In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 27 septembre 2015

Don Jacot - Rush hour (2009)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre hyperréaliste américain Don Jacot (b.1949) célèbre pour ses représentations plus vraies que nature de jouets en fer blanc.

Don Jacot - Herald Square (2013)








Très influencé par les natures mortes de Charles Bell, Jacot a ouvert une voie toute nouvelle à l'hyperréalisme en combinant nature morte et paysage.
Le deuxième tableau a été inspiré à Don Jacot par une photo de Berenice Abbott prise à Herald Square, au coin de la 34ème rue et de Broadway, le 16 juillet 1936.
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samedi 26 septembre 2015

Albert Camus (A/U)
Une image et des mots.
"L'homme dansant, ivre d'intelligence, sur les cimes du désespoir", écrivait Élie Faure à propos de Charlot.

Pour accompagner ce beau cliché d'Albert Camus, en ce jour anniversaire de sa naissance, quelques mots de Jules Lequier extraits de son texte La feuille de charmille, écrit en 1865 :

"Un jour, dans le jardin paternel, au moment de prendre une feuille de charmille, je m'émerveillai tout à coup de me sentir le maître absolu de cette action, tout insignifiante qu'elle était. Faire, ou ne pas faire! Toutes les deux si également en mon pouvoir! Une même cause; moi, capable au même instant, comme si j'étais double, de deux effets tout à fait opposés! Et, par l'un ou par l'autre, auteur de quelque chose d'éternel, car quel que fût mon choix, il serait désormais éternellement vrai qu'en ce point de la durée aurait eu lieu ce qu'il m'aurait plu de décider".

dimanche 20 septembre 2015

Winslow Homer - Moonlight (1874)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre, dessinateur et graveur américain Winslow Homer (1836-1910). Il est considéré, à l'égal de John Singer Sargent (voir juillet 2010 et octobre 2014), comme l'un des plus grands peintres américains du 19ème et une figure majeure du courant réaliste.
Pratiquement autodidacte, formé par sa mère aquarelliste et après avoir travaillé comme apprenti chez un imprimeur de lithographies de Boston, il place ses premiers dessins au très populaire journal politique Harper's Weekly, pour qui il documentera la guerre de Sécession au sein de l'Armée du Potomac.
Winslow Homer - Sunset fires (1880)

Puis c'est la découverte, dans une galerie new-yorkaise, de l'oeuvre du français Pierre Édouard Frère qui va déclencher chez lui une envie enthousiaste de se consacrer assidument à la peinture. Il décide alors de prendre des cours à l'Académie américaine des Beaux-Arts auprès d'un peintre français venu en 1855 s'installer à New York, Frederick Rondel, qui sera l'auteur (entre autres) d'une belle Célébration de la Statue de la Liberté (1886). Jusqu'à la fin des années 1870, après un séjour de dix mois à Paris, Winslow Homer va se consacrer principalement à la représentation de la vie rurale et au portrait de la femme américaine du Gilded Age, la Gibson Girl qui est le symbole charmant de cette période de prospérité et d'émancipation qui suivit la fin de la guerre de Sécession jusqu'à la fin du 19ème siècle.
Il va ensuite documenter la vie quotidienne des Noirs, étant l'un des seuls - avec Eastman Johnson qui lui aussi fera l'objet d'une publication - à le faire avec sérieux et respect de son sujet. Enfin, après un séjour d'un peu plus d'un an dans la petite ville portuaire de Tynemouth, en Angleterre, il décide de quitter New York pour s'installer à Prouts Neck, un village côtier du Maine où il va complètement se renouveler et se consacrer jusqu'à la fin de ses jours à la production de marines saisissantes de vigueur et d'intensité.
Le grand illustrateur Howard Pyle recommandait à ses élèves l'étude du travail de Winslow Homer.
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dimanche 13 septembre 2015

D. Godlis - Miami Beach (1974)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain David Godlis (b.1951). 
Né à New York, il photographie sa ville depuis les années 70, époque à laquelle il suit et documente l'explosion de la scène punk au CBGB.
Émule de Robert Frank, de Lee Friedlander, de Garry Winogrand, il se définit simplement ainsi : "I'm a street photographer. I walk around with a camera and I shoot what I see."

D. Godlis - American art (nd)
Ça paraît si simple... Et c'est bien là, quand il dit qu'il photographie ce qu'il voit, que se fait toute la différence. 
Parce que le regard de Godlis est d'une formidable acuité, il saisit de suite le sens subtilement défléchi que peut donner à l'expression, à l'attitude, ou même tout simplement à la présence d'un personnage le texte d'une affiche devant laquelle il passe, le titre d'un film sur l'enseigne d'un cinéma.  Il voit en quoi la conjonction des éléments qui la composent peut rendre une scène amusante ou poétique, comme ici la photo de cette femme qui se délasse au pied de l'ombre d'un palmier.

dimanche 6 septembre 2015

V. Polenov - Femme en forêt
(1883)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Vassili Polenov (1844-1927), évoqué dans la publication d'octobre 2012 consacrée à Izaak Levitan.
Figure majeure du mouvement réaliste, il est aussi l'autre grande influence - avec Vassili Perov - d'Abram Arkhipov, présenté ici en avril 2014.
Contrairement à son élève, Polenov naît dans une famille aisée d'aristocrates, pétrie de valeurs humanistes et férue d'art et de science. Son grand-père, un juriste qui milite pour l'abolition du servage et l'alphabétisation du peuple, publie un essai proclamant que "de bonnes moeurs valent mieux que de bonnes lois".
Adhérent du mouvement des Itinérants (ou Ambulants), il est aussi de ceux qui fréquentent Abramtsevo, la colonie artistique voulue par le mécène Saava Mamontov, déjà évoqué dans la publication du 10 février 2013 consacrée à Valentin Serov.
V.P. - Le Christ et la pécheresse
(1888)

Son tableau Le Christ et la pécheresse est un modèle en terme de volonté de réalisme. Après quelques années d'esquisses et d'études, il entreprend en 1881 un voyage au Proche et Moyen-Orient, de Constantinople à la Palestine, pour y observer l'architecture et l'environnement, ainsi que la physionomie et les moeurs des habitants. De retour à Moscou il se rend compte que si les informations dont il dispose sur l'architecture sont suffisantes, ce n'est pas le cas en ce qui concerne la physionomie orientale. Il repart alors, à Rome cette fois où il reste un an, et y travaille sur la physionomie de la communauté juive italienne. Son Christ, écrit le journaliste Vladimir Kortolenko "est un homme, vraiment un homme, fort, musclé, avec la peau tannée d'un prédicateur oriental toujours sur la route." C'est un chef-d'oeuvre.
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samedi 5 septembre 2015

(A/U)
Une image et des mots.
"Les règles constituent la signification, écrit Wittgenstein, elles n'y répondent pas". Ce sont elles qui imposent une signification et in fine un sens, et génèrent parfois un problème d'application.
Contrairement à ce qu'il écrivait dans le Cahier bleu, on peut dire que d'une certaine façon la norme agit à distance; celle qui sépare la règle apprise de la règle appliquée.
Ce que dit Wittgenstein c'est qu'une règle ne nous mène nulle part si nous ne la mettons pas en actions dans le cadre d'usages partagés.
Une règle qui ne correspondrait à aucun usage accepté, ne serait d'ailleurs pas une règle.
Son action est toujours comme l'adaptation pratique d'un consensus à un élément contextuel. 
Il souligne donc que le sujet est libre de son action, dans le cadre de la liberté donnée par la règle et de celle, subjective, de ses choix, et que cette liberté lui permet même parfois de se tromper. Wittgenstein combat en fait toutes formes de transcendance: celles qui seraient imposées par un principe indépassable et celles qui s'imposeraient aux hommes à travers des définitions et des applications trop restrictives. Une règle ne peut être qu'un panneau indicateur et jamais une injonction rigide qui nous empêcherait de l'appliquer aux diverses situations qu'elle ne peut prévoir.
Jacques Lemaire-Charpentier, Ludwig Wittgenstein, philosophie, mathématiques et jeu des échecs, 2019.

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