Une image et des mots. J'ai découvert par hasard ce petit film d'animation,
ici, qui bien sûr, et malgré une tonalité sans doute plus proche de Kafka que de Borges, évoque immédiatement les aberrations spatiales d'Escher.
À quelle connaissance de l'espace et de l'objet notre perception nous permet-elle d'accéder ? Nous savons que ces moines ne gravissent ni ne descendent cet escalier impossible, inspiré du triangle paradoxal de Penrose,
ici, mais peut-on le "voir" ?
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Escher - Ascending and descending (lithographie 1960) |
Peu importe; c'est à l'infini, et à l'idée de l'éternel retour, qu'Escher nous confronte.
«
Le temps peut-il être enclos dans le mouvement nécessaire d’une liaison logique? » s’interrogeait le philosophe mathématicien - et marxiste - Pierre Raymond (in
La résistible fatalité de l'histoire)
Pour aller plus loin dans la réflexion à laquelle invite le travail du graveur hollandais, un livre de Douglas Hofstadter
ici.
Plus qu'une mise en relation des mathématiques, des arts, et de la musique, il s'agit ici d'étudier dans quels mécanismes neurologiques cachés la cognition trouve son origine.
Et, pour découvrir l'oeuvre d'Escher, c'est
ici.
“
Et si un jour ou une nuit, un démon se glissait furtivement dans
ta plus solitaire solitude et te disait : ” Cette vie, telle que tu la
vis et l’a vécue, il te faudra la vivre encore une fois et encore
d’innombrables fois; et elle ne comportera rien de nouveau, au
contraire, chaque douleur et chaque plaisir et chaque pensée et soupir
et tout ce qu’il y a dans ta vie d’indiciblement petit et grand doit
pour toi revenir, et tout suivant la même succession et le même
enchaînement – et également cette araignée et ce clair de lune entre les
arbres, et également cet instant et moi-même. Un éternel sablier de
l’existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des
poussières !”
Friedrich Nietzsche,
Le Gai Savoir
"Nous reviendrons avec le cours des choses réversibles, avec la marche errante des saisons, avec les astres se mouvant sur leurs routes usuelles [...]
[...] et les signes qu'aux murs retrace l'ombre remuée des feuilles en tous lieux, nous les avions déjà tracés."
Saint-John Perse,
Vents