In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 11 mai 2014

A.Z. - Plaisirs de l'été (1886)
A.Z. - Le clapotis des vagues (1887)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste virtuose - mais aussi graveur, sculpteur et photographe - suédois Anders Zorn (1860-1920), déjà présenté ici en juillet 2008 et dont on peut admirer ici toute la maestria dans sa représentation de l'eau.

Entré à l'âge de 15 ans à la très conservatrice Académie royale des arts, avec laquelle il rompra plus tard en rendant son diplôme, il est vite considéré comme un prodige par ses professeurs. 
A.Z. - Plaisirs de l'été (détail)

Anders Zorn est, avec Carl Larsson, l'autre figure majeure de la peinture suédoise, comme je le rappelais dans ma première publication à lui consacrée en juillet 2008.
Pour l'anecdote, la première de ces deux toiles, Vacances d'été, s'est vendue en 2010 pour plus de 2,5 millions d'euros au Stockholm Auctionwerk.
RS1

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dimanche 4 mai 2014

Bruno Réquillart - Seascape 1 (1970s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du français Bruno Réquillart (b.1947).
Après avoir documenté l'atmosphère libertaire soixante-huitarde, il se tourne vers la photographie plus conceptuelle d'objets du quotidien urbain. Ce sera le cas, par exemple, avec sa série Constats : poteaux, panneaux publicitaires, rideaux métalliques, troncs d'arbres......

B. Réquillart - Paris (1970s)



Il se tourne ensuite vers la peinture et en 1992 fait don à l'État de tous ses négatifs et tirages, comme l'avait fait avant lui, en 1979, Jacques-Henri Lartigue.
Il revient à la photographie au début des années 2000 en se consacrant principalement aux paysages parisiens.
"Certaines photographies, je ne sais plus lesquelles mais je me souviens de la sensation, sont nées d'un brusque retournement. Comme si une présence, dans mon dos, m'appelait : c'était une photo."

samedi 3 mai 2014


K.E. Jansson - Aland sailors playing cards in a log cabin (1871)
Une image et des mots. L'image c'est ce tableau du finlandais Karl Emanuel Jansson (1846-1874), disparu à l'âge de 27 ans.
L'oeuvre est conservée à la Finnish National Art Gallery d'Helsinki, et les mots que j'ai choisis pour aller avec sont de Joseph Delteil, extraits de La jonque de porcelaine (1927).

"Le capitaine ferma le livre des voyages. Il se leva, et regarda la boussole. Dans son instable boîte de frêne blond, l'aiguille se mouvait avec diligence, comme une abeille sans piqûres.
Il sortit. Un peu de malaise battait à ses tempes malsaines. À ce moment, le petit mousse Johan passait en courant. [.....]
- Dis-donc Johan, de quelle couleur est la Dame de Trèfle?
- Bleue, dit l'enfant avec une voix bleue.
Il s'en alla, dans la nuit. Les haubans de bâbord gémissaient au clair de lune. On entendait, de toutes parts, les soupirs des caravelles mortes. À la barre, le père Capille toussait avec continuité. Parfois quelque voile haletait. Là-haut, sur le gaillard d'avant, on voyait un grand matelot blanc qui, la barbe lunaire et la main gauche à la braguette, du haut des bastingages pissait dans l'océan."

dimanche 27 avril 2014

A. Arkhipov - Les lavandières (1899)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Abram Iefimovitch Arkhipov (1862-1930). Issu d'une famille de paysans pauvres qui pourtant feront l'effort de l'envoyer dès l'âge de 15 ans à l'École de peinture et d'architecture de Moscou, il y aura comme maître Vassili Perov qui va l'encourager à donner de la vie la plus rude une peinture réaliste.
Après un passage par l'Académie des Beaux-Arts de Saint Petersbourg, il revient à Moscou pour y suivre cette fois l'enseignement de Vassili Polenov.

A. Arkhipov - Après le dégel (1895)








Diplômé, il entreprend avec quelques camarades artistes un voyage le long de la Volga, peignant jour et nuit et dormant chez l'habitant dans les villages paysans. C'est ainsi qu'il rejoint en 1890 un groupe progressiste de peintres réalistes appelé les Ambulants qui depuis une vingtaine d'années sillonnent les campagnes et y présentent des expositions itinérantes.

dimanche 20 avril 2014

Jean Marquis - Dockers, Liverpool (1955)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire Jean Marquis (b.1926), fils d'Armentières, dans le Nord dont il a photographié la vie rude et laborieuse.
Son travail s'inscrit dans ce qu'il est convenu d'appeler la tradition humaniste, une photographie engagée dans la lignée de son mentor Robert Capa, mais aussi d'Henri Cartier-Bresson ou de David Seymour. 

Jean Marquis - Sans titre


Un de ses clichés a été choisi par Edward Steichen pour figurer dans sa monumentale, et désormais mythique, exposition The Family of Man
"Une photo c'est avant tout une démarche, un sentiment profond, c'est de la poésie", disait-il. Comme cette péniche dans les brumes matinales de la Deûle.

samedi 19 avril 2014

Hiroko Otake - Metamorphosis
Une image et des mots. Une oeuvre de la japonaise Hiroko Otake (b.1980).

Je me souviens qu'à la découverte, dans Cent ans de solitude, du passage où sont évoqués les vols de papillons qui accompagnent où qu'il aille un des personnages du roman, je m'étais émerveillé que Garcia Marquez ait pu avoir une idée si belle et si poétique.
Depuis je suis allé en Amazonie, et j'ai vu cent fois, à chacune de mes expéditions, des nuées de papillons jaunes sur les berges des fleuves ; ils s'y posent en grappes énormes et tourbillonnent autour de celui qui passe. J'ai alors compris que Garcia Marquez avait dû lui aussi voir ce spectacle des dizaines de fois sur les rives des fleuves colombiens, et qu'il puisait dans son enfance une part de son inspiration.

C'est alors qu'elle remarqua les papillons jaunes qui précédaient chaque apparition de Mauricio Babilonia. Elle avait déjà noté leur présence, surtout à l'atelier de mécanique où elle avait pensé que les attirait l'odeur de peinture. Quelquefois elle les avait sentis voleter au-dessus de sa tête dans la pénombre du cinéma. Mais quand Mauricio Babilonia se mit à la poursuivre comme un spectre qu'elle seule pouvait identifier dans la foule, alors elle comprit que les papillons avaient quelque chose à voir avec lui. Mauricio Babilonia se trouvait toujours parmi le public des récitals, au cinéma, à la grand-messe, et elle n'avait nul besoin de le voir pour découvrir sa présence que lui signalaient les papillons.

JP4 ICI