In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 17 octobre 2021

Le vide-grenier du dimanche. deux clichés de la photographe française Eve Morcrette.
J'ai évolué vers une photographie plus intime, exacerbant ma principale obsession, le temps.
 
Eve Morcrette a une page Facebook, ICI


Eve Morcrette (2016)

GA1
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dimanche 10 octobre 2021

F. McCubbin - The letter (1884)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre australien Frederick McCubbin (1855-1917), un des cofondateurs de la Heidelberg School (voir sept. 2016), que l'on désigne aussi sous le nom d'impressionnisme australien. 
La lecture d'une lettre est une scène volontiers représentée par les peintres ; Vermeer à lui seul, pour ne parler que de la peinture hollandaise du XVIIe, l'a abondamment mise en scène ; l'échange épistolaire était alors marqueur d'un niveau d'instruction élevé.
Forcément illisible pour le spectateur, le courrier est un élément empli de mystère dont le sens, le contenu, restent à deviner dans l'attitude de celui ou celle qui en prend connaissance, dans l'expression de son visage, ou dans le contexte de sa lecture.... De celle lettre, puisqu'elle est décachetée - ou relue - à la faveur d'une promenade solitaire, on a envie d'imaginer qu'elle porte un message intime, et qui s'adresse au coeur de cette élégante jeune femme.

F. McCubbin - Down on his luck (1889)

Le second tableau nous donne à voir un swagman, un de ces travailleurs saisonniers itinérants qui sillonnaient l'Australie dans les grandes périodes de dépression économique - comme aux États-Unis le faisaient les hobos chantés par Woody Guthrie -, leurs maigres possessions enroulées dans ce qui leur servait de couche (le swag, ou bedroll) pour dormir à la belle étoile.

TW4

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dimanche 3 octobre 2021

A.S. Reese - Chuck in the tunnel

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photojournaliste américaine Andrea Star Reese (b.1952), déjà présentée ici en décembre 2017.
Ils sont extraits de la série documentaire The Urban Cave, qu'elle a réalisée de 2007 à 2014 sur les sans-abri qui vivent dans les souterrains ferroviaires sous les rues de Harlem. 

A.S.R. - One of Lisa's eleven children


"Ce qui dérange la société, écrivait Lydia Perréal dans J'ai 20 ans et je couche dehors, c'est que nous sommes ses victimes. En nous elle voit ses mauvaises notes, ses erreurs accumulées, son égoïsme, ses poubelles qu'elle ne sait pas où vider, les preuves vivantes de son échec."

NS2

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samedi 2 octobre 2021

Maarten van Heemskerck - Geometry (16e)
Une image et des mots. 
En contemplant cette oeuvre du maître hollandais Maarten van Heemskerck (1498-1574), qui nous donne à voir deux hommes prenant la mesure du monde, pourrait nous venir l'image plus prosaïque de deux maquignons qui évaluent d'un bestiau ce qu'il pourra leur rapporter.

Les mots pour l'accompagner sont extraits de l'ouvrage de Riccardo Petrella, Le bien commun - Éloge de la solidarité, traduit et publié en France en 1996.

Selon les Nouvelles Tables de la Loi, le monde est composé d'une série de marchés à conquérir. Le monde n'est pas composé de sociétés, de populations ayant une histoire, une culture, des besoins, des projets. Avant la société, c'est le marché qui compte. [....]
Alors que l'on cherche à éduquer nos sociétés à privilégier un développement durable (sustainable development) sur le plan environnemental et social, l'économie, elle, obéissant à la culture de la conquête, affirme qu'il n'y a pas de durabilité possible : ce qui compte, c'est gagner maintenant.
[....] Le nouveau monde mondialisé est surtout considéré comme un ensemble d'espaces de nouveaux gisements de richesses à exploiter. Le "village global" est ressenti et vécu surtout en tant que nouveau terrain d'affrontement entre les meilleurs candidats au pouvoir mondial. [....] Une nouvelle génération de conquérants est née. (En son sein), les financiers (et les industriels qui poursuivent davantage une stratégie financière) constituent une catégorie à part. Dans leur cas, en général, la culture de la conquête se transforme en une logique de prédation...
[....] La prédation ne crée pas de richesse. Elle ne fait que la prendre là où elle est. Elle a pris l'ampleur qu'on lui connaît suite à la vague de libéralisation des mouvements de capitaux qui a déferlé sur le monde dans les années 80 ; à l'abandon des mécanismes de contrôle public sur les capitaux ; à l'existence de 37 paradis fiscaux dans plusieurs régions du monde, et au maintien du secret bancaire.
[....] La culture d'un peuple est devenue également un marché comme les autres, et donc un marché à conquérir ...

JP4 ICI