In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 25 avril 2021

A. Poffé - Couple dans la rue au clair de lune

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du belge André Poffé (1911-1990), formé à l'Académie de Bruxelles mais aussi par son père, lui-même aquarelliste.

A.P. - Paysage à Leefdael









Ses oeuvres pleines de poésie célèbrent la beauté tranquille de la vie rurale et villageoise brabançonne, qu'il transfigure par des couleurs atténuées ou sombres en paysages oniriques souvent éclairés par la lune. Le monde d'André Poffé est un monde paisible et apaisant, qui invite à l'introspection comme une mélodie rêveuse d'Erik Satie. Dans un tableau, je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique, disait Van Gogh.

PT6

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dimanche 18 avril 2021

Édouard Boubat - Paris (1948)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés d'Édouard Boubat (1923-1999).
C'est Picasso qui le convainc d'abandonner son métier de photograveur pour se consacrer, à partir de 1946, à ses propres photographies.
À partir de 1951 il travaille pour le magazine Réalités, pour lequel il parcourt le monde jusqu'en 1967, date à laquelle il devient photographe indépendant et rejoint l'agence Top-Rapho. Il va y côtoyer Robert Doisneau, Willy Ronis, Sabine Weiss...

E.B. - Lella, Paris (1946)
Finalement la photo est comme un baiser volé. Un baiser est toujours volé même si la jeune femme est consentante. La photo est volée, mais un peu consentante.
Amoureux et témoin des petits plaisirs du quotidien - c'est ce que nous en dit le photographe Jacques Kevers -, Édouard Boubat, qui a consacré sa vie à saisir le bonheur avec humour et tendresse, compte parmi les grands représentants de la photographie humaniste française.
MG1

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samedi 17 avril 2021

Obiadun Olaku, Salvation Hill, Lagos (2018)

Une image et des mots. Ce tableau du peintre nigérian Obiadun Olaku m'a fait penser à un poème de Kenneth Patchen, extrait de The Collected Poems réédité par New Directions Books en 1967.

It is said that
Once, before the coming of man,
A hill caught fire, and the goddess Anna
Died, screaming in the flames, her womb
Burning like a sack of oil.
Next day the world split into four parts:


The place of water,
The place of heaven,
The place of mind,
And the place of air...

It is told that land did not exist at all,
Though many people knew nothing else.

On that hill strange things embraced,
And their children hated the earth kind.

***

On dit que
Jadis, avant la venue de l'homme,
Une colline s'embrasa et la déesse Anna
Périt, hurlant dans les flammes, son ventre
Brûlant comme une outre d'huile.
Le jour suivant, le monde se divisa en quatre:
Le lieu de l'eau,
Le lieu du paradis,
Le lieu de l'esprit,
Et le lieu de l'air...

On dit que la terre n'existait pas,
Bien que beaucoup ne connussent rien d'autre.

Sur cette colline des êtres étranges s'étreignaient,
Et leurs enfants haïssaient ce qui venait de la terre.

KC1
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dimanche 11 avril 2021

R.G. - série L'oeil de l'amour (1952)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe suisse René Groebli, présenté sur ce blog le 8 août 2010. Ayant étudié à l’École des Arts et Métiers de Zurich, Groebli a commencé sa carrière dans la photographie documentaire, comme avec ses reportages dans l’industrie ferroviaire. Sa série Rail Magic (1949) est emblématique de cette période, avec ses jeux de lumière et de mouvement qui rendent hommage à l'esthétique industrielle.

R.G. - série L'oeil de l'amour
Mais Groebli s'est rapidement tourné vers une photographie plus artistique et expérimentale, explorant des thèmes comme l'intimité et le passage du temps. Son travail le plus connu, L'Œil de l'Amour (1954), évoqué justement dans la publication d'août 2010 et dans lequel il immortalise son épouse Rita, capture avec tendresse des moments de la vie de couple dans une série intime et poétique, évoquant les textures et les émotions du quotidien amoureux.