In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 5 mai 2013

Escher - Autoportrait (1935)

Le vide-grenier du dimanche. Deux lithographies du graveur hollandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972), artiste inclassable - déjà évoqué ici en novembre 2012 - dont l’œuvre a fasciné aussi bien les amateurs d’art que les mathématiciens, les architectes ou les rêveurs.
Né à Leeuwarden, il suit une formation en arts décoratifs à Haarlem, mais c’est lors de ses voyages dans les années 1920, notamment en Italie et en Espagne, que son regard s’ouvre à de nouveaux mondes : entre les mosaïques mauresques de l’Alhambra et les ruelles en escalier des villages méditerranéens, il trouve les motifs qui nourriront toute son oeuvre. Il s’intéresse très tôt aux constructions impossibles, aux jeux d’échelle, aux métamorphoses visuelles, à tout ce qui peut faire basculer la représentation d’un espace dans l’incertitude. Ses œuvres, le plus souvent en noir et blanc, mêlent une précision quasi scientifique à une liberté d’invention et d’interprétation sans bornes.. "My work is a game, a very serious game."
Escher - Reptiles (1943)

Alors comment choisir dans cet univers étourdissant ? Parmi ses architectures impossibles - comme Le belvédère -, ses passages virtuoses de la deuxième à la troisième dimension (voir Dessiner), ou ses combinaisons de motifs qui se métamorphosent peu à peu en de nouvelles figures, à l’image du Ciel et la mer… Le monde d’Escher, à la croisée de l’art et des mathématiques, a été profondément marqué par ses rencontres avec les mathématiciens britanniques Penrose et Coxeter. Son œuvre invite à un émerveillement sans fin.
"The things I want to express are so beautiful and pure."

dimanche 28 décembre 2008

Amrita Sher-Gil - Autoportrait
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres de l’artiste hungaro-indienne Amrita Sher-Gil (1913–1941).
Née à Budapest d’un père sikh aristocrate du Pendjab et d’une mère hongroise, chanteuse d’opéra, Amrita Sher-Gil grandit entre deux mondes. Très tôt, sa passion pour la peinture s’impose : à seize ans, elle est envoyée à Paris pour étudier à l’École des Beaux-Arts, où elle s’imprègne de Cézanne, Modigliani, Gauguin et d’un esprit moderne audacieux. Pourtant, elle se sent irrésistiblement attirée par l’Inde, où elle s’installe à partir de 1934 pour y accomplir ce qu’elle décrira comme sa véritable vocation.
Elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des pionnières de l’art moderne indien.

A. S-G. - Hiver (1939)
Dès lors, Sher-Gil fusionne les techniques occidentales et les traditions picturales indiennes - fresques d’Ajanta, miniatures mogholes -, pour peindre une Inde intime, sa ruralité, ses femmes au quotidien, dans une œuvre qui reflète aussi ses propres expériences et son identité de femme métisse. 
« Ma peinture, disait-elle, est un acte de décolonisation. »
Les visages de femmes dans Bride’s Toilet, par exemple, issu de sa « trilogie sud-indienne » (1937), parlent de dignité, de solitude, de rites lourds d’enjeux. On y perçoit la synthèse de ses influences : la rigueur post-impressionniste de Gauguin et Cézanne, l’économie expressive des lignes, et l’architecture narrative des miniatures orientales.
Sa carrière, brève, s’achève tragiquement à l’âge de vingt-huit ans, mais l'influence de cette figure tutélaire de la modernité indienne n’a cessé de croître. Et si je ne peux pas dire que sa peinture me bouleverse, j’aime assez ces deux tableaux - en particulier le paysage ci-dessus -, pour les présenter ici.

RP1 ICI