In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 5 mai 2013

Escher - Autoportrait (1935)

Le vide-grenier du dimanche. Deux lithographies du célébrissime graveur hollandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972), déjà évoqué ici le 6 février 2010. 

Escher - Reptiles (1943)

"My work is a game, a very serious game."
Comment faire un choix dans son oeuvre étourdissante, parmi ses architectures impossibles (voir Le belvédère), ses passages virtuoses de la deuxième à la troisième dimension (voir Dessiner), ses combinaisons et ses intrications de motifs qui peu à peu se transforment en de nouvelles figures (voir Le ciel et la mer)... Le monde artistico-mathématique d'Escher, dont le travail a été marqué par ses rencontres et son amitié avec les mathématiciens britanniques Penrose et Coxeter,  plonge dans un émerveillement constant.
"The things I want to express are so beautiful and pure."

BH2

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samedi 4 mai 2013

Une image et des mots. Nous sommes la veille du 5 mai, jour de la mort de Napoléon Bonaparte.
Dans ses mémoires, publiées au Mercure de France, Louise de Prusse rapporte que lors d'une rencontre avec le roi de Prusse, l'Empereur examina le pantalon de son interlocuteur et lui demanda:
"Êtes-vous tous les jours obligé de boutonner tous ces boutons ? Est-ce que vous commencez par le haut ou par le bas ?"
On peut juger la remarque futile, inintéressant de la savoir et donc inutile de la rapporter. Mais tout de même......, que Bonaparte interpelle ainsi un souverain sur l'incommodité de sa braguette en dit long au contraire sur la personnalité de Bonaparte, et sur la domination absolue qu'il exerçait sur ses contemporains, qui qu'ils fussent...

Glissons donc du futile à l'inutile, à quoi, disait Bergson, nous devons savoir attacher du prix.... Les mots qui suivent sont l'incipit du très utile traité d'Abraham Flexner, De l'utilité du savoir inutile (1939).

N'est-il pas curieux que, dans un monde pétri de haines insensées qui menacent la civilisation elle-même, des hommes et des femmes de tout âge, s'arrachant en partie ou totalement au furieux tumulte de la vie quotidienne, choisissent de cultiver la beauté, d'accroître le savoir, de soigner les maladies et d'apaiser les souffrances, comme si, au même moment, des fanatiques ne se vouaient pas au contraire à répandre la douleur, la laideur et la souffrance ? Le monde a toujours été un lieu de misère et de confusion : or les poètes, les artistes et les scientifiques ignorent les facteurs qui auraient sur eux, s'ils n'y prenaient garde, un effet paralysant. D'un point de vue pratique, la vie  intellectuelle et spirituelles est, en surface, une forme d'activité inutile que les hommes apprécient parce qu'ils y trouvent plus de satisfactions qu'ils n'en peuvent obtenir ailleurs. On se demandera ici dans quelle mesure la poursuite de ces satisfactions inutiles s'avère en réalité, contre toute attente, la source dont procède une utilité insoupçonnée.

dimanche 28 avril 2013

R. M. - L'empire des lumières (1954)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre surréaliste belge René Magritte (1898-1967). Il abandonne ses études en 1915 et dès l'année suivante, à l'âge de 18 ans, il fréquente l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où étudie aussi Paul Delvaux.
C'est en 1922 que Magritte découvre milieu du Dadaïsme, en la personne de son compatriote le poète Marcel Lecomte, puis peu après, de l'écrivain Camille Goemans et d'Édouard Mesens qui est l'un des fondateurs du mouvement en Belgique. 

R. Magritte - Les fleurs du voyage
(1926)
Il a, grâce à eux, une révélation en découvrant le "Chant d'amour" de Giorgio de Chirico.. "Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois".
De 1924 à 1928 les projets se succèdent, dessins publicitaires, aphorismes et collaborations à la revue dadaïste 391 de Francis Picabia, dans toute la turbulence créative qui voit l'avènement du groupe surréaliste de Bruxelles, rejoint par Louis Scutenaire et Irène Hamoir.
De 1927 à 1930, Magritte séjourne en France, et il y rencontre les Surréalistes français, mais (évidemment) cela se terminera par une brouille provoquée par Breton. La liberté, c'est la possibilité d'être, et non l'obligation d'être. René Magritte rentre en Belgique en 1930 et le reste, comme disent les anglosaxons, is history.

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dimanche 21 avril 2013

C. Mydans - Texas (1937)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Carl Mydans, dont voici les titres complets : Daughter of migrant workers in Raymondville, Texas, et Marketplace in New Orleans, Louisiana.
Pionnier du photo-journalisme, Carl Mydans est connu pour son travail documentaire sur la Seconde Guerre mondiale, en particulier la Guerre du Pacifique avec la chute de Manille et la reddition du Japon, et de nombreux autres conflits et événements internationaux en Corée, au Vietnam, ou aux États-Unis à l'occasion du Civil Rights Movement.
"I don't believe in just taking a picture, I believe in telling a story".

C.M. - Louisiana (1936)
Il débute sa carrière à la fameuse Farm Security Administration, une institution créée dans le cadre du New Deal institué par le président Roosevelt suite à la Grande Dépression. Cette mission, évoquée la première fois dans ce blog en décembre 2011, consistait à documenter la vie et les luttes des paysans américains pour leur survie et aura un impact décisif sur l'approche de Mydans de la photographie. "Good pictures tell a story, they evoke emotion and they communicate something that words alone cannot".
JT1

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