In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 19 septembre 2009

Gabriel Pacheco

Une image et des mots. Une splendide illustration pour le Livre de la Jungle du mexicain Gabriel Pacheco (b.1973).
Et pour aller avec, un extrait de la chanson Bare necessities ("Il en faut peu pour être heureux"), chantée par Baloo l'ours épicurien - celui qui ne se contente pas de peu ne sera jamais content de rien, disait Épicure - dans le chef d'oeuvre qu'à son tour Disney a fait du chef d'oeuvre de Kipling.

Look for the bare necessities
The simple bare necessities
Forget about your worries and your strife
I mean the bare necessities
Old Mother Nature's recipes
That brings the bare necessities of life.
[.....]
And don't spend your time lookin' around
For something you want that can't be found
When you find out you can live without it
And go along not thinkin' about it
I'll tell you something true

The bare necessities of life will come to you.

dimanche 13 septembre 2009

W. Ronis - Retour des prisonniers, gare de l'Est
(1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe Willy Ronis (1910-2009) qui s'est éteint hier à l'âge de 99 ans. Il était avec Édouard Boubat, Robert Doisneau, Sabine Weiss et quelques autres un des géants de ce que l'on appelle la photographie humaniste.
Mon choix n'a pas été facile et j'ai longuement hésité, tant j'aime le travail de celui qui voulait simplement capter la beauté ordinaire du monde.

W.Ronis - Nu provençal (1949)

Mais voici les deux images que j'ai retenues ici et pour aujourd'hui ce seront mes préférées.
De son Nu provençal, Willy Ronis dit que c'est sa photo fétiche. Il est avec sa femme dans leur maison de Gordes, dans le Vaucluse; l'été est torride. Willy bricole au grenier et se rend compte qu'il lui manque un outil. Descendant l'escalier de pierre pour aller le chercher, il voit Marie-Anne qui se rafraîchit à une cuvette d'eau prise à la fontaine. "Reste comme tu es!" lui crie-t-il. 
Il remonte quelques marches pour prendre son Rolleiflex, et fait quatre prises desquelles il choisira la seconde. "Le miracle existe, dit-il, je l'ai rencontré".
Et voici ce qu'à son tour en dit Philippe Sollers, dans son ouvrage, "Nues", consacré au travail de Ronis.
"La composition est magistrale, elle dit la vraie joie de vivre dont notre époque est si piteusement et si tragiquement dépourvue. [.....] Tout vit, tout vibre doucement et veut être vu. Le corps nu est la résultante de cette magie matérielle. La lumière est là pour dire l'harmonie indestructible de l'ensemble (soleil sur les épaules, bénédiction du temps). On est tellement loin de l'imagerie exhibitionniste et grimaçante d'aujourd'hui qu'on se demande si ce conte de fée a pu exister. Ronis parle de "miracle". Il a raison, c'en est un que seul celui qui en a vécu un semblable peut comprendre."
ML2

ICI

dimanche 6 septembre 2009

Gustav Wunderwald - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Gustav Wunderwald (1882-1945) dont le nom est associé par les historiens de l'art à ce mouvement né pendant la République de Weimar que l'on a appelé Nouvelle Objectivité, (Neue Sachlichkeit en allemand).
Dans une Europe fragilisée par la Grande Guerre et rongée par la misère et la corruption, les représentants de ce courant réaliste vont s'attacher à dépeindre avec cynisme et crudité la Berlin décadente de l'entre-deux-guerres, ou bien - c'est le cas de Wunderwald -, la sobriété désolée de ses quartiers ouvriers.

G. W. - Pont à Spandau (1927)




Je m'intéresse aux choses les plus tristes, elles me concernent. Moabit et Wedding sont les quartiers qui me bouleversent le plus, ce dépouillement, cette désolation si intéressante... (cité par Sergiuz Michalski dans son ouvrage Nouvelle Objectivité - La peinture allemande des années 20, publié en français chez Taschen en 1994).
Avec la montée des nationalismes et l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933, la plupart des artistes de la Nouvelle Objectivité, considérés dès lors comme des dégénérés, va s'exiler. À partir de 1935, dix ans après sa naissance, le mouvement s'éteint.

samedi 5 septembre 2009

Une image et des mots. Vous êtes ICI
« Regardez encore ce petit point. C'est ici. C'est notre foyer. C'est nous. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d'idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d'amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d'espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l'histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.»  Carl Sagan, Pale blue dot (1994)
photo prise par la sonde Voyager en 1990

dimanche 30 août 2009

Albert Goodwin - Hastings (1907)
Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles du très prolifique peintre anglais Albert Goodwin (1845-1932), maître de l'aquarelle fortement influencé par Turner et par les Préraphaélites.

A. Goodwin - Westminster sunset (1900)










Dans une lettre datée du 12 juillet 1864, l'apparition très jeune de son talent exceptionnel fit prédire à l'un de ses maîtres, le peintre préraphaélite Ford Madox Brown, qu'il deviendrait "one of the greatest landscape painter of the age". Et en effet il fut dans la période qui suivit la disparition de Turner l'un des représentants majeurs de la peinture paysagiste anglaise. 
En 1888, il écrit dans son journal :
Beauty - the beauty that is in the landscape - is a sealed book to many, hence in a degree the landscape painter may magnify his calling, for is he not one who is helping to open the eyes of the blind.... [....] ?

dimanche 23 août 2009

H. Gruyaert - Tokyo (1996)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe belge Harry Gruyaert (b.1941). 
À l'instar de ses fameux homologues américains William Eggleston, Saul Leiter, Joel Meyerovitz - que je ne manquerai pas de présenter dans de futures publications -, Harry Gruyaert s'affirme dès les années 70 comme l'un des pionniers de la photographie couleur... La couleur, c'est un moyen de sculpter ce que je vois. C'est même l'émotion de la photographie.

H.G. - County Kerry (1983)

Inspiré par le travail de Richard Avedon et d'Irving Penn, il part dès l'âge de 20 ans à Paris pour s'y essayer à la photographie de mode. Mais un voyage au Maroc va bouleverser son approche de la photographie.
Il s'y trouve submergé par un monde de couleurs où tout - les paysages et leurs habitants -, fusionne pour révéler selon lui "le Moyen-Âge et Brueghel à la fois". 
Dès lors, voyager lui devient indispensable. Le premier cliché - du Shinjuku Coffee Shop -, fait partie d'une belle série réalisée en 1996 dans le quartier tokyoïte de Shinjuku; le second fait partie de la série antérieure Irish summers.
Harry Gruyaert est membre de l'agence Magnum depuis 1981.

JP4 ICI