In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 6 novembre 2022

Ben Shahn - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste d'origine lituanienne et naturalisé américain Ben Shahn (1898-1969).
Suite à l'exil de son père en Sibérie en 1902, pour des raisons politiques, Shahn émigre aux États-Unis avec sa mère et ses deux frères.
Ils s'installent à Brooklyn, New York, où Ben Shahn commence par s'initier à la lithographie. Parallèlement à des études en biologie à l'Université de New York, il étudie l'art au City College puis à la National Academy of Design.
Après son mariage en 1924 il voyage avec son épouse et visite l'Afrique du Nord puis l'Europe où il étudie le travail de grands artistes du vieux continent tels que Matisse, Dufy, ou encore Picasso. 
B.S. - Scott's run (1937)

Pourtant il n'est pas totalement satisfait du travail que lui inspire l'art moderne européen, et il oriente ses efforts vers un style réaliste qui lui permette d'exprimer ses préoccupations sociales.
Le succès des 23 gouaches qu'il réalise du procès des anarchistes Sacco et Vanzetti, saluées par le public et la critique, le conforte dans cette voie.
En 1935, le photographe Walker Evans le recommande à Roy Stryker, alors à la tête du département information de la Farm Security Administration ; Ben Shahn va dès lors documenter la vie rurale du Sud au même titre que Dorothea Lange (voir mars 2013), Gordon Parks (voir sept.2012), Jack Delano (voir mai 2012 et oct.2019), Walker Evans (voir juil.2012), Carl Mydans (voir avril 2013), John Vachon (voir mars 2016) Arthur Rothstein (voir avril 2019) ...

dimanche 16 septembre 2012

G. Parks - Chicago (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du romancier et photographe américain Gordon Parks (1912-2006). Son premier travail professionnel a été de réaliser des photos de mode pour un grand magasin de St. Paul, Minnesota. Grâce à cette expérience il a pu ensuite travailler pour la presse locale de Chicago, ce qui l'a rapidement amené à explorer et à documenter les quartiers pauvres du South Side (source The Gordon Parks Foundation).

G.P. - Harlem, NYC (1948)
J'ai vu que la photo pouvait être une arme contre la pauvreté, contre le racisme, contre toutes sortes de torts sociaux. J'ai su à ce moment-là que je devais avoir un appareil photo.

C'est ce qui lui permettra ensuite d'ajouter son nom à la liste prestigieuse des photographes choisis par Roy Stryker pour travailler à la FSA, la Farm Security Administration : Marjory Collins, Jack Delano, Dorothea Lange, Walker Evans, Arthur Rothstein et bien d'autres que j'ai déjà présentés ou présenterai ici. Choisis pour leur engagement social et politique, ils avaient pour mission de convaincre l'Amérique, par leurs clichés, de la pertinence des réformes mises en oeuvre par le Président Roosevelt dans le cadre du New Deal pour lutter contre les effets dévastateurs de la Grande Dépression...

dimanche 15 juillet 2012

W.E. - Laura Minnie Lee Tengle
(1936)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire américain Walker Evans (1903-1975).
Il se lance dans la photographie en 1930, après avoir séjourné quelques temps en Europe dont un peu plus d'une année à Paris où il va étudier la littérature française à la Sorbonne.
Installé à Brooklyn, où il fréquente le milieu artistique, il fait la connaissance de la photographe Berenice Abbott qui lui fait découvrir le travail du français Eugène Atget. Il photographie alors les maisons des banlieues américaines et, dès 1933, une série de plusieurs dizaines de photos consacrées à l'architecture victorienne de Boston sera exposée au MoMA.
Walker Evans

À partir de 1935, il travaille comme d'autres grands photographes américains pour la Farm Security Administration (FSA) et documente la vie des fermiers touchés par la Grande Dépression (voir publication du 18/12 2011) ; il s'est illustré, à ce titre, comme l'une des grandes figures humanistes de la photographie américaine.
Laura Minnie Tengle (parfois orthographié Tingle) était la fille d'un métayer du comté de Hale, dans l'Alabama. That's my idea of what a portrait ought to be, anonymous and documentary and a straightforward picture of mankind. Good photography is unpretentious.

dimanche 14 mars 2010

H.Levitt - New York (1940)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Helen Levitt (1913-2009). Native de New York - qui nourrira son travail tout au long de sa longue vie -, elle abandonne ses études au sortir du lycée et, à 17 ans, elle apprend le métier auprès d'un photographe commercial du Bronx.

Je sortais et je photographiais, je suivais mes yeux ; ce qu'ils voyaient j'essayais de le capturer avec mon appareil, pour que d'autres le voient

H.Levitt - New York (1938)

Elle rencontre Henri Cartier-Bresson et Walker Evans dont elle sera l'assistante en 1938 et 1939, notamment sur un projet documentaire dans le métro new-yorkais, appareil caché sous le manteau. Leur approche et leurs méthodes, la rigueur documentaire de Evans et la recherche de "l'instant décisif" chez Cartier-Bresson, vont avoir une influence déterminante sur son travail.                                                                                                                                        Elle photographie les enfants des quartiers pauvres, ceux de Harlem, de Brooklyn, et du Lower East Side, pour porter témoignage de leur culture, de leurs jeux et des éphémères dessins à la craie dont ils parent les murs et les trottoirs. Ce travail fournira la matière à une de ses séries les plus célèbres, publiée dans un livre intitulé In the street : Chalk Drawings and Messages, New York  City 1938-1948.

Tout ce que je peux dire à propos du travail que j'essaie de faire, c'est que l'esthétique est dans la réalité elle-même.