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H.M. - Nuit de clair de lune (1883) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre finlandais Hjalmar Munsterhjelm (1840-1905), associé au romantisme tardif. Formé par Oswald Achenbach puis par Hans Gude (voir mai 2015), on retrouve dans ses toiles l'influence de l'école de Düsseldorf, qui ne voyait pas tant le paysage comme un simple sujet documentaire que comme un moyen d'exprimer des sentiments.
Ce qu’il peint, ce sont surtout des scènes de nature finlandaise : vastes forêts, lacs gelés, couchers de soleil, brumes d’automne...
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H.M. - Route en Finlande (1965) |
La peinture de paysage, en tant que genre autonome, ne s’est pas imposée d’emblée dans l’histoire de l’art occidental.
Longtemps reléguée au rang de décor secondaire dans les scènes religieuses ou mythologiques, elle ne devient un sujet en soi qu’au fil d’un long processus, à la fois culturel et esthétique. C’est dans l’Europe du Nord, au XVIIe siècle, que cette transformation s’amorce véritablement : des artistes flamands et hollandais commencent alors à explorer les paysages pour eux-mêmes, sans autre justification narrative. Le regard porté sur la nature change ; ce n’est plus seulement un décor, mais un motif en soi digne d’attention, voire de contemplation.
Dans ce contexte, les écoles du Nord de l’Europe – des Pays-Bas à la Scandinavie – jouent un rôle majeur dans l’émergence d’une sensibilité nouvelle, attachée aux effets de lumière, aux atmosphères, à la solitude des ciels ou à la simplicité d’une plaine. La tradition nordique du paysage se distingue par cette capacité à traduire l’émotion suscitée par la nature, souvent dans une tonalité sobre, silencieuse, voire mélancolique comme ici avec ce lac au clair de lune.
C’est dans cette filiation que s’inscrivent de nombreux peintres nordiques du XIXe siècle comme Hjalmar Munsterhjelm, pour qui le paysage devient non seulement un sujet esthétique, mais aussi une manière de suggérer des états d’âme, des silences, des méditations.
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