In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 31 octobre 2021

Patrice Cudennec- Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste breton Patrice Cudennec (b.1952), peintre, sculpteur et céramiste, découvert ces jours-ci dans sa galerie de Pont-Aven, la cité des peintres.
Artiste autodidacte né en Bretagne, qui est la source de son inspiration, il se passionne dès son enfance pour la mer et commence à s'intéresser au dessin en observant les nombreux artistes de sa région. En plus de sa carrière de peintre, il fonde la Faiencerie d'Art Breton à Quimper.

P. Cudennec - Sans titre
De tous ses visages, souvent légèrement inclinés sur l'épaule, émane la même impression de douceur mystique ; cette position, à la fois intime et délicate, invite l'observateur à pénétrer un univers intérieur qui semble empreint de calme et de sérénité, comme si le personnage représenté se fondait dans un espace de silence et de contemplation.
Période rose et période bleue, comme chez Picasso ? Non, Patrice Cudennec passe de l'une à l'autre sans que la mélancolie ait à y voir. Ou bien apaisée...

dimanche 24 octobre 2021

R.O. - Man in the rain, Manhattan, New York
(1952)
Le vide grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Ruth Orkin (1921-1985), dont j'ai déjà présentée ici, en août 2010, son cliché le plus connu : An American girl in Italy.
Née à Boston et élevée à Los Angeles, Ruth Orkin développe très tôt une passion pour la photographie, et après avoir étudié brièvement à l'Université de Californie du Sud, elle déménage à New York où elle commence sa carrière en tant que photographe indépendante. Elle travaillera pour des magazines prestigieux comme Life, Look et The New York Times.

R.O. - The card players (1955)
My mother said that when I was young I was constantly saying "Look at this - Look at that". I think that taking pictures must be my way of asking people to "Look at this - Look at that".
If my photographs make the viewer feel what I did when I first took them - "Isn't this funny,... terrible... moving... beautiful?" - then I've accomplished my purpose.

samedi 23 octobre 2021

Karen Woods - Streetscape
Une image et des mots. L'image c'est un tableau de l'américaine Karen Woods (b.1963).
Les mots, quelques lignes de Thoreau extraites de Walden.

Au milieu d'une douce pluie, [....], je me rendis compte soudain d'une compagnie si plaisante et si bienfaisante dans la nature, dans le bruit régulier des gouttes qui tombaient, régulières, dans tous les sons et les spectacles qui entouraient ma maison, une affection bienveillante, infinie et inexplicable tout à coup... [....]
On me dit souvent : "Il me semble que vous devez vous sentir bien seul, là-bas, et que vous aimeriez être près de quelqu'un, surtout par temps de pluie et de neige, la nuit". J'ai envie de leur répondre : Toute cette terre où nous vivons n'est qu'un point dans l'espace.
DG6

ICI

dimanche 17 octobre 2021

H. Silvester - Untitled (1950s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et militant écologiste allemand Hans W. Silvester (b.1938). Sa carrière débute à l’adolescence lorsque ses parents lui offrent son premier appareil photo. Dès la fin de ses études à l’école de Fribourg, en 1955, il se lance dans le reportage photographique, parcourant l’Europe et immortalisant notamment la Camargue, un travail qui lui vaut un succès immédiat avec son livre Camargue publié en 1960, accompagné d’un texte de Jean Giono. Dès lors, il va consacrer son art à documenter les pratiques et les traits culturels des populations qu'il rencontre, de la pétanque provençale aux peintures corporelles des peuples de la vallée de l’Omo, dont il mettra en valeur la créativité et leur lien étroit avec la nature.

H.S. - Sur la route, Tsiganes et Gitans
Et c'est pour la nature qu'à partir des années 1980, Hans Silvester s'engage pleinement dans une démarche militante en faveur de l'environnement. Il fait le tour pour les photographier de tous les parcs naturels d’Europe, et dénonce les conséquences dévastatrices de la déforestation en Amazonie. Parmi ses travaux les plus marquants figure un reportage sur la rivière Calavon, dans les Alpes de Haute-Provence, publié sous le titre La rivière assassinée, et une exploration des problématiques liées à l’exploitation forestière en Amérique du Nord.
Le regard que Hans Silvester porte aujourd'hui sur le monde est un appel à la préservation et au respect du monde naturel et humain.

GA1
ICI 

dimanche 10 octobre 2021

F. McCubbin - The letter (1884)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre australien Frederick McCubbin (1855-1917), un des cofondateurs de la Heidelberg School (voir sept. 2016), que l'on désigne aussi sous le nom d'impressionnisme australien. 
Le courrier, missive officielle ou billet doux, est un motif récurrent dans l'histoire de la peinture. Forcément illisible pour le spectateur (ou le "regardeur" comme disait Marcel Duchamp), la lettre consacre l'intime ; elle est un élément empli de mystère dont le sens, le contenu, restent à deviner dans l'attitude de celui ou celle qui en prend connaissance, dans l'expression de son visage, ou dans le contexte de sa lecture.... 

F. McCubbin - Down on his luck (1889)
De celle qui donne son titre à ce tableau, puisqu'elle est décachetée - ou relue - à la faveur d'une promenade solitaire, on a envie d'imaginer qu'elle porte un message intime, et qui s'adresse au coeur de cette élégante jeune femme.
Quant au second tableau, il nous donne à voir un swagman, un de ces travailleurs saisonniers itinérants qui sillonnaient l'Australie dans les grandes périodes de dépression économique - comme aux États-Unis le faisaient les hobos chantés par Woody Guthrie -, leurs maigres possessions enroulées dans ce qui leur servait de couche (le swag, ou bedroll) pour dormir à la belle étoile.