In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 4 octobre 2009

Irving Penn - Single poppie (1968)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe américain Irving Penn (1917-2009), qui vient de s'éteindre à New York et qui était considéré comme l'un des plus grands photographes de studio, dans le domaine de la mode comme dans celui du portrait.

Irving Penn - Cigarette n°52
(1972)
Ici, ce sont deux natures mortes que j'ai choisi de présenter, un genre auquel il s'est intéressé dès les années 40, faisant en 1943 la couverture de Vogue avec l'une de ses compositions.
L'une est issu de sa série Flowers, l'autre de sa série Cigarettes, cette dernière sublimée par ses tirages platine-palladium, un procédé par contact mis au point au XIXème siècle et qui consiste à exposer le négatif sur un papier enduit d'une couche de platine et de sels de fer.
Over the years I must have spent thousands of hours silently brushing on the liquid coatings, preparing each sheet in anticipation of reaching the perfect print.

samedi 3 octobre 2009

F.H. - Quartier des Halles, Paris (1957)
Une image et des mots. Un cliché de Frank Horvat, pris dans le restaurant Le chien qui fume, quartier des Halles, à Paris en 1957.

« Et ce n’est qu’une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir.
Car, en quoi convient-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie? Tels sont mon argument et ma conviction.
Aucune divinité, ni personne d’autre que l’envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte, etc., qui sont signes d’une âme impuissante.
Au contraire, plus nous sommes affectés d’une plus grande joie, plus nous passons à une perfection plus grande, c’est-à-dire qu’il est d’autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine.
C’est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu’il se peut [.....] est d’un homme sage. C’est d’un homme sage, dis-je, de réconforter et de réparer ses forces grâce à une nourriture et des boissons agréables prises avec modération, et aussi grâce aux parfums, au charme des plantes verdoyantes, de la parure, de la musique, des jeux du gymnase, des spectacles, etc., dont chacun peut user sans faire tort à autrui
.[.....]
Spinoza, Éthique.

dimanche 27 septembre 2009

Albrecht Dürer - Étude (c.1508)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du dessinateur, peintre, graveur, et savant humaniste allemand Albrecht Dürer (1471-1528). 
C'est l'incarnation de l'homme de la Renaissance, avide de connaissances nouvelles dans tous les domaines, ceux des arts et ceux des sciences. 
Il quitte l'école à 12 ans, et, d'abord apprenti en orfèvrerie auprès de son père, grand admirateur de van Eyck, il suit ensuite l'enseignement à Nuremberg du très réputé peintre et graveur Michael Wolgemut. 

A.D. - Autoportrait (1500)
Après trois ans encore d'apprentissage il part et voyage par toute l'Europe; il n'a alors que 18 ans. Grâce à lui, à ses voyages, à sa curiosité, toute l'Europe du nord va profiter des leçons de la Renaissance italienne.
"Un grand artiste comme lui serait digne de ne jamais mourir", dira de lui le grand humaniste Érasme.
Ici, j'ai choisi une étude de la main gauche d'un apôtre pour le retable Heller, et un autoportrait.
"Ce qu'est la beauté, je l'ignore", disait-il.

dimanche 20 septembre 2009

William Klein - Broadway & 46th Street (1959)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe, cinéaste, et plasticien américain William Klein (b.1928), qui au sortir de la Sorbonne où il est venu poursuivre des études de sociologie commencées aux États-Unis, a d'abord étudié la peinture avec Fernand Léger.
Il se tourne ensuite vers la photographie et ces deux clichés illustrent chacun une des deux facettes de son travail, la photo de mode et la photo de rue, même si la seconde vue est en réalité un photogramme de son film du même nom.

W. Klein - Broadway by light (1958)



William Klein, qui en 1955 a rejoint Richard Avedon et Henri Clarke comme photographe attitré du magazine Vogue, bouleverse les conventions de la photo de mode. 
Des studios où elle était jusqu'alors cantonnée, il la fait descendre dans la rue; les modèles s'y mêlent à la foule des passants. "I came from the outside. The rules of photography didn't interest me."
IW1

ICI

samedi 19 septembre 2009

Gabriel Pacheco

Une image et des mots. Une splendide illustration pour le Livre de la Jungle du mexicain Gabriel Pacheco (b.1973).
Et pour aller avec, un extrait de la chanson Bare necessities ("Il en faut peu pour être heureux"), chantée par Baloo l'ours épicurien - celui qui ne se contente pas de peu ne sera jamais content de rien, disait Épicure - dans le chef d'oeuvre qu'à son tour Disney a fait du chef d'oeuvre de Kipling.

Look for the bare necessities
The simple bare necessities
Forget about your worries and your strife
I mean the bare necessities
Old Mother Nature's recipes
That brings the bare necessities of life.
[.....]
And don't spend your time lookin' around
For something you want that can't be found
When you find out you can live without it
And go along not thinkin' about it
I'll tell you something true

The bare necessities of life will come to you.

dimanche 13 septembre 2009

W. Ronis - Retour des prisonniers, gare de l'Est
(1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe Willy Ronis (1910-2009) qui s'est éteint hier à l'âge de 99 ans. Il était avec Édouard Boubat, Robert Doisneau, Sabine Weiss et quelques autres un des géants de ce que l'on appelle la photographie humaniste.
Mon choix n'a pas été facile et j'ai longuement hésité, tant j'aime le travail de celui qui, disait-il, voulait simplement capter la beauté ordinaire du monde.

W.Ronis - Nu provençal (1949)
Mais voici les deux images qui pour aujourd'hui seront mes préférées.
De son Nu provençal, Willy Ronis dit que c'est sa photo fétiche. Il est avec sa femme dans leur maison de Gordes, dans le Vaucluse ; l'été est torride. Willy bricole au grenier et se rend compte qu'il lui manque un outil. Descendant l'escalier de pierre pour aller le chercher, il voit Marie-Anne qui se rafraîchit à une cuvette d'eau prise à la fontaine. "Reste comme tu es!" lui crie-t-il. 
Il remonte quelques marches pour prendre son Rolleiflex, et fait quatre prises desquelles il choisira la seconde. "Le miracle existe, dit-il, je l'ai rencontré".
Et voici ce qu'à son tour en dit Philippe Sollers, dans son ouvrage, "Nues", consacré au travail de Ronis.
"La composition est magistrale, elle dit la vraie joie de vivre dont notre époque est si piteusement et si tragiquement dépourvue. [.....] Tout vit, tout vibre doucement et veut être vu. Le corps nu est la résultante de cette magie matérielle. La lumière est là pour dire l'harmonie indestructible de l'ensemble (soleil sur les épaules, bénédiction du temps). On est tellement loin de l'imagerie exhibitionniste et grimaçante d'aujourd'hui qu'on se demande si ce conte de fée a pu exister. Ronis parle de "miracle". Il a raison, c'en est un que seul celui qui en a vécu un semblable peut comprendre."

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...