MG1 |
In girum imus nocte et consumimur igni
dimanche 18 avril 2021
samedi 17 avril 2021
Obiadun Olaku, Salvation Hill, Lagos (2018) |
Une image et des mots. L'image c'est un tableau du peintre nigérian Obiadun Olaku (voir juin 2016), qui m'a fait penser à un poème de Kenneth Patchen, extrait de The Collected Poems réédité par New Directions Books en 1967.
It is said that
Once, before the coming of man,
Once, before the coming of man,
A hill caught fire, and the goddess Anna
Died, screaming in the flames, her womb
Burning like a sack of oil.
Next day the world split into four parts:
The place of water,
The place of heaven,
The place of mind,
And the place of air...
It is told that land did not exist at all,
Though many people knew nothing else.
On that hill strange things embraced,
And their children hated the earth kind.
***
On dit que
Jadis, avant la venue de l'homme,
Une colline s'embrasa et la déesse Anna
Périt, hurlant dans les flammes, son ventre
Brûlant comme une outre d'huile.
Le jour suivant, le monde se divisa en quatre:
Le lieu de l'eau,
Le lieu du paradis,
Le lieu de l'esprit,
Et le lieu de l'air...
On dit que la terre n'existait pas,
Bien que beaucoup ne connussent rien d'autre.
Sur cette colline des êtres étranges s'étreignaient,
Et leurs enfants haïssaient ce qui venait de la terre.
dimanche 11 avril 2021
dimanche 4 avril 2021
William Hawkins - Untitled |
W.H. - Food Bar (1980) |
Entièrement autodidacte, il a produit une oeuvre au trait souvent enfantin, étrangère aux règles académiques et aux écoles contemporaines, signant le plus souvent ses toiles sur toute leur largeur de son nom et de sa date de naissance.
samedi 3 avril 2021
(A/U) |
Il y a un mépris hypocrite de toutes les choses qu’en fait les hommes regardent comme les plus importantes, de toutes les choses prochaines.
On dit, par exemple : « On ne mange que pour vivre »,– mensonge exécrable, comme celui qui parle de la procréation des enfants comme du dessein propre de toute volupté.
Au rebours, la grande estime des « choses importantes » n’est presque jamais entièrement vraie : quoique les prêtres et les métaphysiciens nous aient accoutumés en ces matières à un langage hypocritement exagéré, ils n’ont pas réussi à changer le sentiment qui n’attribue pas à ces choses importantes autant d’importance qu’à ces choses prochaines méprisées.
[…..] Socrate déjà se mettait de toutes ses forces en garde contre cette orgueilleuse négligence de l’humain au profit de l’homme, et aimait, par une citation d’Homère, à rappeler les limites et l’objet véritable de tout soin et de toute réflexion :
« C’est, disait-il, et c’est seulement ce qui chez moi m’arrive en bien et en mal ».
Épicure, l’homme qui calma les âmes de l’antiquité finissante, eut cette vue admirable, si rare à rencontrer aujourd’hui encore, que, pour le repos de la conscience, la solution des problèmes théoriques derniers extrêmes n’est pas du tout nécessaire.
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