In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 26 juillet 2015

Rainer Arend - Held (2011)

Le vide-grenier du dimanche. Je ne sais rien du photographe allemand Rainer Arend, découvert un peu par hasard, sinon que lorsqu'on lui demande quel genre de personne il est, il emprunte sa réponse à Bob Dylan : Ich bin ein anderer, "je suis un autre"

R.A. - Fall nicht ... (2014)







C'était déjà suffisant pour susciter mon intérêt, et je ne regrette pas d'avoir voulu découvrir un peu plus de son travail, même si l'esthétique n'est pas ce qui m'intéresse le plus en photographie.
J'ai même eu du mal à faire mon choix dans tous les clichés que j'ai parcourus, souvent d'une envoûtante tonalité très expressionniste, et aux titres parfois énigmatiques, comme ce cliché intitulé Fall nicht durch die Zeit, "Ne tombe pas dans le temps".

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samedi 25 juillet 2015

Carl Gustav Carus - Île de Rügen (1819)

Une image et des mots. L'image, c'est un tableau que j'aime énormément (commentaire évidemment superflu) du peintre romantique allemand Carl Gustav Carus (1789-1869) et dont le titre complet est Clair de lune près de l'île de Rügen.

Les mots sont un extrait du roman de Julien Gracq, Le rivage des Syrtes (1951) pour lequel il a refusé le prix Goncourt, et à propos duquel Antoine Blondin avait pu dire qu'il s'agissait là d'un "imprécis d'histoire et de géographie à l'usage des civilisations rêveuses".

Je rivais mes yeux à cette mer vide, où chaque vague, en glissant sans bruit comme une langue, semblait s'obstiner à creuser encore l'absence de toute trace, dans le geste toujours inachevé de l'effacement pur. J'attendais, sans me le dire, un signal qui puiserait dans cette attente démesurée la confirmation d'un prodige. Je rêvais d'une voile naissant du vide de la mer. 
Je cherchais un nom à cette voile désirée. Peut-être l'avais-je déjà trouvé.

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dimanche 19 juillet 2015

F. Brown - Marketing (1887)
Le vide grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Frederick Brown (1851-1941), dont la trajectoire discrète cache une influence pourtant considérable sur l’art britannique du tournant du siècle. Entré à 17 ans à la National Art Training School de South Kensington, il poursuit sa formation à Anvers puis à Paris, à la fameuse Académie Julian dans l’atelier de Bouguereau. De ces années, Brown retient une large palette d'influences européennes, qu’il transmettra ensuite à plusieurs générations d’artistes. Il sera notamment très marqué par le travail de Jules Bastien-Lepage.

F.B. - An impromptu dance (1883)
Son propre style, à la croisée du réalisme et des premières audaces impressionnistes, reste sobre, tendu vers la justesse des attitudes et des lumières. Dans ses scènes de genre ou ses portraits, Brown saisit des instants d'une grande simplicité et toujours empreints d'une rigoureuse attention à l'authentique.
En 1886, aux côtés de Frank Bramley, Lindsay Hall et quelques autres, il participe à la fondation du New English Art Club, un collectif de jeunes artistes anglais formés à Paris et plus sensibles à l'impressionnisme qu'au style académique qui prévalait alors à la Royal Academy.
Pédagogue autant qu'artiste, Frederick Brown sera de 1877 à 1892 le directeur de la Westminster School of Art, puis de 1893 à 1918 celui de la Slade School of Fine Arts ; il y formera toute une génération d'artistes, parmi lequels William Orpen (voir décembre 2013), avant de se retirer discrètement d'une scène qu'il avait contribué à transformer.

dimanche 12 juillet 2015

J.Meyerowitz. - Young dancer, NYC (1978)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe de rue américain, d'origine suisse, Joel Meyerowitz (b.1938), un des pionniers de la pellicule couleur avec Stephen Shore et William Eggleston.
En 1962, alors qu'il travaille dans une agence de publicité il assiste à une séance de Robert Frank ; c'est ..... le déclic.

J. Meyerowitz - New York (1962)
Pendant une dizaine d'années, il arpente les rues de New York, de Paris ou d'ailleurs avec deux boîtiers - un pour le noir et blanc, un pour la couleur -, et prend deux clichés du même sujet. C'est en 1972 qu'il opte définitivement pour la photographie couleur, qu'il sera l'un des premiers à défendre comme langage artistique à part entière, à une époque où elle était encore souvent cantonnée aux usages commerciaux. Sillonnant les rues de New York avec son Leica, Meyerowitz capte à la volée scènes urbaines, gestes anonymes, lumières inattendues. À la frontière du documentaire et de la poésie visuelle, il impose une nouvelle manière de regarder le monde, où le quotidien devient un théâtre de nuances subtiles.
We think of photography as pictures. And it is. But I think of photography as ideas. And do the pictures sustain your ideas or are they just good pictures? I want to have an experience in the world that is a deepening experience, that makes me feel alive and awake and conscious.
Les deux clichés présentés ici ont été pris à New York, le premier à l'angle de la 34ème rue et de la 9ème Avenue; les deux donnent à voir, en toile de fond, l'Empire State Building.
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dimanche 5 juillet 2015

A.S. - Invading new market
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du dessinateur américain Andy Singer (b/1965). Diplômé de la Cornell University, New York,  en Beaux-Arts et Histoire de l'Art il publie ses premiers dessins dans le journal étudiant de l'Université de Berkeley, Californie, puis rapidement dans de nombreux journaux américains et internationaux comme le New Yorker, le New York Times, Forbes, le Washington Post, le Boston Globe, etc..
A.S. - A corporate revolution (2015)

Auteur d'une oeuvre critique du monde moderne et de ses dérives, il a, comme beaucoup de dessinateurs satiriques et politiques été influencé par l'oeuvre du grand Robert Crumb. Avec un humour froid, incisif, sans pathos, Andy Singer nous tend un miroir à peine déformant d’un monde qui court à sa perte. Il vit aujourd'hui à Saint Paul, Minnesota, et certains de ses ouvrages sont disponibles en France, comme Ils m'énervent (mais je garde mon calme), publié en 2006 chez Berg International.

samedi 4 juillet 2015

Shirin Neshat - Série Fervor (2000)
Une image et des mots, ou l'apport de l'Islam dans la géométrie (et l'ensemble des mathématiques).
Le cliché est de la photographe iranienne Shirin Neshat, et il fait partie de sa série "Fervor."
Bienfaits de l'interculturalité. Cette "intéressante" composition géométrique, je l'associerai à un extrait de la contribution que le mathématicien et historien des sciences Ahmed Djebbar vient de publier dans  Pluralités culturelles et universalité des mathématiques - Actes du colloque (2015).
Cette étude, intitulée Les mathématiques arabes du VIIIe au XVe siècle, passerelles entre les cultures, porte sur le rôle du monde arabe, par la traduction des auteurs indiens et grecs, dans la diffusion des sciences et en particulier du savoir mathématique.

"Cette phase (l'auteur parle ici de la phase d'appropriation par le monde musulman des mathématiques savantes), qui a duré plus d'un siècle et demi, a connu une première impulsion officielle à la fin du VIIIe siècle lorsque le calife al-Mansûr (754-775) a pris la décision de financer la traduction d'un ouvrage astronomique écrit en sanskrit.
Il est intéressant de constater qu'à partir de ce fait avéré, et dans le but de magnifier la dynastie abbasside à travers certains de ses représentants, d'autres faits, en partie imaginaires ceux-là, ont été "fabriqués" par certains membres de l'élite bagdadienne pour promouvoir l'interculturalité et son rôle dans l'appropriation des sciences "étrangères".

À titre d'exemple, on peut évoquer ici le fameux rêve au cours duquel le calife al-Ma'mûn (786-833) aurait eu un échange avec Aristote (388-322 av. J.-C) sur la notion de bien. À l'issu de cet échange, le calife aurait pris la décision de financer toute action permettant de récupérer le savoir grec en vue de le redynamiser dans le contexte culturel arabe de l'empire musulman. Et, de fait, on assiste à partir de la fin du VIIIe siècle, à une dynamique nouvelle au cours de laquelle, transcendant les conflits latents, les obstacles culturels et linguistiques, des citoyens de toute confession et de toute origine culturelle se sont transformés en passeurs de savoirs et, en particulier, de savoirs mathématiques.
[.....]
La traduction des Coniques d'Apollonius a également été l'occasion d'une collaboration qui a transcendé les particularismes culturels et confessionnels. Ce sont les trois frères Banû Mûsâ (IXe s.), musulmans d'origine probablement persane par leur père mais un pur produit du milieu culturel arabe de Bagdad, qui ont financé la recherche, l'achat, puis la traduction d'ouvrages grecs qui intéressaient directement leurs recherches en géométrie."
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Kiyoshi Saitō - Party (1963) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, des estampes, de Kiyoshi Saitō (1907–1997),  figure majeure du mouv...