In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 25 décembre 2011

H. van der Goes - Triptyque Portinari, détail (1475)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre flamand Hugo van der Goes (1440-1482).
La première, c'est son chef-d'oeuvre : le sublime Triptyque Portinari, du nom du représentant des Médicis à Bruges pour qui il le réalise et qui, une fois installé à Florence, aura un impact considérable chez les artistes de la Renaissance italienne.
Toutefois, cette oeuvre devant laquelle on pourrait rester des heures à s'émerveiller, je choisis de n'en montrer qu'un détail.
Il est sur le volet de gauche. Au loin, sur un chemin escarpé à flanc de montagne, on aperçoit deux personnages suivis d'un âne et d'un boeuf. Ils vont s'engager dans une pente abrupte et l'homme, dans une attitude pleine de sollicitude, se place devant sa compagne pour l'aider et empêcher qu'elle ne chute.
L'attitude de l'un, l'expression de l'autre sont magnifiques. Elle attend un enfant, ils sont en route vers Bethléem.
H. vd G. - Adoration des Mages (c.1470)

La deuxième, c'est son Adoration des Mages.. Le Retable de Monforte, qui la représente, est une peinture sur bois. Conservée à Berlin, elle fut attribuée à Hugo van der Goes pour sa similitude avec le Triptyque de Portinari.
Les expressions sur les visages, les couleurs, les drapés et les mouvements des étoffes, ..... c'est une merveille.
PS2

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dimanche 18 décembre 2011

R. Lee - Christmas dinner, Iowa (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain Russell Lee (1903-1986).
Le titre complet du premier est "Christmas dinner with cabbage and potatoes in the home of Earl Pauley, near Smithfield, Iowa".

R.L. - Craigville, Minnesota (1937)
C'est que Russell Lee est membre à partir de 1936 de l'équipe de photographes de la Farm Security Administration, un organisme créé par le Ministère de l'Agriculture américain pour documenter la vie rurale ravagée par la Grande Dépression.
C'est par sa section photographique que la FSA a marqué l'histoire ; son directeur, Roy Stryker, de qui Carl Mydans (voir août 2008) disait "il ne sait pas prendre une photo, mais il nous a enseigné ce qu'est une bonne photo", avait réuni autour de lui une douzaine de photographes : Dorothea Lange, Walker Evans, Jack Delano, etc...
"Nos photographes avaient une chose en commun, dit un jour Roy Stryker, c'était un profond respect pour l'être humain." Tous seront présentés dans ce blog.

JA1
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samedi 17 décembre 2011

Fresque, monastère de Decani (14e)
Une image et des mots. L'image, c'est un détail d'une fresque du 14e siècle représentant la crucifixion, dans le monastère kosovar de Visoki Decani.
Les mots sont un extrait d'une des nouvelles publiées en 1950 par Isaac Asimov sous le titre Les Robots.

- C'est fait, dit le robot tranquillement, et c'est pourquoi je suis venu m'entretenir avec vous deux.
- Oh ! (Powell paru mal à l'aise). Eh bien, assieds-toi. Non, pas cette chaise. L'un des pieds est faible et tu n'a rien d'un poids plume.
Le robot obéit.
- J'ai pris une décision, dit-il placidement.
Donovan roula des yeux furibonds et mit de côté son reste de sandwich.
- S'il s'agit encore d'une de ces invraisemblables...
L'autre lui imposa le silence du geste.
- Continue, Cutie, nous t'écoutons.
- J'ai consacré ces deux jours à une introspection concentrée, dit Cutie, dont les résultats se sont révélés fort intéressants. J'ai commencé par la seule déduction que je me croyais autorisé à formuler :  Je pense donc je suis !
- Oh, Dieu tout-puissant!, gémit Powell. Un Descartes robot !
- Qui est Descartes ? s'inquiéta Donovan. Faut-il donc que nous restions là à écouter les balivernes de ce maniaque en fer-blanc...
Cutie poursuivit imperturbablement.
- Et la question qui se présenta immédiatement à mon esprit fut la suivante : quelle est la cause exacte de mon existence ?
La mâchoire de Powell s'affaissa.
- Je te l'ai déjà dit, c'est nous qui t'avons fait. Et si tu ne veux pas nous croire c'est avec le plus grand plaisir que nous te réduirons en pièces détachées !
Le robot étendit ses fortes mains en un geste de protestation.
- Je n'accepte aucun "diktat" autoritaire. Une hypothèse doit être étayée par la raison, sinon elle est sans valeur..., et c'est aller à l'encontre de toute logique que de supposer que vous m'ayez fait. [.....]
Les jurons que Donovan murmurait à part soi devinrent soudain intelligibles, lorsqu'il bondit sur ses pieds, ses sourcils rouillés au ras des yeux.
- Alors, fils de minerai de fer, si ce n'est pas nous qui t'avons créé, qui est-ce ?

NC1
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dimanche 11 décembre 2011

Todd Hido - #9216-b (2010)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Todd Hido (b.1968).
Né dans l'Ohio, il vit et travaille aujourd'hui à San Francisco, où il enseigne au California College of Art.

T. Hido - #10552-c (2011)

I drive. I drive a lot.
People ask me how I find my pictures. I tell them I drive around.
I drive and drive and mostly I don't find anything that is interesting to me. But then, something calls out. Something that looks sort of off or maybe an empty space. Sometimes it's a sad scene. I like that kind of stuff. So I take the photos and some are good. And so I keep driving and looking and taking pictures.
Pour découvrir son travail, c'est ICI.

SM2

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dimanche 4 décembre 2011

A. L. J. - Brume matinale sur l'Eure en novembre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste Alexandre Louis Jacob (1876-1972).
Formé à l'Académie des Beaux Arts, où il a suivi l'enseignement d'Eugène Claude, il produit une oeuvre à l'atmosphère méditative qui respire la quiétude et la sérénité.

A.L. Jacob - Éclaircie après la pluie
Je me rappelle une phrase du peintre canadien A.J. Casson, présenté ici en mars 2010, et qui disait que peindre un paysage c'était capturer l'âme même de son existence.
Cette vision de la nature très intimiste et à la fois empreinte de mystère me fait aussi penser, en littérature cette fois, à l'univers d'André Dhôtel. Il y a dans l'air un repos plein de fraîcheur...

JH1
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samedi 3 décembre 2011


Lee Cohen - Haïti (2010)
Une image et des mots. Une photo de livres emprisonnés dans les décombres d'un immeuble après le séisme qui a ravagé Haïti en 2010. 
Il y a des murs impensables, comme au delà des sept mers cette chaîne de montagnes fabuleuses qui pour les hindous sépare les mondes visible et invisible, ou comme le mur infinitésimal de Planck qui ceint l'univers et par delà lequel le temps devient imaginaire.

Il y a des murs invisibles, des murs d'airain qui se dressent entre les hommes; ceux de l'incompréhension, du silence, et de l'oubli.
Il y a aussi des murs visibles, fragiles ou épais, des murs aveugles, des murs "qui ont des oreilles"...; des murs domestiques, où nichent le loir et le moineau, qui nous protègent de l'intempérie et soustraient notre intimité au regard d'autrui...

Mais dans Des murs entre les hommes, paru en 2008, (ed. Documentation Française), c'est de murs politiques que nous parlent Alexandra Novosseloff et Franck Neisse. De ceux qui séparent, qui divisent, qui repoussent : le mur de Berlin, le béton des Peace Lines à Belfast, la barrière électrifiée entre Indiens et Pakistanais au Cachemire, les barbelés dans la zone démilitarisée entre les deux Corées, la ligne verte à Chypre, le mur en Palestine, le mur entre les États-Unis et le Mexique, le mur d'Hadrien entre l'Angleterre et l'Écosse, le mur de Berlin, ou encore la grande Muraille de Chine..

Et pour faire tomber des murs, c'est ici

JP4 ICI