In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 29 décembre 2013

Phil Bergerson - Untitled (2010)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du canadien Phil Bergerson (b.1947). Explorateur de ce qu'il nomme "les excentricités du paysage social", il trouve sa matière dans les traces de l'activité humaine, ce qu'il en reste dans les vitrines, les affiches, les graffitis..., une vision de la culture américaine, et de la condition humaine, pleine d'ironie et de poésie.

Phil Bergerson (2010)








It is a personal view that does not attempt to be all inclusive but strives instead to be meaningfully expressive about those things discovered throughout my journeys.

dimanche 22 décembre 2013

Saul Leiter - Phone call (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Saul Leiter (1923-2013), qui s'est éteint le 28 novembre dernier.
Il était, avec Avedon et Arbus l'un des grands photographes new-yorkais même si son talent de photographe de rue, alors qu'il a débuté avec la photo de mode, n'a été révélé que sur le tard.

S.L. - Red umbrella
(1957)




Cela s'est fait notamment avec la publication en 2006, par l'historien Martin Harrison,  de l'ouvrage Saul Leiter : Early color, qui donne à voir ses premiers travaux en couleur alors que l'époque ne jurait que par le noir et blanc.

"Un jour, je m'ennuyais. J'ai pris un rouleau de film couleur. J'ai photographié. Ensuite, j'ai reçu une petite boîte avec des diapositives,
et ce que j'ai vu m'a plu.
Je trouvais ça intéressant. J'ai toujours été attiré par la photographie couleur, même quand elle n'était pas à la mode
." (extrait d'un entretien avec Sam Stoudzé).

samedi 21 décembre 2013

Alan Maley - Untitled
Une image et des mots. L'illustrateur anglais Alan Maley (1931-1995) est une référence dans le monde du cinéma pour son travail sur les effets spéciaux, en particulier avec le procédé de la peinture sur cache ou matte painting. Mais aujourd'hui, c'est sa peinture de la Belle Époque (ou de l'époque édouardienne selon qu'on se place du côté français ou du côté britannique) que je veux mettre à l'honneur.



Et pour aller avec, je pense à ces quelques vers de Jean-Michel Maulpoix, extraits de Pas sur la neige (2004).
Nous ne sommes que pas sur la neige, empreinte légère, fugace, brouillée souvent, mais brillante, puisque le poids de notre corps comprime en cristaux la précaire poudre de ce monde.

dimanche 15 décembre 2013

Adolf Fassbender - Just drifting (1953)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Adolf Fassbender (1884-1980), émigré aux États-Unis en 1911 où il sera l'un des membres fondateurs de la Photographic Society of America.

A.Fassbender - Onward (1937)








Représentant du mouvement pictorialiste, qui entend élever la photographie au rang des beaux-arts,  il publie en 1937 Pictorial Artistry : The Dramatization of the Beautiful in Photography.
Il s'agit, par l'emploi d'effets tels que le clair-obscur, le flou, les cadrages, ou encore des techniques de tirage particulières, de donner une vision "impressionniste" du réel, marquée par la sensibilité du photographe.

VM1
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dimanche 8 décembre 2013

V. de Saedeleer - Paysage de neige (nd)

Le vide-grenier du dimanche. Deux lithographies du belge Valerius de Saeldeleer (1867-1941), figure majeure - aux côtés de George Minne et des frères Van de Woestjine - de ce que l'on a pu appeler l'École de Laethem.

V. de S. - Ferme dans la neige (1907)
 
Ce qu'il peint, c'est toujours plus ou moins les mêmes paysages, austères et paisibles, déclinés dans des tableaux imprégnés de symbolisme et pleins d'une sensibilité quasi-mystique. On peut y déceler l'influence qu'a pu avoir sur son art, après une première période plutôt marquée par les Impressionnistes, un tableau comme Les chasseurs dans la neige de Brueghel l'Ancien.

ZU1
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samedi 7 décembre 2013

Brassaï - L'horloger de la rue Dauphine (1930)
Une image et des mots. À propos de ce qu'est le temps, Saint Augustin disait à peu près que si personne ne l'interrogeait il le savait, mais que si on le lui demandait, alors il l'ignorait...
Pour illustrer cette photo de Brassaï, L'horloger de la rue Dauphine (1930), voici un poème de Borgès, dont je proposerai ensuite une traduction :

Somos el río (Los Conjurados, 1985)

Somos el tiempo. Somos la famosa
parábola de Heráclito el Oscuro.
Somos el agua, no el diamante duro,
la que se pierde, no la que reposa.
Somos el río y somos aquel Griego
que se mira en el río. Su reflejo
cambia en el agua del cambiante espejo,
en el cristal que cambia como el fuego.
Somos el vano río prefijado,
rumbo a su mar. La sombra lo ha cercado.
Todo nos dijo adiós, todo se aleja.
La memoria no acuña su moneda.
Y sin embargo hay algo que se queda
y sin embargo hay algo que se queja
.

***

Nous sommes le fleuve (Les Conjurés, 1985)

Nous sommes le temps. Nous sommes la fameuse
parabole d'Héraclite l'Obscur.
Nous sommes l'eau, pas le diamant inaltérable,
celle qui se perd, pas celle qui dort.
Nous sommes le fleuve et nous sommes ce Grec
qui se mire dans le fleuve. Son reflet
change dans l'eau du miroir changeant,
dans le cristal qui change comme le feu.
Nous sommes le vain fleuve inévitable
orienté vers sa mer. L'ombre l'a enveloppé.
Tout nous dit adieu, tout s'éloigne.
La mémoire ne bat pas monnaie.
Et pourtant il y a quelque chose qui reste
et pourtant il y a quelque chose qui se plaint.
CG1
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dimanche 1 décembre 2013

William Orpen - Night (1907)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du portraitiste irlandais Sir William Montague Orpen (1878-1931). Le premier tableau est aussi connu sous le titre Le peintre et sa femme.
Formé à la Slade School of Fine Arts de Londres, il devient un grand portraitiste recherché par les rich and famous britanniques et américains.

W. Orpen - Miss Sinclair (n.d.)
Puis, quand survient la Première Guerre mondiale, il s'enrôle dans le Service Corp et est envoyé en France comme peintre de guerre officiel.
À ce titre, il sera avec son compatriote John Lavery un des grands documentaristes du conflit.
Le critique d'art irlandais Bruce Arnold dira de lui : I have never had any hesitation in describing William Orpen as the greatest of all war artists, out rivalling earlier centuries Francisco Goya, Jacques Callot and the many masters of the Italian Renaissance who depicted the regular states in warfare of their times.
La peinture de guerre n'étant pas mon genre de prédilection, je vous laisse le soin de partir par vous même à la découverte de son talent dans ce domaine. Voici à la place deux tableaux que j'aime beaucoup.
LB2

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JP4 ICI