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A. Arissa - El perseguido (1930s) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe catalan Antoni Arissa (1900-1980), déjà présenté ici en février 2008, et dont l'oeuvre est communément associée au courant pictorialiste.
Si l’on connaît son évolution du pictorialisme vers une photographie d’avant-garde, il faut rappeler combien son métier de typographe et d’imprimeur irrigue sa démarche. Dans ses clichés des années 1930, tout semble pensé comme une mise en page : les ombres deviennent des aplats, les lignes des compositions graphiques... Arissa transpose dans l’image photographique la discipline de l’atelier d’imprimerie.
Ses expérimentations l’inscrivent dans une modernité partagée avec Moholy-Nagy ou Rodtchenko : jeux de cadrages audacieux, contre-plongées, lumière sculptée. Pourtant, à la différence de ses contemporains plus célèbres, son œuvre est restée longtemps confidentielle, éclipsée par la guerre civile et par son retrait progressif de la pratique photographique.
Redécouvert tardivement - notamment grâce à la rétrospective du Museo Reina Sofía en 2013 - Arissa apparaît aujourd’hui comme l’un des grands artisans de la photographie moderne en Espagne. Tout corps traîne son ombre et tout esprit son doute, écrivait Victor Hugo je ne sais plus où...