In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 22 septembre 2012

Antoine Carte - L'effort (1920)
Une image et des mots. L'image est un tableau du peintre et illustrateur belge Antoine 'Anto' Carte (1886-1954). Les mots sont un extrait du roman dystopique de l'américaine Lois Lowry, Le Passeur (1993).

- Mais je les veux ! dit Jonas avec colère. Ce n'est pas juste que rien n'ait de couleur !
- Pas juste ?
Le Passeur regarda Jonas avec curiosité.
- Explique-moi ce que tu veux dire.
- Eh bien.... Si tout est pareil, on n'a plus de choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleue ou une tunique rouge ?
Il baissa les yeux sur le tissu terne de son habit.
- Mais c'est toujours la même chose.
Puis il rit doucement.
- Je sais que ça n'a pas d'importance, ce que l'on porte. Cela ne compte pas. Mais...
- C'est le fait de choisir qui compte, n'est-ce pas ? lui demanda le Passeur.

dimanche 16 septembre 2012

G. Parks - Chicago (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du romancier et photographe américain Gordon Parks (1912-2006). Son premier travail professionnel a été de réaliser des photos de mode pour un grand magasin de St. Paul, Minnesota. Grâce à cette expérience il a pu ensuite travailler pour la presse locale de Chicago, ce qui l'a rapidement amené à explorer et à documenter les quartiers pauvres du South Side (source The Gordon Parks Foundation).

G.P. - Harlem, NYC (1948)
J'ai vu que la photo pouvait être une arme contre la pauvreté, contre le racisme, contre toutes sortes de torts sociaux. J'ai su à ce moment-là que je devais avoir un appareil photo.

C'est ce qui lui permettra ensuite d'ajouter son nom à la liste prestigieuse des photographes choisis par Roy Stryker pour travailler à la FSA, la Farm Security Administration : Marjory Collins, Jack Delano, Dorothea Lange, Walker Evans, Arthur Rothstein et bien d'autres que j'ai déjà présentés ou présenterai ici. Choisis pour leur engagement social et politique, ils avaient pour mission de convaincre l'Amérique, par leurs clichés, de la pertinence des réformes mises en oeuvre par le Président Roosevelt dans le cadre du New Deal pour lutter contre les effets dévastateurs de la Grande Dépression...

dimanche 9 septembre 2012

David Inshaw - She did not turn (1974)
Le vide-grenier du dimanche. 
Voici deux oeuvres de l'anglais David Inshaw (b.1943). 
Deux ans après la découverte par le public de The badminton game, le tableau qui l'a rendu célèbre, il crée en 1975 le groupe The Brotherhood of Ruralists (d'abord nommé Broadheath Brotherhood) avec cinq autres artistes.

D. Inshaw - Allotments (1988)





Parmi eux, Peter Blake et Jann Haworth, les créateurs de la pochette de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band.
I am not interested in making photographic representations of the world around me, but in creating a pictorial language thaat can express my thoughts and feelings in a poetic and symbolic way. It is a way of creating meaning and beauty in a world that can sometimes seems empty and meaningless.
Pour découvrir son travail, c'est ICI.

dimanche 2 septembre 2012

Brian Day - Tarp (2012)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Brian Day (b.1977), né à Detroit, Michigan. Autodidacte, il évoque sa fascination pour l'oeuvre d'Ansel Adams, mais aussi l'influence majeure qu'a représenté pour lui le travail de Joel Meyerowitz ou de Bill Rauhauser, auteur d'une formidable somme documentaire sur la ville de Detroit.

Brian Day - It's all mathematics (2009)










Ce champ de la photographie documentaire, Brian Day le dépasse souvent, avec ses deux très belles séries sur sa ville natale, "Planet Detroit"- d'où le second cliché est issu -, et "Detroit from above".
Il y a bien de belles photographies de rue, des portraits sensibles d'une ville que l'on dit sinistrée, mais certains clichés s'inscrivent dans une démarche plus conceptuelle, jusqu'aux métaphores vertigineuses - au sens littéral - de compositions presque abstraites nées d'une géographie urbaine vue du ciel.
TN1
ICI

samedi 1 septembre 2012

Une image et des mots. 
Dans la prairie j'ai rencontré la Dame,
La toute belle enfant des fées,
Les cheveux longs, le pieds léger,
Et ses yeux étaient sauvages, nous dit John Keats dans La Belle Dame sans Merci.

Mais cette jolie jeune fille, que nous présente Bouguereau avec son "Repos pendant la moisson" (1865), pourrait-elle être aussi le beau visage de la poésie tête nue, cette fille entourée d'épis dont parle, dans son Manifiesto, l'anti-poète chilien Nicanor Parra ? 

W. Bouguereau - Repos pendant la moisson (1865)
Nosotros sostenemos
Que el poeta no es un alquimista
El poeta es un hombre como todos
Un albañil que construye su muro:
Un constructor de puertas y ventanas.
Nosotros conversamos
En el lenguaje de todos los días
No creemos en signos cabalísticos.

Nosotros repudiamos
La poesía de gafas obscuras
La poesía de capa y espada
La poesía de sombrero alón.
Propiciamos en cambio
La poesía a ojo desnudo
La poesía a pecho descubierto
La poesía a cabeza desnuda.
No creemos en ninfas ni tritones.
La poesía tiene que ser esto:
Una muchacha rodeada de espigas
O no ser absolutamente nada.


***

Nous autres soutenons
Que le poète n'est pas un alchimiste
Le poète est un homme comme les autres
Un maçon qui construit son mur
Un fabricant de portes et de fenêtres.
Nous autres parlons
La langue de tous les jours
Nous ne croyons pas aux signes cabalistiques.

Nous autres rejetons
La poésie à lunettes noires
La poésie de cape et d'épée
La poésie à chapeau mou.
Par contre a notre faveur
La poésie à l'oeil nu
La poésie torse nu
La poésie tête nue.
Nous ne croyons ni aux nymphes ni aux tritons :
La poésie ça doit être ceci :
Une fille entourée d'épis
Ou bien n'être absolument rien.
HP2

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