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GP1 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
samedi 26 novembre 2011
dimanche 20 novembre 2011
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P. Smith - Self portrait (1969) |
Si l’on associe spontanément Patti Smith à la scène punk new-yorkaise ou à ses écrits empreints de mysticisme littéraire, il faut se souvenir qu’elle se destinait d’abord aux arts visuels. Lorsqu’elle arrive à New York en 1967, c’est avec l’idée de devenir peintre. Elle fréquente alors le Brooklyn Museum et passe ses journées dans les galeries, croquant, dessinant, s’imprégnant de l’univers de ses maîtres : William Blake, Modigliani, Egon Schiele...
Ses dessins, qu’elle continue de produire tout au long de sa vie, sont réalisés à l’encre, à la plume ou au crayon. Ils sont simples, fragiles, empreints d’un lyrisme mélancolique. Le trait est fin, souvent un peu tremblé.
On y retrouve des visages, des corps, des mains, des objets : autant de réminiscences et d'hommages. Comme dans sa poésie ou ses chansons, les figures qui hantent ses dessins sont souvent celles des morts qu’elle vénère : Rimbaud, Mapplethorpe, Virginia Woolf, Pasolini, Genet...
« Le dessin est une manière pour moi de converser avec les absents »
I was a wing in heaven bluesoared over the ocean
soared over Spain
and I was free
needed nobody
it was beautiful
it was beautiful
La beauté, écrivait Simone Weil, c'est l'harmonie du hasard et du bien.... (La Pesanteur et la Grâce, 1947).
dimanche 13 novembre 2011
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Isabel Quintanilla - Vaso (1969) |
Formée à l’Escuela Superior de Bellas Artes de San Fernando à Madrid, elle s'attache à la peinture réaliste de la vie quotidienne, des lieux intimes et des objets simples qui les occupent. "J’essaie de représenter le réel tel qu’il est, mais tel que je le ressens aussi. Je cherche la beauté dans ce que l’on ne regarde plus."
Isabel Quintanilla ne cherche pas le spectaculaire. Son sujet favori c'est l’espace domestique, sa propre maison, les cuisines, les arrière-salles, les ateliers vides, les jardins familiers. Mais aussi les objets humbles : une carafe, un pot de confiture, une paire de ciseaux oubliée sur une table.
Je rêve d'une poésie qui y ressemble...
O ressources infinies de l'épaisseur des choses, rendues par les ressources infinies de l'épaisseur sémantique des mots, nous dit Francis Ponge...
dimanche 6 novembre 2011
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A. Stieglitz - The steerage (1907) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Alfred Stieglitz (1864–1946), déjà évoqué ici en mai dernier à propos du travail de Wynn Bullock. À la fois artiste, éditeur, théoricien et infatigable promoteur de la photographie comme art à part entière, Stieglitz demeure une figure fondatrice de la modernité photographique aux États-Unis.
Fils d’un marchand juif-allemand installé à New York, il découvre la photographie lors d’un séjour en Europe dans les années 1880. Il se forme à Berlin, où il étudie la chimie et aborde la photographie avec une rigueur scientifique.
À une époque où l’image photographique est encore perçue comme un procédé technique ou documentaire, Stieglitz s’engage passionnément pour sa reconnaissance artistique. En 1902, il fonde, sur le modèle du Linked Ring britannique, le mouvement Photo-Secession qui défend une photographie pictorialiste : floue, lyrique, souvent inspirée de la peinture symboliste ou impressionniste. Sa revue, Camera Work (1903–1917), devient une plate-forme incontournable de l'avant-garde photographique, accueillant aussi bien des photographes (Edward Steichen, Gertrude Käsebier) que des peintres ou écrivains modernistes.
Mais Stieglitz fut aussi un formidable passeur : à travers ses galeries (291, puis An American Place), il introduit aux États-Unis des artistes européens comme Cézanne, Picasso, Matisse ou Brâncuși ; il expose des sculptures africaines, des dessins d’enfants, et publie des textes de Gertrude Stein ou Sadakichi Hartmann. Il n’a pas seulement façonné une vision de la photographie : il a contribué à définir un modernisme américain à part entière.
Le premier cliché présenté ici - The Steerage (en français l’Entrepont) - compte parmi les images les plus célèbres de l’histoire de la photographie.
Par sa composition rigoureusement géométrique, il est souvent considéré comme une œuvre fondatrice du modernisme photographique ; mais il possède aussi une forte valeur documentaire, en ce qu’il témoigne du sort des migrants européens traversant l’Atlantique dans les premières années du XXe siècle.
Je pense en le voyant à ces deux vers de Desnos ...
Comme l'espace entre eux devient plus opaque,
Le signe des mouchoirs disparut pour jamais.
Je pense en le voyant à ces deux vers de Desnos ...
Comme l'espace entre eux devient plus opaque,
Le signe des mouchoirs disparut pour jamais.
samedi 5 novembre 2011
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Elisabeth W. Roberts - Sailing along the Nile (1904) |
Cette toile, Sailing along the Nile (1904), exposée un temps au Art Institute de Chicago, me rappelle ces lignes de l'égyptien Albert Cossery...
Elles sont extraites de la nouvelle "Le facteur se venge", publiée en France chez Losfeld dans un court recueil intitulé Les hommes oubliés de Dieu (1946).
"Sur le mur de la boutique blanchie à la chaux, une peinture populaire représentait une berge du Nil avec un voilier debout sur le fleuve, immobile comme s'il ne voulait plus se mouvoir, mais rester toujours ainsi, ayant peur du large et du vaste inconnu. Et il semblait que tout, quartier, êtres et choses, s'était figé comme ce voilier peint sur le mur, ne voulant plus comprendre qu'on puisse bouger; espérer d'autres buts que ceux déjà atteints; aller toujours plus loin sur la route... Et que c'était une folie."
Elles sont extraites de la nouvelle "Le facteur se venge", publiée en France chez Losfeld dans un court recueil intitulé Les hommes oubliés de Dieu (1946).
"Sur le mur de la boutique blanchie à la chaux, une peinture populaire représentait une berge du Nil avec un voilier debout sur le fleuve, immobile comme s'il ne voulait plus se mouvoir, mais rester toujours ainsi, ayant peur du large et du vaste inconnu. Et il semblait que tout, quartier, êtres et choses, s'était figé comme ce voilier peint sur le mur, ne voulant plus comprendre qu'on puisse bouger; espérer d'autres buts que ceux déjà atteints; aller toujours plus loin sur la route... Et que c'était une folie."
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