In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 6 novembre 2022

Ben Shahn - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres de l’artiste américain d’origine lituanienne Ben Shahn (1898-1969). Après l’exil de son père en Sibérie pour raisons politiques, la famille émigre en 1906 aux États-Unis et s’installe à Brooklyn. Shahn y apprend la lithographie avant de suivre des études de biologie à l’Université de New York, puis d’art au City College et à la National Academy of Design. Dans les années 1920, après un voyage en Afrique du Nord et en Europe où il découvre Matisse, Dufy ou Picasso, il s’éloigne pourtant de l’avant-garde : il cherche une peinture réaliste, capable d’exprimer ses préoccupations sociales et morales.

B.S. - Scott's run (1937)
Le cycle des 23 gouaches consacrées au procès des anarchistes Sacco et Vanzetti (1931-32) le fait connaître : un art engagé, humain, qui place la justice et la dignité au cœur de sa démarche.
En 1935, Walker Evans le recommande à Roy Stryker, alors à la tête du département information de la Farm Security Administration. Comme Dorothea Lange (voir mars 2013), Gordon Parks (voir sept.2012), Jack Delano (voir mai 2012 et oct.2019), Walker Evans (voir juil.2012), Carl Mydans (voir avril 2013), John Vachon (voir mars 2016) Arthur Rothstein (voir avril 2019), Ben Shahn va dès lors documenter la vie rurale du Sud ; ce travail que j'aime beaucoup - photographique cette fois -, fera l'objet d'une future publication.

dimanche 16 septembre 2012

G. Parks - Chicago (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du romancier et photographe américain Gordon Parks (1912-2006), figure majeure de la photographie du XXe siècle et premier Afro-Américain à travailler pour Life Magazine. Né dans le Kansas dans un contexte de ségrégation, Parks se forme en autodidacte, achetant son premier appareil photo d’occasion dans un train de nuit. Très vite, il comprend que la photographie peut devenir une arme contre l’injustice. J'ai vu que la photo pouvait être une arme contre la pauvreté, contre le racisme, contre toutes sortes de torts sociaux. J'ai su à ce moment-là que je devais avoir un appareil photo.

G.P. - Harlem, NYC (1948)
Son premier travail professionnel consiste à photographier des modèles pour un grand magasin de St. Paul, dans le Minnesota. Cette expérience lui ouvre les portes de la presse locale de Chicago, où il commence à documenter la vie des quartiers pauvres du South Side.
C’est ce travail engagé qui lui vaudra d’être recruté par Roy Stryker pour la Farm Security Administration (FSA), où il va rejoindre une équipe prestigieuse de photographes documentaristes tels que Marjory Collins, Jack Delano, Dorothea Lange, Walker Evans ou Arthur Rothstein - autant de noms déjà évoqués ou à venir dans ce blog. Leur mission : sensibiliser l’opinion à la réalité sociale de l’Amérique, et appuyer, par l’image, les réformes du New Deal du Président Roosevelt face aux ravages de la Grande Dépression...
Tout au long de sa carrière, Gordon Parks poursuit ce double mouvement : engagé politiquement, proche des milieux artistiques et militants, il documente aussi bien la vie des gangs de Harlem que les campagnes de Martin Luther King ou les tensions raciales dans le Sud des États-Unis. Parallèlement, il développe un travail plus intime, empreint de poésie et de symbolisme, où la photographie devient un langage personnel. Toute son œuvre est traversée par une volonté constante : révéler l’humanité derrière les apparences, et raconter une histoire - la sienne, celle de son peuple, et celle d’un pays en mutation.

dimanche 15 juillet 2012

W.E. - Laura Minnie Lee Tengle
(1936)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Walker Evans (1903-1975), grand nom de la photographie documentaire américaine.
Formé à la littérature française à la Sorbonne, Evans se tourne vers la photographie à la fin des années 1920, influencé notamment par l’esthétique du réalisme littéraire et par les photographes européens comme Eugène Atget, qu'il découvre grâce à Bérénice Abbott. Installé à Brooklyn, où il fréquente le milieu artistique, il photographie les maisons des banlieues américaines et, dès 1933, une série de plusieurs dizaines de photos consacrées à l'architecture victorienne de Boston sera exposée au MoMA.

Walker Evans
À partir de 1935, il travaille comme d'autres grands photographes américains pour la Farm Security Administration (FSA) et documente la vie rurale et les effets de la Grande Dépression (voir publication du 18/12 2011) ; il s'est illustré, à ce titre, comme l'une des grandes figures humanistes de la photographie américaine.
Laura Minnie Tengle (parfois orthographié Tingle) était la fille d'un métayer du comté de Hale, dans l'Alabama. That's my idea of what a portrait ought to be, anonymous and documentary and a straightforward picture of mankind. Good photography is unpretentious.

dimanche 18 avril 2010

H.Levitt - New York (1940)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Helen Levitt (1913-2009). Native de New York - qui nourrira son travail tout au long de sa longue vie -, elle abandonne ses études au sortir du lycée et, à 17 ans, elle apprend le métier auprès d'un photographe commercial du Bronx.

Je sortais et je photographiais, je suivais mes yeux ; ce qu'ils voyaient j'essayais de le capturer avec mon appareil, pour que d'autres le voient

H.Levitt - New York (1938)

Elle rencontre Henri Cartier-Bresson et Walker Evans dont elle sera l'assistante en 1938 et 1939, notamment sur un projet documentaire dans le métro new-yorkais, appareil caché sous le manteau. Leur approche et leurs méthodes, la rigueur documentaire de Evans et la recherche de "l'instant décisif" chez Cartier-Bresson, vont avoir une influence déterminante sur son travail.                                                                                                                                        Elle photographie les enfants des quartiers pauvres, ceux de Harlem, de Brooklyn, et du Lower East Side, pour porter témoignage de leur culture, de leurs jeux et des éphémères dessins à la craie dont ils parent les murs et les trottoirs. Ce travail fournira la matière à une de ses séries les plus célèbres, publiée dans un livre intitulé In the street : Chalk Drawings and Messages, New York  City 1938-1948.

Tout ce que je peux dire à propos du travail que j'essaie de faire, c'est que l'esthétique est dans la réalité elle-même.

Peter Turnley Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Peter Turnley (b..1955). P.T. - La Tartine, Paris (2025)