In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 11 mai 2014

Anders Zorn - La fille à la cigarette (1892)
A.Z. - Plaisirs de l'été (1886)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste, - mais aussi graveur, sculpteur et photographe - suédois Anders Zorn (1860-1920), déjà présenté ici en juillet 2008. qui illustrent son attention portée aux atmosphères. La première est une huile sur toile, la seconde une aquarelle sur papier ; reflets, remous, transparence, elle témoigne d'un de ses talents les plus éclatants : la représentation de l'eau.
Zorn est au sommet de son art ; il domine aussi bien l’huile que l’aquarelle, et sait rendre avec la même aisance la souplesse d'un geste que la surface miroitante d’un lac.
A.Z. - Plaisirs de l'été (détail)

Comme rappelé dans la première publication, Anders Zorn entre à l’âge de 15 ans à la très conservatrice Académie royale des arts de Stockholm, dont il s'éloignera plus tard en rendant symboliquement son diplôme, affirmant son indépendance d’artiste. Puis, dans les années 1880, il fréquente les cercles impressionnistes parisiens, mais il garde une singularité marquée dans son œuvre qui reste profondément liée à sa terre natale et à ses expériences de voyage, ainsi qu’à une curiosité technique insatiable.
Pour l'anecdote, Vacances d'été (premier titre original de "Plaisirs de l'été"), s'est vendue en 2010 pour plus de 2,5 millions d'euros au Stockholm Auctionwerk.
JH1

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RS1

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dimanche 4 mai 2014

A.A. - Étudiantes de l'Al-azhar College, Jakarta
(1989)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste franco-iranien Attar Abbas (b.1944). 
Formé à la sociologie avant de se tourner vers la photographie, il commence sa carrière dans les années 1970 avec une attention particulière portée aux conflits, au Vietnam, au Bangladesh, au Moyen-Orient, au Chili, en Afrique du Sud. Mais son œuvre ne se réduit pas à la guerre : elle interroge, plus profondément, le rapport entre idéologie, foi, violence et image.

Attar Abbas - Mexico (1984)
Dans les années 1980, il retourne en Iran, son pays natal, et photographie la Révolution islamique.
De cette expérience naîtra Iran, la révolution confisquée.
Il poursuivra par la suite une vaste enquête photographique sur les grandes religions monothéistes en cherchant non à illustrer la foi mais à en questionner la mise en scène et les contradictions.
« Je photographie comme un écrivain prend des notes », disait-il. Sa photographie, souvent en noir et blanc, est tendue, dense, sans effet. Elle donne à voir, sans pathos ni sensationnalisme, un monde en déséquilibre permanent avec un regain de l'irrationnel à une époque pourtant dominée par la science et la technologie. "Il n’y a pas de plus dangereuse illusion que la notion par laquelle les gens s’imaginent éviter l’illusion", écrivait Fénelon.

samedi 3 mai 2014


K.E. Jansson - Aland sailors playing cards in a log cabin (1871)
Une image et des mots. L'image c'est ce tableau du finlandais Karl Emanuel Jansson (1846-1874), disparu à l'âge de 27 ans.
L'oeuvre est conservée à la Finnish National Art Gallery d'Helsinki, et les mots que j'ai choisis pour aller avec sont de Joseph Delteil, extraits de La jonque de porcelaine (1927).

"Le capitaine ferma le livre des voyages. Il se leva, et regarda la boussole. Dans son instable boîte de frêne blond, l'aiguille se mouvait avec diligence, comme une abeille sans piqûres.
Il sortit. Un peu de malaise battait à ses tempes malsaines. À ce moment, le petit mousse Johan passait en courant. [.....]
- Dis-donc Johan, de quelle couleur est la Dame de Trèfle?
- Bleue, dit l'enfant avec une voix bleue.
Il s'en alla, dans la nuit. Les haubans de bâbord gémissaient au clair de lune. On entendait, de toutes parts, les soupirs des caravelles mortes. À la barre, le père Capille toussait avec continuité. Parfois quelque voile haletait. Là-haut, sur le gaillard d'avant, on voyait un grand matelot blanc qui, la barbe lunaire et la main gauche à la braguette, du haut des bastingages pissait dans l'océan."

dimanche 27 avril 2014

A. Arkhipov - Les lavandières (1899)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Abram Iefimovitch Arkhipov (1862-1930). Issu d'une famille de paysans pauvres qui pourtant feront l'effort de l'envoyer dès l'âge de 15 ans à l'École de peinture et d'architecture de Moscou, Arkhipov fait partie de la génération d’artistes qui émerge au tournant du XIXe et du XXe siècle, un moment où l’art russe oscille entre l’héritage classique et les influences plus modernes, parfois radicales. À Moscou, il a pour maître Vassili Perov qui va l'encourager à donner de la vie la plus rude une peinture réaliste. Puis il va se former à l'Académie impériale des Beaux-Arts de Saint Petersbourg, avant de revenir à Moscou pour y suivre cette fois l'enseignement de Vassili Polenov.

A. Arkhipov - Après le dégel (1895)
Diplômé, il entreprend avec quelques camarades artistes un voyage le long de la Volga, peignant jour et nuit et dormant chez l'habitant dans les villages paysans.
C'est ainsi qu'il rejoint en 1890 un groupe progressiste de peintres réalistes appelé "Peredvizhniki", les Ambulants, qui depuis une vingtaine d'années sillonnent les campagnes et y présentent des expositions itinérantes, avec l'ambition de sortir l'art des salons pour l'amener dans la vie du peuple.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...