In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 22 juillet 2018

Ed Clark - La rue Norvins, Paris (1946)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Edward Clark (1911-2000). Né à Nashville, dans le Tennessee, Ed Clark abandonne le lycée pour travailler au Nashville Tennessean en prétendant être déjà photographe - un coup de bluff qui fonctionne et marque le début d’une longue carrière.
E.C. - Marilyn Monroe
Griffith Park, L.A.
 (1950)

Il rejoint Life comme pigiste dès 1936 et devient membre du personnel en 1944, tout en continuant à vivre à Nashville, une exception acceptée par Life grâce à la qualité de son travail : il est l'auteur du célèbre cliché de l'adjudant-chef Graham Jackson pleurant le défunt président Roosevelt le 13 avril 1945.
Mais de tous les clichés réalisés pour le great American magazine, son portrait d’un jeune peintre dans une rue de Montmartre (ci-dessus) est de son propre aveu celui qu’il préfère..
I didn't know where France was, let alone Paris. It was so beautiful that I just started photographing.
AV3
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dimanche 15 juillet 2018

Titien - L'homme au gant (c.1520)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Tiziano Vecellio, plus connu sous le nom de Titien ou Le Titien (c.1488-1576), peintre de l'école vénitienne attachée à la couleur 
- « Le coloris est l’âme de la peinture », disait-on alors dans la Sérénissime -, et l'une des trois grandes figures, avec Véronèse et Le Tintoret, de la Renaissance tardive.
On lui doit aussi bien des retables monumentaux, comme l’Assomption de la Vierge (1518), que des portraits d’une intensité psychologique inédite, ou encore les grandes séries mythologiques destinées aux cours princières d’Europe.

Titien - La Vénus d'Urbin (1538)
Né dans une famille aisée de militaires et de juristes, celui qui deviendra le "portraitiste des princes" est placé à l'âge de 10 ans chez le mosaïste Zucato, à Venise. Cinq ans plus tard, il rejoint l'atelier de Bellini où il fait la connaissance de Giorgione avec qui il se lie d'amitié ; et le reste appartient à l'histoire. Impossible en quelques lignes de résumer la carrière et la vie de celui qui a travaillé pour les plus grands de son temps - Charles Quint, Philippe II d'Espagne, les doges de Venise - tout en sachant garder une liberté d’invention qui fait de son œuvre un sommet de la peinture occidentale. Est-ce exagéré de dire que le Titien, par sa maîtrise de la couleur, surpassait tous les peintres de son temps ? La chaleur illumine sa peinture, ses personnages sont irradiants de vie, son oeuvre est le testament d'un génie qui a laissé une marque ineffaçable dans l'histoire de l'art.
PW1
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samedi 14 juillet 2018

Anonyme - Arkansas (1940)
Une image et des mots.
Les idées de la Révolution française ont eu une influence significative sur le mouvement abolitionniste américain, notamment au XIXe siècle, à l’époque de la guerre de Sécession (1861-1865). Les principes de liberté, d’égalité et de droits universels proclamés en 1789 dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ont résonné parmi les abolitionnistes américains, qui voyaient dans ces idéaux un fondement moral et philosophique pour condamner l’esclavage.
Les abolitionnistes américains, comme Frederick Douglass ou William Lloyd Garrison, ont souvent cité ces principes pour dénoncer l’hypocrisie d’un système esclavagiste dans une nation fondée sur la liberté et l’égalité. De plus, les révoltes d’esclaves inspirées par la Révolution française, comme celle de Saint-Domingue, ont montré que les idéaux révolutionnaires pouvaient non seulement être un moteur de libération, mais aussi de bouleversements sociaux radicaux.
Au États-Unis, les débats divisés sur l'esclavage ont mené à la guerre de Sécession et, finalement, à l’abolition de l’esclavage avec le 13e amendement en 1865.
Ainsi, les idéaux de la Révolution française ont été une source d’inspiration et de justification pour les combats abolitionnistes outre-Atlantique.

Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : "Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère."
Voltaire, Candide (1759).
MJ1

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dimanche 8 juillet 2018

H.M. - Nuit de clair de lune (1883)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre finlandais Hjalmar Munsterhjelm (1840-1905), associé au romantisme tardif. Formé par Oswald Achenbach puis par Hans Gude (voir mai 2015), on retrouve dans ses toiles l'influence de l'école de Düsseldorf, qui ne voyait pas tant le paysage comme un simple sujet documentaire que comme un moyen d'exprimer des sentiments. Ce qu’il peint, ce sont surtout des scènes de nature finlandaise : vastes forêts, lacs gelés, couchers de soleil, brumes d’automne... 

H.M. - Route en Finlande (1965)
La peinture de paysage, en tant que genre autonome, ne s’est pas imposée d’emblée dans l’histoire de l’art occidental.
Longtemps reléguée au rang de décor secondaire dans les scènes religieuses ou mythologiques, elle ne devient un sujet en soi qu’au fil d’un long processus, à la fois culturel et esthétique. C’est dans l’Europe du Nord, au XVIIe siècle, que cette transformation s’amorce véritablement : des artistes flamands et hollandais commencent alors à explorer les paysages pour eux-mêmes, sans autre justification narrative. Le regard porté sur la nature change ; ce n’est plus seulement un décor, mais un motif en soi digne d’attention, voire de contemplation.
Dans ce contexte, les écoles du Nord de l’Europe – des Pays-Bas à la Scandinavie – jouent un rôle majeur dans l’émergence d’une sensibilité nouvelle, attachée aux effets de lumière, aux atmosphères, à la solitude des ciels ou à la simplicité d’une plaine. La tradition nordique du paysage se distingue par cette capacité à traduire l’émotion suscitée par la nature, souvent dans une tonalité sobre, silencieuse, voire mélancolique comme ici avec ce lac au clair de lune.
C’est dans cette filiation que s’inscrivent de nombreux peintres nordiques du XIXe siècle comme Hjalmar Munsterhjelm, pour qui le paysage devient non seulement un sujet esthétique, mais aussi une manière de suggérer des états d’âme, des silences, des méditations.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...