In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 23 mars 2014

J-B. Santerre - Suzanne au bain
(1704)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du "Corrège français", le très réputé (en son temps) portraitiste Jean-Baptiste Santerre (1651-1717).
La première, c'est sa représentation de l'épisode biblique de Suzanne et ses vieillards libidineux, dont je publierai un jour prochain la vision d'Albrecht Altdorfer.

J-B.S - Jeune fille lisant une lettre
à la bougie (c.1700)
C'est sans doute son tableau le plus célèbre, mais je lui préfère le second. Une jeune fille lit une lettre à la lueur d'une bougie.
On peut penser, à sa mise, qu'elle s'est relevée une fois la maison endormie pour la lire et la relire...
Elle sourit, ce sont des mots d'amour.

EP3
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samedi 22 mars 2014

E.Elisofon - Manhattan switchboard operators (1962)
Une image et des mots. Le cliché est du photographe documentaire américain Eliot Elisophon (1911-1973). Les mots sont extraits d'une des chroniques écrites par Alexandre Vialatte en 1938, alors qu'il enseignait le français au lycée d'Héliopolis, et que Le Dilettante a eu la bonne idée de réunir dans un petit volume intitulé Au coin du désert (2002).

[.....] Au bout, la culbute. Et après ça, où ira-t-on ? Nous arriverons à un âge où l'humanité aura tant parlé qu'elle n'aura plus envie que de se taire. On verra paraître des livres blancs. Il y aura des concours de silence organisés par des journaux monosyllabiques. Des genres du silence : des grands genres, des petits genres, des silences plats et des silences de virtuose. Des arts poétiques du mutisme, des silences en vers et des silences en prose. On dira tout par la façon dont on se taira.

dimanche 16 mars 2014

Martin Driscoll - The tall tale
Le vide-grenier du dimanche. En cette veille de Saint Patrick, plutôt que revoir les oeuvres du célébrissime Francis Bacon, voici deux oeuvres certes plus modestes (au sens littéral) mais très attachantes de Martin Driscoll (1937-2011), peintre de la vie quotidienne irlandaise..

Martin Driscoll - Road dancing


Né à New York d'une mère irlandaise, il entre après son service militaire à l'Art Students League où il va suivre les cours très demandés de Frank J. Reilly. 
Cependant il ne pensait pas en faire son métier et  travaillera à Pan Am Airlines pendant presque 30 ans, interrompant même sa pratique artistique durant une très longue période, de 1978 à 1996. I went to art school not thinking of becoming a commercial artist. I wanted to learn something I would love all my life.
Sa peinture est profondément enracinée dans la vie rurale irlandaise ; les fêtes de village, les conversations au pub, la mise à l'eau des bateaux de pêche, la conduite du bétail, la tonte des moutons... I wanted to stop time and change. I got a book of black and white photos on life there between the 1860s and 1940s. It resonates with me, I'm tied to memories and roots.
On peut, c'est mon cas, préférer ses études à certaines toiles plus abouties.

MO1
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dimanche 9 mars 2014

T.M. - Tehuantepec, Mexique (1929)
Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des droits de la femme, deux clichés de la photographe et militante italienne Tina Modotti (1896-1942), dont le travail et la vie ont été constamment liés à son engagement pour la justice sociale et les causes politiques.
Née à Udine dans une famille modeste, elle connait l'usine à 12 ans ; c'est son oncle qui l'initie à la photographie, et son père à la politique. En 1913, elle le rejoint aux États-Unis où celui-ci avait émigré cinq ans plus tôt pour y retrouver son frère. En Californie, la belle Tina Modotti trouve un emploi de mannequin de cabine, rencontre son mari le peintre et poète Roubaix de l'Abrie Richey et entreprend un petite carrière d'actrice, d'abord au théâtre, puis à Hollywood où elle obtient le premier rôle dans deux films muets.
T.M. - Mains d'ouvrier, Mexique (1927)



En 1921, elle rencontre à Los Angeles Edward Weston (voir janvier 2012 et février 2014), un des cofondateurs du Groupe f/64, dont elle devient le modèle, la maîtresse, et finalement l'assistante.
Viendront ensuite ses premiers voyages au Mexique, en pleine effervescence post-révolutionnaire, où elle s'installe avec Weston et où elle va faire la connaissance des muralistes, comme Diego Rivera et José Clemente Orozco.
C'est là que va s'affirmer un engagement politique qui ne faiblira jamais et au service duquel elle va mettre son art. Avec le Secours rouge international, elle sera en Espagne lors de la guerre civile, en Pologne, en Hongrie, ou encore en Autriche lors du soulèvement contre la dictature de Dolfuss.
Tina Modotti, hermana, no duermes, no no duermes :
tal vez tu corazón oye crecer la rosa de ayer,
la última rosa, la nueva rosa.
Descanca dulcemente, hermana.
Pablo Neruda.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...