In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 1 octobre 2017

Ralph Goings - Donuts (1995)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Ralph Goings (1928-2016), figure majeure de l'hyperréalisme, ou photoréalisme, américain. Son goût pour l'art et la peinture nait pendant ses études secondaires, et il découvre Rembrandt à la bibliothèque municipale de Corning, la petite localité californienne où il est né et a grandi pendant la Grande Dépression

R. Goings - Lunch counter (1979)


Après son service militaire il entre au Hartnell College de Salinas, où l'aquarelliste alors réputé Leon Kirkman Amyx dirige le département des Arts. Celui-ci l'encourage à s'inscrire en école d'art, et Ralph Goings va ensuite étudier au California College of Arts & Crafts d'Oakland, aux côtés d'autres représentants du mouvement photoréaliste comme Robert Bechtle.
Inspiré par la photographie et la culture populaire, il s'attache à restituer avec une précision extrême les scènes ordinaires du quotidien américain : diners, pick-up trucks, fast-foods, intérieurs banals baignés de lumière artificielle. Contrairement aux courants abstraits dominants de son époque, il revendique une peinture objective et détachée, qui sublime le trivial en le portant à une forme de perfection glacée :
In 1963, I wanted to start painting again but I decided I wasn't going to do abstract pictures. It occured to me that I should go as far to the opposite as I could... Pas de doute, il l'a fait ; citant parmi ses influences des artistes comme Wayne Thiebaud, Thomas Eakins, ou encore Vermeer, Ralph Goings a largement contribué à établir en virtuose les canons du photoréalisme.

dimanche 15 mai 2016

John Baeder - Magic Chef (1975)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre hyperréaliste John Baeder (b.1938), témoin majeur avec ses représentations de cantines et de stations-service de la roadside culture américaine.
Je les voyais comme les temples d'une civilisation perdue, pas seulement comme des restaurants où on s'arrête juste pour casser la croûte.

J.B. - John's Diner (2007)



Pour lui, ils sont les tombeaux d'un paysage enfui, symboles du foyer, du pourvoyeur, de la communauté.
Dans l'Amérique d'après-guerre, la voiture devient un élément-clé de l'identité nationale, largement accessible à la classe moyenne, et une nouvelle architecture fleurit sur le bord des routes.
Dans le très beau livre qu'il vient de consacrer au peintre - John Baeder's Road Well Taken -, Jay Williams écrit : The Great American Road Trip of these years can be seen as a secular pilgrimage to find the American dream. In a sense, diners and mom-and-pop motels were like the medieval hostels where pilgrims could find a meal and a place on the way to an exalted destination.

dimanche 27 septembre 2015

Don Jacot - Rush hour (2009)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du peintre hyperréaliste américain Don Jacot (b.1949), formé à la Wayne State University de Detroit et figure importante de la seconde génération du photoréalisme.
Originaire de Chicago, il se fait connaître dans les années 80 avec ses vues de sa ville natale - usines, plateformes de trains surélevés -, où l'influence du précisionnisme américain se fait sentir, notamment celle de Charles Sheeler (voir juillet 2012) qu’il découvre au Detroit Institute of Art.

Don Jacot - Herald Square (2013)
Dans les années 90, son regard se resserre : il cadre de plus en plus serré sur les vitrines, compose ses propres agencements d’objets - réveils, cafetières chromées, robots de tôle, caméras anciennes -, pour recomposer un monde à la fois dense et familier. Il n’hésite pas à modifier la réalité, à ajouter ou déplacer des éléments pour mieux faire jouer entre eux les couleurs, les surfaces, les formes.
« Je combinai des choses de différentes époques, des objets ayant des fonctions semblables ou une valeur nostalgique, fantaisiste ou symbolique, afin de refléter la culture autour de moi. »
Aujourd'hui, Jacot revient au paysage urbain, mais en plongeant dans la mémoire. À partir de photographies anciennes, il recompose les grandes heures de Broadway ou de Times Square dans les années 30 et 40. Chez lui, le photoréalisme n’est jamais une fin en soi : c’est un moyen de donner corps à un monde presque disparu, de saisir l’empreinte laissée par les objets et les lieux sur notre mémoire collective, avec ce mélange rare de minutie technique et de poésie.

Ménologe de Basile II Une image et des mots. On connaît la formule de Simonide : « La peinture est une poésie muette ». Mais ce n’est pas p...