In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 14 juillet 2024

W. Ronis - Belleville, Paris (1947)
Le vide-grenier du dimanche. Deux cliché du photographe français Willy Ronis (1910-2009), déjà présenté en septembre 2009.
Grande figure de la photographie humaniste, Willy Ronis fait ses débuts dans la photographie à l'âge de 18 ans, d'abord en dilettante, puis à partir de juin 36 comme reporter-photographe indépendant. C'est un mois après, à l'occasion du défilé pour la victoire du Front Populaire rue Saint-Antoine, qu'il prend ce cliché d'une petite fille coiffée du bonnet phrygien ; c'était le 14 juillet 1936.

W.R. - Victoire du Front Populaire (1936)
Désormais, Willy Ronis ne cessera de documenter les mouvements sociaux et les petites luttes du quotidien, en posant toujours un regard digne et profond sur ses "frères humains" ; des vies difficiles, mais pleines d'espoir, de force et de ferveur.
Willy Ronis sera choisi par Edward Steichen (voir mars 2010) pour figurer dans sa grande exposition itinérante The Family of Man, montée en 1955 pour célébrer l'universalité de l'aventure humaine.

dimanche 27 mars 2011

R. Doisneau - Cache-pipi (1960s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Doisneau (1912-1994), un des plus grands photographes français de l'après-guerre, déjà présenté en septembre 2008, septembre 2010, et le mois dernier.

R. Doisneau - La voiture fondue (1944)
Saisir les gestes ordinaires de gens ordinaires dans des situations ordinaires... Extrêmement populaire, il est avec Willy Ronis, avec Brassaï, avec Boubat, une des figures tutélaires de la photographie humaniste. 
La beauté, disait-il encore, échappe aux modes passagères.
Pour découvrir un peu son immense héritage, c'est ICI.

dimanche 13 septembre 2009

W. Ronis - Retour des prisonniers, gare de l'Est
(1945)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe Willy Ronis (1910-2009) qui s'est éteint hier à l'âge de 99 ans. Il était avec Édouard Boubat, Robert Doisneau, Sabine Weiss et quelques autres un des géants de ce que l'on appelle la photographie humaniste.
Mon choix n'a pas été facile et j'ai longuement hésité, tant j'aime le travail de celui qui voulait simplement capter la beauté ordinaire du monde.

W.Ronis - Nu provençal (1949)

Mais voici les deux images que j'ai retenues ici et pour aujourd'hui ce seront mes préférées.
De son Nu provençal, Willy Ronis dit que c'est sa photo fétiche. Il est avec sa femme dans leur maison de Gordes, dans le Vaucluse; l'été est torride. Willy bricole au grenier et se rend compte qu'il lui manque un outil. Descendant l'escalier de pierre pour aller le chercher, il voit Marie-Anne qui se rafraîchit à une cuvette d'eau prise à la fontaine. "Reste comme tu es!" lui crie-t-il. 
Il remonte quelques marches pour prendre son Rolleiflex, et fait quatre prises desquelles il choisira la seconde. "Le miracle existe, dit-il, je l'ai rencontré".
Et voici ce qu'à son tour en dit Philippe Sollers, dans son ouvrage, "Nues", consacré au travail de Ronis.
"La composition est magistrale, elle dit la vraie joie de vivre dont notre époque est si piteusement et si tragiquement dépourvue. [.....] Tout vit, tout vibre doucement et veut être vu. Le corps nu est la résultante de cette magie matérielle. La lumière est là pour dire l'harmonie indestructible de l'ensemble (soleil sur les épaules, bénédiction du temps). On est tellement loin de l'imagerie exhibitionniste et grimaçante d'aujourd'hui qu'on se demande si ce conte de fée a pu exister. Ronis parle de "miracle". Il a raison, c'en est un que seul celui qui en a vécu un semblable peut comprendre."