In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 12 janvier 2025

S. Steinberg - Dancers
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustrateur et dessinateur de presse Saul Steinberg (1914-1999), figure inclassable de l’art du XXe siècle. Célèbre notamment pour sa collaboration de plus de 50 ans avec The New Yorker, il y a redéfini les frontières entre humour graphique et art conceptuel. Né en Roumanie dans une famille juive, Steinberg a étudié la philosophie à Bucarest puis l’architecture en Italie, mais les lois antisémites de Mussolini le contraignent à l'exil ; il rejoint alors les États-Unis sans papiers, une expérience qui a profondément influencé son œuvre marquée par une réflexion constante sur l’identité, le déplacement et les frontières.

Saul Steinberg - Self portrait
Ses dessins emblématiques, comme la célèbre couverture View of the World from 9th Avenue (1976) - illustration satirique de la perception new-yorkaise du reste du monde -, sont immédiatement reconnaissables. Mais limiter Steinberg au rôle de dessinateur serait réduire considérablement la portée de son œuvre ; son style, à la fois minimaliste et riche de sens, mêle souvent des éléments de cartographie, de typographie et de narration visuelle pour commenter la condition humaine, les absurdités sociales et la complexité des identités culturelles. Proche de l’expressionnisme abstrait américain, et contemporain d’artistes comme Jackson Pollock et Willem de Kooning, il partageait leur quête de liberté formelle tout en restant inclassable : « Je ne suis pas entièrement dans le monde de l’art, ni dans le monde de la bande dessinée, ni dans celui des magazines, parce que le monde de l’art ne sait pas où me placer. »
Ses liens avec d’autres figures exilées comme Samuel Beckett, Alberto Giacometti et Eugène Ionesco ont enrichi son regard ironique et incisif sur le monde ; l'œuvre de Steinberg, "dessinateur de l'invisible", constitue un espace de réflexion plein d'humour et de profondeur sur la complexité des appartenances et la nature protéiforme de l’art.

dimanche 13 juillet 2014

Sofie Ribbing - Boys drawing (1884)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Sofie Amalia Ribbing (1835-1894), peintre suédoise discrète mais singulière, dont la sensibilité mélancolique éclaire l’histoire de l’art nordique du XIXe siècle. Formée d’abord à Stockholm, puis à Düsseldorf auprès de Karl Sohn et enfin à Paris dans l'atelier de Jean-Baptiste-Ange Tissier, elle évolue dans des cercles artistiques cosmopolites sans se départir d'une forme de retenue qui semble faire écho à la gravité tranquille de ses sujets.

S.R. - Self-portrait (1880)
Loin des effusions romantiques et des éclats de la modernité, son approche mêle rigueur académique et émotion intime.
Ses portraits, souvent féminins, frappent par leur intériorité ; les regards, calmes et profonds, semblent apaisés, une lumière douce enveloppe les visages...
Le premier tableau en est une belle illustration ; conservé au musée de Göteborg, il est considéré, pour l'atmosphère que donne à la scène cette extrême douceur de la lumière, comme une oeuvre majeure de la peinture suédoise.

dimanche 10 novembre 2013

Ata Kandó - Venezuela (1965)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe néerlandaise d'origine hongroise Ata Kandó (b.1913), au parcours aussi romanesque que ses images. Formée au graphisme à Budapest, elle s’initie à la photographie auprès de Klára Wachter, Mariann Reismann et József Pécsi. Dans les années 1930, elle s’installe à Paris avec son mari, le peintre Gyula Kandó, mais la guerre les contraint à retourner en Hongrie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle et son mari participent à la Résistance, cachant des Juifs et fournissant de faux papiers, ce qui leur vaudra plus tard, en 1998, la distinction de Juste parmi les Nations

A.K. - Self portrait (c.1935)

Après la guerre, elle retourne à Paris et travaille pour l’agence Magnum, où elle rencontre Robert Capa et Ed van der Elsken (voir septembre 2012) dont elle sera brièvement l'épouse après que le rideau de fer se soit abattu entre elle et son mari revenu en Hongrie.
Elle se spécialise alors dans la photographie de mode, tout en réalisant des séries plus personnelles, notamment avec ses enfants comme modèles. Son livre Droom in het woud (1957) mêle rêve et réalité dans une mise en scène poétique de l’enfance.
C'est à l'occasion d'un voyage à Caracas qu'elle découvre en 1961 l'Amazonie vénézuélienne où elle reviendra quatre ans plus tard pour y réaliser une série de portraits comme celui de cette jeune fille Yekuana, une ethnie du Haut-Orénoque géographiquement voisine des Yanomamis. « Peu importe où j’ai été dans le monde, j’ai toujours eu le sentiment que lorsque je ne prenais pas de photos, je perdais mon temps »

dimanche 8 janvier 2012

Vivian Maier - Self portrait, Chicago  (1976)
Le vide-grenier du dimanche. Deux des plus de 100.000 clichés qui constituent l'oeuvre de la nounou américaine, d'origine française, Vivian Maier (1926-2009). Durant toute sa vie d'employée de maison, sans que personne ne le sache, elle a accumulé une oeuvre colossale qui n'a été découverte que récemment, après son décès à l'âge de 83 ans.

V. Maier - Chicago (1972)

Les frères Gensburg, que Vivian Maier a élevés pendant toute leur enfance et adolescence et qui se sont occupés d'elle à la fin de sa vie, ont publié cette nécrologie.

"Vivian Maier, originaire de France et fière de l'être, résidente à Chicago depuis ces 50 dernières années, est morte paisiblement lundi. Seconde mère de John, Lane, et Matthew. Cet esprit libre apporta une touche de magie dans leur vie et dans celles de tous ceux qui l'ont connue. [....]".

Ménologe de Basile II Une image et des mots. On connaît la formule de Simonide : « La peinture est une poésie muette ». Mais ce n’est pas p...