In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 25 septembre 2022

C.G. Carus - Femme au balcon (1824)

Le vide-grenier du dimanche. déjà publié ici en juillet 2015. Figure essentielle du romantisme allemand, Carus fut à la fois peintre, médecin, naturaliste et psychologue. Il n’a jamais dissocié ses recherches scientifiques de sa quête artistique : chez lui, l’observation du vivant et la contemplation du monde obéissent à un même élan, celui de saisir l’unité du physique et du spirituel.
Médecin de la cour de Saxe et professeur à l’Université de Leipzig, il s’est illustré par ses travaux en anatomie et en gynécologie, mais aussi comme pionnier de la psychologie de l’inconscient - un domaine où il influencera plus tard Carl Jung.
« La clé de la connaissance de la nature de l’âme est à chercher dans le règne de l’inconscient », écrit-il en 1846 dans Psyché, histoire du développement de l’âme humaine..

C.G.C. - Chênes en bord de mer (1835)
Proche de Caspar David Friedrich, Carus partage avec lui une vision mystique et contemplative de la nature. Ses paysages, parfois baignés d’une lumière crépusculaire, traduisent une fascination pour l’infini et pour l’invisible qui se manifeste dans les formes du monde.
« Quels sentiments s’emparent de toi lorsque, gravissant le sommet des montagnes, tu contemples la longue suite des collines et le cours des fleuves ? » écrivait-il. « Tu te recueilles dans le silence, tu te perds toi-même dans l’infinité de l’espace, tu sens la pureté envahir ton être, tu oublies ton moi. »
Carus voyait dans l’art, tout comme dans la science, un chemin vers les vérités cachées de l’univers ; ses toiles, moins célèbres que celles de Friedrich, n’en sont pas moins essentielles pour comprendre la profondeur spirituelle du paysage romantique.

samedi 25 juillet 2015

Carl Gustav Carus - Île de Rügen (1819)
Une image et des mots. L'image, c'est un tableau que j'aime énormément (commentaire évidemment superflu) du peintre romantique allemand Carl Gustav Carus (1789-1869) et dont le titre complet est Clair de lune près de l'île de Rügen.
Les mots sont un extrait du roman de Julien Gracq, Le rivage des Syrtes (1951) pour lequel il a refusé le prix Goncourt, et à propos duquel Antoine Blondin avait pu dire qu'il s'agissait là d'un "imprécis d'histoire et de géographie à l'usage des civilisations rêveuses".

Je rivais mes yeux à cette mer vide, où chaque vague, en glissant sans bruit comme une langue, semblait s'obstiner à creuser encore l'absence de toute trace, dans le geste toujours inachevé de l'effacement pur. J'attendais, sans me le dire, un signal qui puiserait dans cette attente démesurée la confirmation d'un prodige. Je rêvais d'une voile naissant du vide de la mer. 
Je cherchais un nom à cette voile désirée. Peut-être l'avais-je déjà trouvé.

Peter Turnley Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Peter Turnley (b..1955). P.T. - La Tartine, Paris (2025)