait échouer pour le simple motif que je n'avais pas dans ma poche un bout de crayon de dix öre ! Et si je redescendais rue des Saules pour me faire rendre mon crayon ? Il me resterait encore le temps d'achever un bon morceau avant que le Parc fût rempli de promeneurs. Et puis tant de choses dépendaient de ce Traité de la connaissance philosophique, peut-être le bonheur de plusieurs hommes, on ne sait jamais."  Knut Hamsun, La faim (1890).

JM1 ICI