In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 29 août 2021

S.A.Vinogradov - Rêves d'été

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre russe Sergueï Arsenievitch Vinogradov (1869-1938), pionnier de l'impressionnisme.
Il étudie pendant près de dix ans à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où il suit notamment l'enseignement de Vassili Polenov (voir publication de septembre 2015), membre du mouvement réaliste des Ambulants dont il fera lui aussi partie plus tard.

S.A.V. - Jour d'été en Crimée (1917)









À partir de 1898 il enseigne à son tour la peinture, à l'académie Stroganov de Moscou dont il va ensuite devenir membre, et cofonde en 1903 l'Union des artistes russes.
Puis il part enfin enseigner à Riga, en Lettonie, où il restera jusqu'à sa mort. Voici deux tableaux que j'aime beaucoup, pour leur composition, leurs couleurs, leur lumière... ; deux portraits de jeunes femmes dont on ne connaîtra pas le visage. La première, a-t-elle levé les yeux de sa lecture pour s'abandonner au monde qu'elle révèle ? Et la seconde, sur quel lointain porte-t-elle son regard ? Chaque jour on regardait ça, disait Duras ; la mer écrite.

dimanche 6 septembre 2015

V. Polenov - Femme en forêt
(1883)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Vassili Polenov (1844-1927), évoqué dans la publication d'octobre 2012 consacrée à Izaak Levitan.
Figure majeure du mouvement réaliste, il est aussi l'autre grande influence - avec Vassili Perov - d'Abram Arkhipov, présenté ici en avril 2014.
Contrairement à son élève, Polenov naît dans une famille aisée d'aristocrates, pétrie de valeurs humanistes et férue d'art et de science. Son grand-père, un juriste qui milite pour l'abolition du servage et l'alphabétisation du peuple, publie un essai proclamant que "de bonnes moeurs valent mieux que de bonnes lois".
Adhérent du mouvement des Itinérants (ou Ambulants), il est aussi de ceux qui fréquentent Abramtsevo, la colonie artistique voulue par le mécène Saava Mamontov, déjà évoqué dans la publication du 10 février 2013 consacrée à Valentin Serov.
V.P. - Le Christ et la pécheresse
(1888)

Son tableau Le Christ et la pécheresse est un modèle en terme de volonté de réalisme. Après quelques années d'esquisses et d'études, il entreprend en 1881 un voyage au Proche et Moyen-Orient, de Constantinople à la Palestine, pour y observer l'architecture et l'environnement, ainsi que la physionomie et les moeurs des habitants. De retour à Moscou il se rend compte que si les informations dont il dispose sur l'architecture sont suffisantes, ce n'est pas le cas en ce qui concerne la physionomie orientale. Il repart alors, à Rome cette fois où il reste un an, et y travaille sur la physionomie de la communauté juive italienne. Son Christ, écrit le journaliste Vladimir Kortolenko "est un homme, vraiment un homme, fort, musclé, avec la peau tannée d'un prédicateur oriental toujours sur la route." C'est un chef-d'oeuvre.

dimanche 27 avril 2014

A. Arkhipov - Les lavandières (1899)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Abram Iefimovitch Arkhipov (1862-1930). Issu d'une famille de paysans pauvres qui pourtant feront l'effort de l'envoyer dès l'âge de 15 ans à l'École de peinture et d'architecture de Moscou, il y aura comme maître Vassili Perov qui va l'encourager à donner de la vie la plus rude une peinture réaliste.
Après un passage par l'Académie des Beaux-Arts de Saint Petersbourg, il revient à Moscou pour y suivre cette fois l'enseignement de Vassili Polenov.

A. Arkhipov - Après le dégel (1895)








Diplômé, il entreprend avec quelques camarades artistes un voyage le long de la Volga, peignant jour et nuit et dormant chez l'habitant dans les villages paysans. C'est ainsi qu'il rejoint en 1890 un groupe progressiste de peintres réalistes appelé les Ambulants qui depuis une vingtaine d'années sillonnent les campagnes et y présentent des expositions itinérantes.

dimanche 21 octobre 2012

Izaak Levitan - Brouillard d'automne (1899)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste russe Izaak Levitan (1860-1900), admirateur de Corot et ami de Chekhov.
Figure centrale de l'art paysager russe du XIXe siècle, il est réputé pour ses paysages empreints de lyrisme et de profondeur émotionnelle.
Né en Lituanie dans une famille juive modeste, Levitan subit très jeune des épreuves personnelles, notamment la mort prématurée de ses parents.
Ces événements marquants influencèrent son art, imprégné d’une mélancolie caractéristique.

I. L. - Automne (1896)
Levitan a étudié à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où il suit notamment l'enseignement de Vassili Polenov qui va considérablement l'influencer, et d'Aleksey Savrasov, deux figures majeures du paysagisme russe qui feront un jour ou l'autre l'objet d'une publication sur ce blog.
L'oeuvre de Levitan,  qui se distingue par des paysages qui transcendent le réalisme pour exprimer des émotions profondes et des réflexions sur la nature humaine, représente le point culminant de la peinture paysagiste russe du 19ème. Imprégnée, selon les mots du peintre paysagiste américain Armand Cabrera, d'une profonde portée sociale et philosophique, elle dépasse la seule représentation de la nature. Levitan est considéré comme étant le père de ce que l'on appelle le mood landscape ; comme son ami Chekhov, il recourt à la nature comme à une métaphore des émotions humaines, et ses oeuvres continuent aujourd'hui d'être célébrées comme des expressions profondes de l'âme russe et de la puissance de la nature.