In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 19 juillet 2014

Fritz Lang - You and me (1938)
Une image et des mots. L'image c'est cette capture d'écran d'une scène de You and me, un film de Fritz Lang de 1938 paru en français sous le titre de Casier judiciaire. Pour les mots, j'y associe ce poème de Benedetti (voir aussi le film d'Eliseo Subiela, El lado oscuro del corazón (1992).

Táctica y estrategía.

“Mi táctica es mirarte
aprender como sos
quererte como sos
mi táctica es hablarte y escucharte
construir con palabras
un puente indestructible

mi táctica es quedarme en tu recuerdo
no sé cómo
ni sé con qué pretexto
pero quedarme en vos
mi táctica es ser franco
y saber que sos franca
y que no nos vendamos simulacros
para que entre los dos
no haya telón
ni abismos
mi estrategia es en cambio
más profunda y más simple
mi estrategia es
que un día cualquiera
no sé cómo
ni sé con qué pretexto
por fin me necesites”.


***

Tactique et stratégie (traduction d'Olivier Favier)

Ma tactique est de te regarder
d’apprendre comme tu es
de t’aimer comme tu es
ma tactique est de te parler
de t’écouter
de construire avec les mots
un pont indestructible
ma tactique est de m’arrêter dans ton souvenir
je ne sais comment
et je ne sais sous quel prétexte
mais de rester en toi
ma tactique est d’être honnête
et de savoir que tu es honnête
et que nous ne nous vendons pas
des simulacres
afin qu’entre nous deux
il n’y ait ni rideau
ni abysses
ma stratégie
en revanche est
plus profonde et plus
simple
ma stratégie est
qu’un jour quelconque
je ne sais comment
et je ne sais sous quel prétexte
tu auras besoin de moi.

dimanche 13 juillet 2014

Sofie Ribbing - Boys drawing (1884)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la suédoise Sofie Amalia Ribbing (1835-1894), membre de l'école de Düsseldorf, formée à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Suède, et spécialisée dans le portrait et les scènes de genre.

S.R. - Self-portrait (1880)
Par la suite, elle va suivre les enseignements du portraitiste Jean-Baptiste-Ange Tissier, à Paris, et du graveur Louis Gallait à Bruxelles. Le premier tableau, conservé au musée de Göteborg, est considéré, pour l'atmosphère que donne à la scène l'extrême douceur de la lumière, comme une oeuvre majeure de la peinture suédoise.

PW1
ICI

dimanche 6 juillet 2014

John Gutmann - Texas car (1937)

 Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du peintre et photographe américain John Gutmann (905-1998). Natif de Breslau, alors en Allemagne et devenue aujourd'hui Wroclaw en Pologne, il étudie à l'Académie Nationale des Arts et Métiers, avant d'aller s'installer à Berlin en 1927.
Berlin était la plus grande ville du monde quand j'y vivais, à la fin des années 1920 et début des années 1930. C'était la ville la plus sophistiquée, la plus décadente, et elle attirait la plus puissante concentration de talents créatifs dans le monde. Cinéma, théâtre, arts, tout le monde y était...(in San Francisco Examiner, 1989).

J.G. - Cup of coffee and cigarette
(1950)
Juif, il ne peut plus exposer ses peintures dans l'Allemagne devenue nazie, et émigre en 1933 aux États-Unis pour s'installer à San Francisco où il travaillera désormais comme photographe et photojournaliste (Time, Saturday Evening Post). Dès 1936, il va enseigner au San Francisco State College où il fondera le département de photographie.
On a dit de lui (le critique d'art Kenneth Baker dans le San Francisco Chronicle en 1997) qu'il était un émissaire du modernisme européen, qui avait apporté un nouvel angle de vision sur la scène américaine.
I photographed the popular culture of the United States differently from American photographers. I saw the enormous vitality of the country. [....] I was seeing America with an outsider's eye - the automobiles, the speed, the freedom, the graffiti...

samedi 5 juillet 2014

Mitsuo Shiraïshi, Labyrinth
Une image et des mots. Né à Tokyo en 1969, le graveur Mitsuo Shiraïshi vit et travaille en France, à Mulhouse, depuis plus de 20 ans. Sa recherche de l'épure, c'est ainsi qu'il la justifie:
 "Quand il y a un objet, il y a une signification, une ampleur, qui rajoute une voie d'interprétation. Ça parle trop! Le non-dit peut avoir davantage de sens. Comme en musique, ce ne sont pas toutes les notes qui sont importantes mais ce qui est entre les notes. Mais pour l'entendre, on a besoin de toutes les jouer."

Pour accompagner cette image, quelques mots de Samuel Beckett, extraits de L'innommable, publié en 1953 aux éditions de Minuit.
(...) il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer.

dimanche 29 juin 2014

Paul Sample - Beaver meadow (1939)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Paul Starrett Sample (1896-1974), dont la peinture de la vie dans la Nouvelle Angleterre s'inscrit dans le courant régionaliste illustré par ailleurs par Grant Wood ou Thomas Hart Benton et qui montre un monde rural au mode de vie bouleversé - voire menacé - par celui des affaires et par les nouveaux modes de transport.

Paul Sample - Just before winter (nd)





On peut aussi considérer qu'une bonne part de son oeuvre s'inscrit dans ce que l'on appelle le réalisme social, ce mouvement né en France au 19ème siècle avec Courbet, Daumier, ou encore Millet et qui est devenu prépondérant aux États-Unis avec la survenue de la Grande Dépression. Voir à cet égard les peintres de l' Ashcan school, ou des photographes comme Dorothea Lange, Lewis Hine, Berenice Abbott, et bien d'autres encore ...
JM1

ICI

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...