In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 24 février 2008

B.L. - Vue du Kattegat (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste suédo-finlandais Berndt Lindholm (1841-1914). 
À vrai dire, j'ai eu du mal à choisir parmi les quelques oeuvres de lui que j'ai dans mes archives, et je lui consacrerai sans doute une autre publication.
D'abord formé à la Société des Beaux-Arts de Finlande, puis à l'Université de Helsinki, il est communément associé à l'école de Düsseldorf où il part étudier en 1863.

B.L. - Vue de Hisingen
Il part ensuite à Paris, à l'occasion de l'Exposition universelle d'art et d'industrie de 1867, et y demeurera jusqu'en 1870 ; il est après Alfred Wahlberg - qui fera certainement lui aussi l'objet d'une publication -, un des premiers artistes scandinaves à y séjourner.
C'est là qu'il s'intéresse à l'impressionnisme et au pleinairisme, notamment à travers le travail de Louis Cabat et de l'école de Barbizon. Lindholm est d'ailleurs volontiers considéré comme un précurseur de la peinture impressionniste nordique en plein air.
GP1

ICI

samedi 23 février 2008

Philip D. Gendreau - Statue of Liberty
Une image et des mots. Le cliché est de Philip. D. Gendreau, un photographe québécois qui avait un studio à New York dans les années 30-50.

L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il fait. [....] L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie.
Jean-Paul Sartre, L'Existentialisme est un humanisme (1946)
GD1

ICI

dimanche 17 février 2008

Audrey Flack - Leonardo's lady (1983)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste américaine, peintre et sculptrice, Audrey Flack (b.1931).
Elle a d'abord étudié à Cooper Union, à New York, puis à l'université de Yale d'où elle sort avec un Master of Fine Arts. Elle passe aussi par l'Art Students League, à New York – l’enseignement d’Edwin Dickinson y comptera beaucoup pour elle.

A. Flack - Untitled
Ses premières toiles suivent la voie de l'expressionnisme abstrait, avant qu’elle ne se tourne, dans les années 1960, vers le photoréaliste dont elle deviendra l’une des figures importantes.
Flack parle de ses compositions comme de « natures mortes narratives » – des arrangements d’objets inspirés des vanités du 17e., mais ancrés dans une iconographie très contemporaine.
Sa pratique repose autant sur l’observation que sur une réflexion sur l’image : For me, art is a continuous discovery into reality, an exploration of visual data which has been going on for centuries, each artist contributing to the next generation's advancement.  
À côté de son travail de peintre, elle s’est engagée pour les droits des femmes – une présence simple, constante, sans posture – et elle a accompagné de nombreux jeunes artistes.
Une forme de transmission discrète, mais essentielle.

BG1

ICI

dimanche 10 février 2008

Antoni Arissa - El beso (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe espagnol Antoni Arissa (1900-1980). Typographe et imprimeur de métier, il découvre la photographie dans les années 1920 et s’impose rapidement comme l’un des représentants les plus novateurs de l’avant-garde espagnole. Ses premiers travaux, des portraits empreints d’humanité de la Catalogne rurale, traduisent une vision poétique de la réalité, encore marquée par le pictorialisme
A.A. - Lucha eterna IV (1928)

Au début des années 1930, il se détourne des références symbolistes pour développer un style résolument moderne, nourri de constructivisme et de Nouvelle Objectivité.
Sa recherche se concentre désormais sur la composition elle-même, jusqu’à rejoindre l’esthétique avant-gardiste de la Nueva Vision née en Espagne dans le sillage du Bauhaus.
Arissa cesse progressivement de produire à l’aube de la guerre civile et tombe dans l’oubli, avant d’être redécouvert comme une figure majeure de la modernité photographique en Espagne, aux côtés de Josep Renau et Pere Català Pic.
CP1

ICI

dimanche 3 février 2008

Th.C.D - The Jarrow Marchers (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Thomas Cantrell Dugdale (1880-1952). Formé à Manchester puis au Royal College of Art, il passe aussi par Paris – Académie Julian, Atelier Colarossi – avant de trouver sa place dans une peinture figurative très ancrée dans la tradition britannique, sans pour autant s’y laisser enfermer.
Il sert comme peintre de guerre pendant les deux conflits mondiaux – une expérience qui traverse toute son œuvre, même lorsqu’il peint des scènes civiles.
Le premier tableau montre l'arrivée à Londres de la Jarrow Crusade : en octobre 1936, deux cents habitants de la petite ville de Jarrow ont marché jusqu’à la capitale pour remettre une pétition demandant la relance des usines fermées, notamment les chantiers navals Palmer qui faisaient vivre la ville.
T.C.D. - Underground (1932)

Mais au-delà de cet événement important de l’histoire sociale anglaise – fruit de l’effondrement de l’industrie navale locale et du chômage massif qui frappait alors le nord-est de l’Angleterre – c’est avant tout une peinture de l’indifférence et de l'étanchéité sociale. Dugdale ne montre pas tant la “croisade” elle-même que le dédain de la bourgeoisie pour le sort des ouvriers.
Les marcheurs, relégués en arrière-plan et peints comme une masse indistincte, ne sont plus qu’une présence lointaine.
Au premier plan, le couple élégant, baigné de lumière, attire tout le regard : la femme, comme au spectacle dans une loge de théâtre, observe la scène avec une distance mondaine, tandis que l’homme, affalé et cigarette à la main, s’en désintéresse totalement. Ce qui est ici mis en évidence ce n'est pas l’événement historique, mais la manière dont une classe privilégiée le perçoit – ou choisit de ne pas le percevoir. "Une image vaut mieux que mille mots", aurait dit Confucius ; Thomas Dugdale avec ce seul tableau illustre le fossé social et moral qui sépare ces deux mondes.

PM1

ICI

samedi 2 février 2008

W. Limot - Magasin de jouets (1955)
Une image et des mots. Le cliché est du photographe allemand Walter Limot (1902-1984).
Les mots pour aller avec sont d'un autre allemand, le pasteur et théologien Martin Niemöller (1892-1984), qui voulait ainsi dénoncer la lâcheté des intellectuels allemands devant l'accession des nazis au pouvoir et les purges auxquelles ils se sont livrés.

Ils sont d'abord venus chercher les socialistes, et je n'ai rien dit
Parce que je n'étais pas socialiste.
Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n'ai rien dit
Parce que je n'étais pas syndicaliste.
Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n'ai rien dit
Parce que je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.
(version du musée du Mémorial de l'Holocauste des États-Unis à Washington "First they came....")
SM1

ICI

Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...