In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 31 décembre 2017

G. Wåhlstrand - Langedrag (2004)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, des encres sur papier, de la suédoise Gunnel Wåhlstrand (b.1974), formée au Royal University College of Fine Arts, à Stockholm, dont elle sort diplômée en 2003.
Son travail touche à la mémoire, à l'identité, et aux relations entre l'homme et la nature.

G. W. - New Year's day (2005)
"My work is about finding who we are and where we come from, and how we relate to the world around us. I'm interested in the relationship between humans and nature, and how we interact with the natural world. I'm also interested in the relationship between memory and space, and how the places we've been to and how the things we've experienced shape who we are."

Gunnel Wåhlstrand travaille à partir de ses propres photographies en employant la technique du lavis, c'est-à-dire l'application au pinceau d'une encre de chine plus ou moins diluée à l'eau.

TW2
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dimanche 24 décembre 2017

E. Jolin - Ryddarholmskyrkan (1931)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du suédois Einar Jolin (1890-1976), d'abord formé à Stockholm à l'École d'Art Konstfack puis à celle de l'Association d'artistes, il s'installe ensuite à Parisoù il va résider de 1908 à 1914 pour y suivre l'enseignement de l'Académie Matisse. Il découvre Picasso, et ses premières oeuvres témoignent de l'influence qu'ont eu sur lui le cubisme et le surréalisme. Le folklore suédois est aussi présent dans son oeuvre, avec notamment l'incorporation de motifs décoratifs et ornementaux tels qu'il a pu en voir dans la Suède rurale de son enfance. 

EJ - Stockholm des hauteurs de Söder
  
(1938)
Extrêmement prolifique, Einar Jolin a réalisé plus de 1000 oeuvres ; son univers fascinant, empli de poésie et duquel émane le sentiment que le monde visible n'est qu'une partie d'une plus vaste réalité cachée, a gagné nombre de musées majeurs et de collections privées à travers le monde.

dimanche 17 décembre 2017

K.S. - Claudia lights a cigarette (1983)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Ken Schles (b.1960), né et basé à Brooklyn et formé à la Cooper Union School of Art de New York. Considéré par le britannique Martin Parr comme l'un des plus grands, admiré par son compatriote brooklynite Bruce Gilden qui le qualifie de poète visuel s'adressant à l'âme, il cite lui-même parmi ses influences de nombreux photographes et artistes : Diane Arbus, William Eggleston (voir mai 2013), Walker Evans, Robert Franck, et même le peintre Edvard Munch pour son emploi de la métaphore et du symbolisme.

K.S. - Limelight (1983)
La photographie, pour lui, est un moyen de capturer la beauté et la souffrance du monde, de s'y agripper, et de les faire siennes.
"Photography is a way of seeing the world, of understanding it, of engaging with it on a deeper level."
EV1

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dimanche 10 décembre 2017

R. Casas - Portrait de femme

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et affichiste Ramón Casas I Carbó (1866-1932), figure avec Santiago Rusiñol du modernisme catalan, ce courant de l'Art Nouveau soutenu par une bourgeoisie catalane cultivée soucieuse d'exprimer son identité, sa richesse et sa distinction.
Issu d'une famille fortunée de Barcelone, il quitte l'école à l'âge de onze ans pour suivre l'enseignement du portraitiste Joan Vicenç à l'École de la Llotja.

R.C. - La paresse (1898)
En 1881, il part à Paris pour étudier à l'académie de Carolus-Duran et sera rapidement admis à la Société des Artistes Français ; après un bref retour en Espagne, à Madrid où découvre le Musée du Prado puis à Barcelone, il revient en 1890 s'installer dans la capitale française, au Moulin de la Galette, pour quelques années avant de retourner à Barcelone en 1896 pour y installer son atelier.

RY1

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samedi 9 décembre 2017

Anonyme - Los Angeles (2016)

Une image et des mots. Un cliché anonyme pris à Los Angeles en 2016. Et pour aller avec, quelques vers d'Alfred de Vigny extraits des Destinées.

"Ne sens-tu pas le monde et tout le genre humain
Qui souffre avec ma chair et frémit dans ta main ?"
[.....]
S'il est vrai qu'au jardin sacré des Écritures,
Le Fils de l'homme ait dit ce qu'on voit rapporté ;
Muet, aveugle et sourd aux cris des créatures,
Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,
Le juste opposera le dédain à l'absence,
Et ne répondra plus que par un froid silence
Au silence éternel de la Divinité.

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dimanche 3 décembre 2017

K.T. - Parc Maruyama, Kyoto
(1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre japonais Koitsu Tsuchiya (1870-1949), représentant de l'école Shin-hanga.
Né dans une famille d'agriculteurs, il entre en apprentissage à l'âge de 15 ans chez un graveur sur bois du nom de Matsuzaki qui travaillait pour Kobayashi Kiyochika, un artiste très renommé de l'école Ukiyo-e.

K.T. - Parc Hibiya, Tokyo (1933)
C'est ainsi que Tsuchiya intégrera l'atelier de Kiyochika chez qui il va rester près de 20 ans pour y apprendre le dessin et la composition graphique.
Si Koitsu Tsuchiya a dans ses premières oeuvres abordé des thèmes militaires - la première guerre sino-japonaise -, son travail s'est ensuite tourné avec un esthétisme subtil vers les racines traditionnelles de la culture japonaise. Ses représentations de paysages, admirées pour leur atmosphère et sa maîtrise de la lumière, font qu'il est aujourd'hui considéré, comme Hasui Kawase (voir août 2012 et avril 2017), comme un artiste majeur de la "nouvelle gravure".

samedi 2 décembre 2017

Andrea Star Reese - Jamaica & Zoe (2007)
Une image et des mots. Une photo tirée de The Urban Cave, une série documentaire entreprise en 2007 par la photographe américaine Andrea Star Reese, sur qui je reviendrai.

Pour accompagner ce cliché, quelques lignes de Julien Gracq, extraites de Liberté grande, publié chez Corti en 1946.
" ... c'est quand elle descend dans mes rêves par les cheminées calmes de décembre, s'assied près de mon lit et prend timidement ma main entre ses petits doigts pour le difficile passage à travers les paysages solennels de la nuit, et ses yeux transparents à toutes les comètes ouverts au-dessus de mes yeux jusqu'au matin."
BH4

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dimanche 26 novembre 2017

Phil Greenwood - Leaf fall (1979)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du gallois Philip Greenwood (b.1943). Il est natif de Dolgellau, dans le nord du Pays de Galles, mais c'est en Angleterre qu'il s'est formé, aux écoles d'art londoniennes de Hornsey et de Harrow, où il a reçu l'enseignement d'artistes tels que Ken Howard ou Christopher Saunders.

P.G. - Snow night (1974)







Graveur professionnel depuis 1971, il vit aujourd'hui dans le Kent.
Ces deux paysages sont des aquatintes, des gravures à l'eau-forte sur plaques de cuivre. C'est ainsi qu'il réalise la plupart de ses oeuvres, en utilisant seulement deux plaques de cuivre et deux ou trois couleurs ; la richesse des tonalités et des teintes est obtenue par la profondeur de la gravure, et par les associations du peu de couleurs employées.

FM1

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dimanche 19 novembre 2017

J.M..- J. Hendrix & B. Jones backstage, Monterey Festival
(1967)
Le vide grenier du dimanche. 
À l'occasion de la parution aux États-Unis d'un ouvrage qui lui est consacré, et dont la couverture, magnifiquement sobre, arbore le beau symbole crée par Gerald Holtom, voici deux clichés de l'américain Jim Marshall (1936-2010).

J.M. - Peace (2017)






Jim Marshall était LE photographe du rock anglo-saxon des années soixante, celui du dernier concert des Beatles à Candlestick Park, de la guitare en feu de Hendrix, du doigt d'honneur de Johnny Cash à la prison de San Quentin, et celui du mythique - et malheureusement éphémère - San Francisco de Haight-Ashbury...

J.M. - Dylan backstage, Newport
(1963)

Ce cliché où on le voit seul, presque de dos, dans les coulisses du festival folk de Newport, fait partie avec celui qu'a pris Lynn Goldsmith devant une vitrine de New York et qu'il ne me faudra pas oublier de présenter, de mes photos préférées de Bob Dylan.                                                                                          How the fuck should I know (what I've captured) ? I was there.    I took some photographs.This is them. I don't know what it means. When I'm photographing people, I don't like to give any direction. There are no hair people fussing around, no make-up artists. I react to my subject in their environment, and, if it's going well, I get so immersed in it that I become one with the camera.
JH1

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samedi 18 novembre 2017

Michal Lukasiewicz

Une image et des mots. L'image est un tableau de l'artiste polonais Michal Lukasiewicz (b.1974).
Les mots pour aller avec sont extraits du petit livre que vient de publier chez POL l'auteur et traducteur Frédéric Boyer : Là où le coeur attend (2017)

Je n'attendais plus rien. Ni rêve ni conquête.
[.....] Nous attendons trop sans savoir que nous sommes attendus nous-mêmes dans l'existence à ce point sombre d'où quelque chose peut commencer. J'ai retraduit mon malheur en traduisant les textes de Job, de saint Paul ou de Shakespeare. Et je commençais à croire qu'il n'y a d'espérance qu'à ce point-là d'essoufflement. J'ai interrogé la dérision du désespoir et l'indignité de notre monde contemporain qui voudrait exclure l'espérance de notre coeur et de nos communautés.
[.....] Ce que nous nommons désespoir n'est peut-être que cette impuissance à recevoir et à vivre la fragilité du monde, cette incapacité à imaginer la seule chose possible : un recommencement.

GH3

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dimanche 12 novembre 2017

DAH - Wild horses, Spain (1977)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain David Alan Harvey (b.1944). Il s'initie très jeune à la photographie, dès l'âge de onze ans, à la suite d'une longue convalescence après avoir contracté la polio.
À partir de 1969, après l'obtention de son diplôme à la Missouri School of Journalism, il commence à travailler pour divers magazines dont le Topeka Capital-Journal, dans le Kansas, puis pour le National Geographic. Il rejoint la légendaire agence Magnum en 1993.

DAH - Work horse, Cuba (1998)
Special pictures are the pictures that ask questions and maybe there is not an answer ; or the pictures where you can go back later and see something you hadn't noticed before.
Don't shoot what it looks like. Shoot what it feels like.
TW1
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dimanche 5 novembre 2017

R. Rubin - Oliviers par la fenêtre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre israélien d'origine roumaine Reuven Rubin (1893-1974). En 1881, l'assassinat du tsar Alexandre II avait marqué le début de la première vague d'immigration juive, la première Aliyah. Entre 25 et 35.000 juifs venus de Russie et de Roumanie s'étaient alors installés en Palestine Ottomane.
C'est ce que Reuven Rubin, né dans une famille de juifs hassidiques de Galati, en Roumanie, va faire à son tour en 1912 ; il a alors 19 ans.

R. Rubin - Paysage de Galilée (1928)
Il s'installe à Jérusalem où il s'inscrit à l'école d'art Betsalel, mais, mécontent de l'enseignement qui y est dispensé, il la quitte un an plus tard et part pour Paris où il intègre l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Puis c'est la Première guerre mondiale et il retourne quelque temps en Roumanie avant de partir aux États-Unis, en 1921, où il rencontre le photographe Alfred Stieglitz (voir publication du 6/11/2011) qui va organiser sa première exposition américaine.
Avec sa façon à la fois moderne et naïve de représenter les paysages bibliques, le folklore et les habitants de Galilée, Reuven Rubin participe à la fondation en Palestine du nouveau style Eretz Yisraël..

samedi 4 novembre 2017

Tom Bob
Une image et des mots. Une oeuvre du street-artist américain Tom Bob, que j'ai récemment découvert et dont je ne sais pas encore grand chose mais dont on peut voir davantage ICI.
Depuis quelques mois, les passants découvrent dans les rues de New York ses détournements pleins d'humour et de poésie des matériels urbains les plus triviaux - bouches d'égout, compteurs électriques, tuyaux en tous genres.
 Cette poésie-là est-elle une transfiguration de la réalité pour en révéler la magnificence, telle que la traquait Francis Ponge dans Le parti pris des choses ?
Non sans doute, puisque le poète s'en tenait à la dire telle qu'elle est, quand le travail de Tom Bob est plutôt une mise à distance de cette réalité derrière des artifices qui en dissimulent la laideur. Mais peu importe... Les lignes qui suivent sont du poète et elles parlent des montres "dont le principe est fait de roues qui tournent à des très inégales vitesses, quoiqu'elles soient agies par un unique moteur."

dimanche 29 octobre 2017

Wols - Portrait de Nina Engel (1932)
Le vide-grenier du dimanche. Un beau portrait, et une aquarelle et encre de Chine. Deux oeuvres de l'artiste allemand multi-facettes Wols, de son vrai nom Alfred Otto Wolfgang Schulze (1913-1951). Après un premier séjour en France au début des années 30, au cours duquel il rencontre Fernand Léger, Calder, Giacometti, et la nébuleuse Surréaliste, il y revient en 1933 pour fuir le nazisme et survit d'abord grâce à la photographie.

Wols - L'inaccessible rocher (1940)
Sa courte vie sera toujours chaotique, marquée par l'errance et la dépendance à l'alcool, jusqu'à sa mort accidentelle, après l'ingestion d'une viande avariée, en 1951.
"L'image, a-t-il dit, peut avoir une relation avec la nature comme une fugue de Bach avec le Christ. Alors ce n'est pas une imitation, mais une création analogue."
Pour en savoir plus, c'est ICI.
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dimanche 22 octobre 2017

Lee Acaster - Breakthrough (2015)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'anglais Lee Acaster. 
Ce n'est pas que je sois amateur des photographies de paysages très travaillées - même si elles sont souvent très belles (cf. National Geographic) -, mais le regard de Lee Acaster m'a plu.

Lee Acaster - Tempest (2015)






In photography terms, I think I often see the landscape with a slightly darker view than some. I'm naturally drawn to those elements that have a sense of disquiet and tension about them, and often make them the subject of my images.
Chaque paysage est un état d'âme, écrivait Amiel dans son Journal.
Pour en découvrir davantage sur le travail de Lee Acaster, c'est ICI.

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samedi 21 octobre 2017

   
Patricia Piccinini - The young family (2003)
 Une image et des mots. Pour les grecs anciens la Chimère est un animal fabuleux mi-chèvre mi-lion et dont la queue est un serpent. Sur l'ordre de Iobatès, de qui elle ravageait le royaume, elle sera mise à mort par Bellérophon chevauchant Pégase.

Par antonomase, elle désigne aujourd'hui un embryon hybride issu de souches animales et humaines, et fruit des recherches menées dans le monde médical dans le but de produire des organes propres à la transplantation. Des porcs ou des moutons pourront ainsi, par exemple, être porteurs de foies humains. Si nous n'en sommes pas encore aux créatures que rencontre le héros de HG Wells - Edward Pendrick - dans L'île du Docteur Moreau, ces travaux suscitent déjà de sérieuses inquiétudes au sein même de la communauté scientifique. Pourtant, les Instituts Nationaux de Santé nord-américains (NIH) ont décidé la levée des mesures prises en septembre 2015 qui visaient à interdire le financement de ces recherches par le gouvernement.
Bref..., après ces quelques digressions préliminaires que m'a d'abord inspirées cette image, voici les quelques lignes du mathématicien philosophe Gilles Châtelet, extraites de son pamphlet Vivre et penser comme des porcs (1999) auquel elle m'a fait penser.

L'heure allait bientôt sonner de remettre les pendules à l'heure! Il faudrait moins de trois ans pour dissiper le charme et assurer le triomphe des années 80, écoeurantes d'ennui, de cupidité et de bêtise, années des "révolutions conservatrices" néolibérales, années cyniques de Reagan ou de Thatcher... et de l'hypocrite trivialité de l'ère Mitterand, années de la contre-attaque planétaire des imbéciles ulcérés par l'arc-en-ciel de générosité et de liberté entrouvert pendant quinze ans. L'heure serait désormais celle de la Main invisible du marché, qui ne prend pas de gants pour affamer et broyer sans bruit, invincible parce que faisant pression partout et nulle part, mais qui pourtant, comme Dieu a besoin des hommes, avait besoin d'une voix. Elle était toute désignée.
La Contre-Réforme libérale, mercenaire zélé, allait offrir les services classiques de l'option réactionnaire, ceux d'une alchimie sociale capable de transformer en force politique ce qui finit toujours par exsuder des classes moyennes : crainte, envie et conformisme.

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dimanche 15 octobre 2017

D.G - Turquoise and velvet (2017)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre impressionniste américain Daniel F. Gerhartz (b.1965).
Natif de Kewaskum, dans le Wisconsin, Dan Gerhartz a étudié la peinture à l'Art Academy de Chicago ; il cite parmi ses influences majeures Sargent, Sorolla, ou encore Zorn, mais aussi nombre d'impressionnistes américains et français.. Toutefois, soli Deo gloria ("à Dieu seul soit la gloire"), dit-il après JS Bach qui signait ainsi ses oeuvres....
Daniel Gerhartz - Clematis (2014)

My starting point when developing a painting is to consider the color harmony. [....] The success of my paintings hinges on the deliberate use of strong contrasts, a crucial factor that either elevates or diminishes the final outcome. I am deeply captivated by masterpieces examplifying this quality, such as those by renowned artists like Emile Friant from France (voir février 2016).
Pour en savoir plus sur son travail et le connaître mieux, c'est ICI.

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dimanche 8 octobre 2017

S. Neshat - Women of Allah (1995)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et vidéaste iranienne Shirin Neshat (b.1957), dont j'ai déjà présenté un cliché en juillet 2015.
Née en 1957 dans une famille aisée musulmane et partisane de la vision occidentaliste du Shah, elle a 22 ans lorsque éclate la révolution iranienne ; elle part alors en Californie où elle va étudier au Dominican College, puis à la University of California de Berkeley où elle obtient plusieurs diplômes dans des formations artistiques.
Shirin Neshat - Rapture (1999)

Elle part ensuite à New York pour y rejoindre une association, Storefront Art and Architecture, gérée par celui qui allait devenir son mari et au sein de laquelle elle va travailler pendant dix ans ; mais sa rencontre avec le milieu de l'art new yorkais est pour elle un échec.
Those ten years, I made practically no art, and the art I did make I was dissatisfied with and eventually destroyed.
En 1990, un an après la mort de Khomeiny, elle retourne dans son pays natal et éprouve un choc en découvrant le fossé qui sépare ce nouvel Iran de celui qu'elle a connu avant la révolution.
It was probably one of the most shocking experiences that I have ever had, confie-t-elle lors d'un entretien avec l'écrivaine et conservatrice d'art américaine Linda Weintraub. C'est de ce choc que va naître à partir de 1993 sa première oeuvre connue : Women of Allah.

samedi 7 octobre 2017

Le papyrus de Rhind (British Museum)
Une image et des mots. La fragilité du papyrus fait qu'il reste peu de traces des connaissances mathématiques de la civilisation égyptienne, qui s'est étendue sur près de 4000 ans. C'est pour cette raison que le Papyrus de Rhind (1650 av. J.-C), du nom de l'avocat et égyptologue écossais Alexander Rhind qui l'acquit à Louxor en 1858, donne de précieuses indications sur l'étendue du savoir atteint par les Égyptiens en matière de calcul. Ce rouleau d'environ 6 mètres de long pour une largeur de 30 centimètres, écrit en hiératique, est conservé au British Museum. Désigné parfois sous le nom de Papyrus d'Ahmès, il contient 84 problèmes résolus d'arithmétique, d'algèbre, de géométrie et d'arpentage, et porte en exergue qu'il est "une étude approfondie de toutes les choses, un aperçu de tout ce qui existe, la connaissance de tous les secrets opaques". Pour en savoir plus, c'est ICI.
Et pour accompagner cette image, voici une fable proposée par Bertolt Brecht dans ses Histoires de Monsieur Keuner:

Trois jeunes gens arrivèrent chez un vieil arabe et lui dirent : "Notre père est mort. Il nous a laissé dix-sept chameaux et dans son testament a stipulé que l'aîné en recevrait la moitié, le cadet un tiers et le plus jeune un neuvième. À présent nous ne pouvons pas nous entendre sur le partage, à toi de prendre la décision!". L'Arabe réfléchit et dit: "À ce que je vois, pour pouvoir bien partager, il vous manque un chameau. Je n'ai moi-même qu'un seul et unique chameau, mais il est à votre disposition. Prenez-le et faites le partage, et ne me ramenez que ce qui restera". Ils le remercièrent pour ce service d'ami, emmenèrent le chameau et partagèrent les dix-huit chameaux de sorte que l'aîné en reçut la moitié, ce qui fit neuf, le cadet un tiers, ce qui fit six, et le plus jeune un neuvième, ce qui fit deux. À leur étonnement, lorsqu'ils eurent mis de côté leurs chameaux il en restait un. Ils le ramenèrent, en renouvelant leurs remerciements, à leur vieil ami.
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dimanche 1 octobre 2017

Ralph Goings - Donuts (1995)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Ralph Goings (1928-2016), figure majeure de l'hyperréalisme, ou photoréalisme, américain. Son goût pour l'art et la peinture nait pendant ses études secondaires, et il découvre Rembrandt à la bibliothèque municipale de Corning, la petite localité californienne où il est né et a grandi pendant la Grande Dépression

R. Goings - Lunch counter (1979)


Après son service militaire il entre au Hartnell College de Salinas, où l'aquarelliste alors réputé Leon Kirkman Amyx dirige le département des Arts. Celui-ci l'encourage à s'inscrire en école d'art, et Ralph Goings va ensuite étudier au California College of Arts & Crafts d'Oakland, aux côtés d'autres représentants du mouvement photoréaliste comme Robert Bechtle.
Citant parmi ses influences des artistes comme Wayne Thiebaud, Thomas Eakins, ou encore Vermeer, Ralph Goings a largement contribué à établir les canons du photoréalisme. In 1963, I wanted to start painting again but I decided I wasn't going to do abstract pictures. It occured to me that I should go as far to the opposite as I could... He sure did.

dimanche 24 septembre 2017

E.S. - Roof, Yorkshire (1959)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Edwin Smith (1912-1971), connu pour son travail sur l'architecture, les paysages et les jardins anglais. Qu'il s'agisse de documenter des édifices historiques ou de capturer le charme de la campagne, le style d'Edwin Smith se caractérise souvent par sa capacité à exprimer l'ambiance particulière et la poésie des sujets photographiés.

E.S. - Clothes line, Glencaple, Scotland
(1954)
Photography is about finding out what can happen in the frame. When you put four edges around some facts, you change those facts.
Cette citation, qui lui est attribuée, suggère sa compréhension de la nature transformatrice de la photographie. En donnant un cadre à une scène, le photographe donne une forme et redéfinit la perception que l'on a du sujet, transformant de simples faits ou événements en représentations plus artistiques et nuancées.

JP4 ICI