In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 12 décembre 2010

P. M. Mønsted - Hiver à Herstedvester (1924)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du danois Peder Mørk Mønsted (1859-1941), peintre virtuose de la nature, considéré comme l'un des plus grands peintres paysagistes du tournant du 20e siècle.
Après avoir, enfant, pris des cours à l'école de dessin du prince héritier Ferdinand d'Aarhus, il étudie de 1875 à 1878 à l'Académie royale des beaux-arts du Danemark avec Julius Exner.

P.M. - Bois de Charlottelund (1918)

Il est alors influencé par le travail de Kristen Købke et de Pieter Skovgaard, peintre romantique et figure clé de l'âge d'or de la peinture danoise. Puis il va suivre l'enseignement de Peder Severin Krøyer, un des peintres les plus célèbres de la communauté de Skagen, pour enfin voyager à Rome et à Paris où il va travailler, jusqu'en 1883, dans les studios du très académique William Bouguereau.
Je suis très sensible au sentiment de paix qui émane des tableaux de Mønsted, à la poésie dont sont empreints ses paysages. Voilà matière à complaire à mon indécrottable vision romantique du monde. Peu importe d'ailleurs que ce sentiment naisse de l'oeuvre ou de moi qui la contemple; on sait la part que prend le regardeur - comme disait Marcel Duchamp - dans ce qu'exprime une oeuvre d'art.
CI1

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dimanche 5 décembre 2010

August Sander - Deutz bridge (1937)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand August Sander (1876-1964), auteur d'une oeuvre documentaire immense et d'une grande honnêteté, mais toujours inscrite dans une démarche artistique.
"Nothing is more abhorrent to me than sugary-sweet photography full of pretence, poses, and gimmickry. 
For this reason, I have allowed myself to tell the truth about our times and people in a sincere manner."

A.S. - Beggar (1926)



"Voir, observer, et penser.. C'est le credo de mon travail", déclarait-il en 1927, à l'occasion de l'exposition à Cologne de sa série Hommes du 20e siècle. Son obsession de la vérité, sa volonté, toute sa vie, de témoigner avec rigueur de son époque et des hommes de son temps, ont fait de lui un modèle pour de nombreux photographes contemporains.

HS1

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samedi 4 décembre 2010

Zhang da Zhong (1990s)
Une image et des mots. J'aime bien les jolies Gardes Rouges de Zhang da Zhong (pour en savoir plus sur cet artiste autodidacte, c'est ici). Elles n'ont pas la froideur martiale et vertueuse des héroïnes de la révolution portraiturées par le réalisme socialiste soviétique. Et lorsque comme ici elles viennent aider aux champs, elles n'ont rien des gaillardes "rabotnitsa" bolchéviques, travailleuses vaillantes dans des campagnes heureuses. Ce sont des guerrières à l'air fragile, parfois même un peu espiègle, surprises souvent en train de rêvasser ou, coquettes, d'arranger leur mise.

Les mots sont de Michel Griffon, extraits de La fracture agricole et alimentaire mondiale (chez Universalis).

"Quel est l'avenir des agricultures et des alimentations dans le monde? Cette question s'est imposée avec force après la Deuxième Guerre mondiale, alors que l'Inde et la Chine subissaient des disettes et des famines. Avec la prise du pouvoir en Chine par Mao Zedong en 1949, la faim fut clairement désignée par l'Occident comme une source de révolte pouvant mener à la révolution communiste. Parallèlement, la pauvreté des paysanneries et la proportion importante parmi elles de paysans sans terre ont mis en évidence la nécessité impérieuse de développer l'accès à la terre pour accroître la production et en finir avec les famines. [.....] Mais on décompte encore aujourd'hui dans le monde autour de 850 millions de personnes sous-alimentées, soit près d'un habitant sur sept, et un habitant sur cinq vit avec moins d'un euro par jour."
BS2

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dimanche 28 novembre 2010

André Kertész - Peggy Guggenheim (1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe hongrois, naturalisé américain, André Kertész (1894-1985), sur l'intime plaisir de lire, ce souverain remède contre les dégoûts de la vie, disait Montesquieu.

André Kertész - New York (1965)

Composition, souci du trait, ..... si la photographie de Kertész ne s'inscrit pas dans une démarche documentaire au même titre par exemple que la photographie sociale de Willy Ronis en Europe ou de Paul Strand aux États-Unis, mais dans une recherche plastique, résolument artistique, de ses possibilités - I do not document anything, I give an interpretation -, elle n'en reste pas moins dictée par l'instant et ce qui s'y passe, autant que par l'atmosphère qui s'en dégage et ce que ressent le photographe.
"Technique isn't important. Technique is in the blood. Events and mood are more important than good light and the happening is what is important."

JM1 ICI