In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 31 juillet 2016

S. Salgado - Serra Pelada, Brésil (1986)

Le vide-grenier du dimanche. C'était hier le dixième anniversaire de la disparition de Murray Bookchin, qui écrivait dans Our synthetic environment, publié en 1962 sous le nom de plume de Lewis Herber : 
L'homme exploite la terre qui le nourrit à la manière d'un parasite qui se multiplie jusqu'à ce qu'il tue son hôte.
C'était aussi, il y a quelques jours, l'élection du photographe brésilien Sebastiao Salgado, économiste de formation, à l'Académie des Beaux-Arts où il succède à Lucien Clergue (voir novembre 2014).

S.S. - Xingu, Mato Grosso (2005)
Les deux clichés que voici sont extraits de sa série Genesis, publiée en 2013 chez Taschen. Le premier nous donne à voir une mine d'or à ciel ouvert dans l'État de Pará, non loin de l'embouchure de l'Amazone au Brésil. Sur le second cliché, ceux dont le territoire est violé, contaminé, et détruit par les chercheurs d'or.
Sur le travail de Salgado, voir le film Le sel de la terre, co-réalisé en 2013 par Wim Wenders et son fils Juliano.

dimanche 24 juillet 2016

Albert Marquet - Le jardin à Pyla (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Albert Marquet (1875-1947), associé au mouvement fauviste et au postimpressionnisme.
Formé à l'École des Arts décoratifs grâce au soutien de sa mère qui croit en son talent et vient s'installer avec lui à Paris, il y rencontre Matisse qui deviendra son indéfectible ami. Tous deux intégreront ensuite l'École des Beaux-Arts où ils suivront l'enseignement du peintre symboliste Gustave Moreau.

A. M. - Les toits de Paris (1906)


L'oeuvre d'Albert Marquet, avec cette simplification des formes et sa manière unique de capturer la beauté et la poésie de la lumière, reste une contribution importante à l'art du début du 20ème siècle.
Je ne sais ni écrire ni parler, mais seulement peindre et dessiner. Regardez ce que je fais. Ou je suis arrivé à m'exprimer ou j'ai échoué. En ce cas, que vous me compreniez ou pas, par votre faute ou par la mienne, je ne peux pas faire plus.
PH3

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samedi 23 juillet 2016

E. Tudor-Hart - Hungry child, White Chapel
(1935)
Une image et des mots. L'image est de la photographe britannique Edith Tudor-Hart, les mots sont de l'égyptien Albert Cossery, extraits de son recueil de nouvelles Les hommes oubliés de Dieu (1927)

Cependant, la ville regorgeait d'une multitude d'êtres, qui n'avaient rien de commun avec ce désordre et ces lumières. Ils passaient près de toutes ces lumières comme des ombres peureuses. Ils regardaient toutes ces belles choses de la ville avec des yeux de bêtes qui ne comprennent pas. Ils transportaient avec eux leur quartier boueux et leur sale misère. Ils étaient visibles comme des plaies. On leur faisait la chasse, mais ils s'obstinaient à rester. Une raison suffisante et implacable les attirait dans cette enceinte magique : la faim. C'était une chose qu'ils comprenaient très bien. Ils étaient innombrables, autour des restaurants, de tous les endroits où l'on mange. Pour eux, manger était tout. Ils ne désiraient rien d'autre. Depuis des générations ils n'avaient pas eu d'autres désirs. C'était des corps ignobles et sans âme. La ville souffrait de les contenir ; la civilisation souffrirait de les voir. Ils ressemblaient à des remords ; des remords très anciens enracinés dans le sol. Mais, malgré tout, ils ne voulaient pas mourir. Mendier un morceau de pain à ceux qui leur avaient tout pris était encore pour eux une chance de vivre. Et on les appelait mendiants ou bien voleurs suivant leur insistance à vivre.
JS1

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dimanche 17 juillet 2016

A.M. - Paysage du midi (1919)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Amedeo Modigliani (1884-1920), figure majeure de la bohème montmartroise et de ce que faute de mieux on appelle l' École de Paris.
Peu studieux, Modigliani abandonne ses études à l'âge de 14 ans pour intégrer l'école des beaux-Arts de Livourne ; il y suit l'enseignement du peintre paysagiste Guglielmo Micheli, formé à l'école des Macchiaioli qui prônent la peinture sur le motif et s'opposent à l'académisme. Il découvre les grands courants artistiques, l'art toscan, la peinture de la Renaissance, et le préraphaélisme. Il passe ensuite un an à Florence en 1902, où il s'inscrit à l'École du nu de l'Académie des Beaux-Arts, dirigée par Giovanni Fattori, figure de proue des Macchiaioli.

A.M. - La route toscane (1898)
L'année suivante il fait de même à l'École du nu de l'Académie des Beaux-arts de Venise, où il reste trois ans. Déjà fasciné par les toscans du Trecento, il découvre les vénitiens qui leur succèdent, Le Tintoret, Titien, Véronèse..., mais aussi les impressionnistes, Cézanne, Toulouse-Lautrec, la période bleue de Picasso, Klimt, et les estampes d'Utamaro...
Modigliani arrive à Paris en 1906, où il mènera une vie de bohème marquée par la précarité et l'abus de drogue et d'alcool. Il peint presque uniquement des portraits et des nus, et sa production ne compte que quatre paysages : c'est cette part mineure de son oeuvre que je choisis de présenter aujourd'hui avec deux de ces tableaux.
À Montmartre et Montparnasse, il côtoie tous les artistes et écrivains de la bohème parisienne, ceux de la Ruche et ceux du Bateau-Lavoir, de Cendrars à Fernand Léger en passant par Radiguet et Foujita, mais ses amis les plus proches sont Utrillo et Soutine.
Rongé par l'alcool et la tuberculose, Modigliani meurt pauvre au seuil de la célébrité en 1920, à l'âge de 36 ans. Sa jeune compagne Jeanne Hébuterne, âgée de 22 ans seulement, mère de son enfant et enceinte du deuxième, se suicide deux jours après en se jetant par la fenêtre de l'appartement de ses parents qui l'avaient recueillie.
VU1

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dimanche 10 juillet 2016

Eamonn Doyle - série End (2016)
Le vide-grenier du dimanche. Cent ans après l'insurrection de Pâques, le soulèvement qui allait mener l'Irlande vers l'indépendance, le photographe irlandais Eamonn Doyle (b.1969)  livre une série de clichés pris dans l'artère dublinoise où tout a commencé.

E. Doyle - série End (2016)






C'est là, sur O'Connell Street, que le 24 avril 1916 Pádraig MacPiarais a lu la déclaration d'indépendance de la République d'Irlande.
D'abord impliqué dans le monde de la musique, Eamonn Doyle n'est venu que tard à la photographie. Ses images, marquées par une esthétique épurée et un sens aigu de la géométrie, offrent une perspective unique sur l'interaction humaine et l'environnement urbain.

dimanche 3 juillet 2016

A. Frahm - Falling panties serie (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustrateur américain Art Frahm (1907-1981), très influencé par le travail d'Haddon Sundblom dont il fut l'assistant (voir publication du 27/12/2015).

A. Frahm - Traveling hobo serie
La première illustration fait partie de sa très célèbre - et joliment sexiste - série Falling panties, où de ravissantes jeunes femmes perdent leurs dessous dans toutes les situations de la vie ordinaire, le plus souvent, comme ici, embarrassées par leur sac de courses d'où émerge immanquablement une branche de céleri.
La seconde fait partie de sa non moins sympathique série Traveling Hobo, qui met en scène les tribulations d'une joyeuse bande de vagabonds à travers la pimpante Amérique des années 50.

samedi 2 juillet 2016

A. Wahlberg - Clair de lune à Fjällbacka (1868)
Une image et des mots. Un tableau du peintre suédois Alfred Wahlberg (1834-1906), déjà présenté ici en février 2015.
Ce paysage me fait penser à un poème de Tennyson, Ulysse, écrit en 1833 et dont voici un extrait  :

Venez mes amis
Il n'est pas trop tard pour partir en quête
D'un monde nouveau
Car j'ai toujours le propos
De voguer au-delà du soleil couchant
Et si nous avons perdu cette force
Qui autrefois remuait la terre et le ciel
Ce que nous sommes, nous le sommes ;
Des coeurs héroïques et d'une même trempe
Affaiblis par le temps et le destin
Mais forts par la volonté
De chercher, lutter, trouver, et ne rien céder.

AO3
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A.M. - Vieux coeur de frêne Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Albert Monier (1915-1998), un de ceux dont l’œ...