In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 28 septembre 2024

(anon.)
Une image et des mots. Une pirogue en Amazonie, et les dernières lignes de l'autobiographie de Sartre.

"Glissez, mortels, n’appuyez pas. Ce que j’aime en ma folie, c’est qu’elle m’a protégé, du premier jour, contre les séductions de « l’élite » : jamais je ne me suis cru l’heureux propriétaire d’un « talent » : ma seule affaire était de me sauver – rien dans les mains, rien dans les poches – par le travail et la foi.
Du coup ma pure option ne m’élevait au-dessus de personne : sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l’œuvre pour me sauver tout entier. Si je range l’impossible Salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui
."

dimanche 22 septembre 2024

J. Vermeer - Le géographe (c.1669)

Le vide-grenier du dimanche. Deux chefs-d'oeuvre de Vermeer (mais est-ce que Vermeer n'a pas peint que des chefs-d'oeuvre ?), déjà présenté en juin et novembre 2008. Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands peintres de l'Âge d'or néerlandais aux côtés de Rembrandt, il est resté largement méconnu en dehors de sa ville natale de Delft jusqu'à sa mort à 43 ans. Cette notoriété limitée s'explique par une production restreinte, estimée à une quarantaine de tableaux en vingt ans, et par une biographie longtemps obscure, qui lui valut le surnom de « Sphinx de Delft ».

J.V. - Le verre de vin (1661)




Tombé dans l'oubli après sa disparition, sauf auprès de rares collectionneurs éclairés, Vermeer a été redécouvert au XIXe siècle grâce aux articles du critique d'art français Théophile Thoré-Bürger, publiés en 1866.
Maîtrise exceptionnelle de la lumière et des couleurs, finesse remarquable dans les détails - des textures des étoffes à la profondeur des espaces -, la peinture de Vermeer a sublimé la beauté simple et lumineuse de la vie.

dimanche 15 septembre 2024

Marvin Newman - Chicago (1950)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Marvin E. Newman (b. 1927).
Dès l'âge de 16 ans, il entreprend d'étudier la sculpture et la photographie au Brooklyn College de New York, auprès de Walter Rosenblum, qui fut le premier photographe allié à pénétrer dans le camp de Dachau.

M. Newman - Broadway (1954)

En 1948, il rejoint brièvement la Photo League, et l'année suivante il est à l' Institute of Design de Chicago, où il va suivre l'enseignement de Harry Callahan (voir publication du 23 mai 2010) et de Aaron Siskind (voir publication de déc. 2020). Diplômé en 1952, il retourne ensuite à New York où il vit toujours.

dimanche 8 septembre 2024

Xavier Marabout
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et sculpteur français Xavier Marabout (b.1967) qui s'est fait un nom avec ses détournements malicieux mêlant culture populaire et peinture classique. Il revisite des figures iconiques de la bande dessinée et de l’animation, en y injectant une touche érotique et humoristique.
Il a par exemple fait se rencontrer le Loup libidineux de Tex Avery avec des femmes dénudées peintes dans le style de Picasso.

X. Marabout - Taxi pour noctambules
(2014)


Depuis 2012, il revisite l’univers d’Hergé dans une série (ICI) où Tintin, habituellement asexué, est placé dans des situations plus audacieuses que celles auxquelles son créateur nous a habitués. Avec impertinence, Marabout met en scène le jeune reporter dans des décors inspirés des toiles d’Edward Hopper, comme Nighthawks ou Summertime. Il conjugue ainsi la ligne claire de la bande dessinée avec le réalisme poétique de Hopper, tout en jouant sur le contraste entre l’univers sage de Tintin et ces nouveaux contextes empreints de sensualité.
En mêlant humour, audace et hommage, Xavier Marabout brouille les frontières entre art classique et culture populaire avec des œuvres originales où la nostalgie côtoie l’irrévérence.

samedi 7 septembre 2024

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999)
Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du provencal Gilbert Garcin (b.1929). La Croix en parle ICI.

Cet homme pousse, dans un cercle par définition infini et symbole d'un éternel recommencement, un cylindre qui efface éternellement les traces qu'il laisse derrière lui... Cette image est évidemment proche du mythe de Sisyphe, où l'homme est condamné à pousser un rocher qui retombe inexorablement. Albert Camus en avait fait un symbole de l'absurde : la quête humaine de sens dans un univers indifférent, sans réponse ultime.

" Il s'agit simplement d'être fidèle à la règle du combat. Cette pensée peut suffire à nourrir un esprit : elle a soutenu et soutient des civilisations entières. On ne nie pas la guerre. Il faut en mourir ou en vivre. Ainsi de l'absurde : il s'agit de respirer avec lui ; de reconnaître ses leçons et de retrouver leur chair. A cet égard, la joie absurde par excellence, c'est la création."

dimanche 1 septembre 2024

Jan Josef Horemans the Younger
Chez le médecin (18e.)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre flamand Jan Josef Horemans le Jeune (1714-1792). Héritier d’une tradition artistique familiale, il est le fils de Jan Josef Horemans l’Ancien, dont il s’inspire tout en affirmant un style qui lui est propre.
Il excelle à dépeindre de façon minutieuse et vivante la vie quotidienne dans les Flandres, des intérieurs bourgeois, des marchés animés ou des scènes conviviales, nous offrant ainsi  un aperçu précieux des interactions humaines et des mœurs de son époque.

J.J. H. - Interdiction de fumer
Le tableau ci-contre, qui illustre une scène amusante, en est un bon exemple. Une jeune femme a dissimulé sous sa jupe ample le brasero dont son mari a besoin pour allumer sa pipe, ce qui fait rire de bon coeur le jeune homme en tunique bleue. Fumer était alors considéré comme un vice, et certaines femmes essayaient d'en empêcher leurs maris. Le jeune homme hilare a déjà un verre à la main, et dans la pièce voisine, une servante s'affaire à servir ses compagnons.
Horemans le Jeune, tout en s’inscrivant dans la lignée des maîtres flamands de l’Âge d’or, modernise donc cet héritage avec une approche plus narrative et légère. Ses peintures, semblables à des instantanés de la société du XVIIIe siècle, documentent avec finesse les habitudes et les coutumes de la classe moyenne de son temps.

dimanche 25 août 2024

F.K. - Nous étions des paysans (1931)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français d'origine hongroise François Kollar (1904-1979). Arrivé en France dans les années 1920, il travaille d'abord comme tourneur et ajusteur chez Renault, et ce n'est qu'à partir de 1927 qu'il entre, par la petite porte, dans le monde de la photographie. Influencé par le mouvement moderniste, Kollar va se faire connaître pour ses images saisissantes de l'industrie et du monde du travail, qu’il capture avec un style à la fois documentaire et esthétique.

F.K. - Mineurs, Sin-le-Noble (1931)
Il fait partie de cette génération de photographes qui ont contribué à affirmer la photographie comme un art à part entière. Membre du groupe Le Rectangle avec des figures comme René-Jacques (voir avril 2024) et Jean Dieuzaide (qui fera l'objet d'une future publication), il s'est distingué par son travail de photographe publicitaire, ses clichés de scènes de la vie quotidienne et ses reportages sur la vie des ouvriers, dans une approche humaniste et visuellement saisissante. Le travail de François Kollar témoigne de son désir de faire passer un message social tout en conservant une grande rigueur technique et esthétique.

Étudiantes afghanes en 1978 Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des femmes, voici quatre clichés d...