In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 9 juillet 2017

J Czapski - Musée (1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et écrivain polonais Jósef Czapski (1896-1993), figure éminente de Kultura, le magazine des polonais dissidents en France, et membre des Kapistes, dont le chef de file, Jósef Panciewicz - lui-même influencé par Bonnard et les postimpressionnistes - est à l'origine du courant coloriste polonais.
Natif de Prague, Czapski part en 1915 étudier à Saint-Petersbourg, où il sera témoin de la révolution de 1917. Il s'engage dans l'armée polonaise, mais ayant déclaré vouloir servir sans armes, il est chargé de retrouver les officiers disparus de son régiment, qu'il apprend avoir été exécutés par les bolchéviques.

J.C - The boy in front of de Stael
(1981)
Après la guerre, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie.
C'est en 1924 qu'il part pour la France, avec 12 de ses camarades Kapistes qui comme lui réfutent la peinture polonaise académique ; il y rencontre François Mauriac et la lecture de Proust, puis retourne en Pologne en 1932.
Lorsqu'en 1939 l'Union Soviétique et l'Allemagne nazie envahissent son pays, Jósef Czapski est successivement interné dans trois camps soviétiques : Starobilsk, Pawliszczew Bor, et enfin Griazowiec. La majorité des 4000 prisonniers de Starobilsk sont regroupés avec ceux d'autres camps, et tous seront massacrés dans la forêt de Katyn.
Seuls soixante-dix neuf survivants de Starobilsc sont transférés à Giazowiec, parmi lesquels Czapski qui luttera contre l'enfermement en donnant à ses camarades prisonniers des conférences sur la littérature française. Ces années de détention, mais aussi après sa libération ses périples au Moyen-Orient et sa participation aux combats de Monte Cassino, il va les relater dans "Terre inhumaine", publié en France en 1949 ; c'est à partir de cette époque, après avoir par la plume porté témoignage, qu'il se remet à peindre.
SU1
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dimanche 2 juillet 2017

Alex Prager - Eve (2008)

 Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe et réalisatrice américaine Alex Prager (b.1979). Le premier fait partie de la série The big valley, Silver Lake Drive. 

Alex Prager - Hawkins Street (2017)

C'est une exposition de William Eggleston (voir mai 2013), vue à Los Angeles en 2000, qui l'a amenée à la photographie.
Comment savoir si le moindre oiseau fendant la voie des airs n'est pas un monde de joie emprisonné par nos cinq sens, s'interrogeait William Blake.

MH3
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samedi 1 juillet 2017

Eugène Boudin - Deauville à marée basse (1863)
Une image et des mots. Où il sera question du poids des nuages... Il n'est pas surprenant que les nuages, phénomènes météorologiques fugitifs et éphémères, et dont les formes changeantes sont propices aux errements de l'imagination, soient un sujet poétique majeur. Leur représentation abonde dans la peinture, et leur évocation dans la littérature : soyeux, fibreux, cotonneux, les plumes les plus admirées ont pour les évoquer filé à l'envi la métaphore textile. Pourtant, à en croire Bernardin de Saint-Pierre, aucun pinceau ne peut rendre, ni aucune langue exprimer, la beauté des nuages...
Alors, plutôt qu'un texte littéraire, j'ai choisi pour accompagner cette image un extrait d'un article publié sur le site de la chaîne météo.

"En calculant la surface couverte par un nuage (de quelques dizaines de mètres pour un petit cumulus à plusieurs dizaines de kilomètres pour un foyer orageux) et son extension verticale, et connaissant la densité d'eau du nuage en question (de 0,5g/m3 à 5 g/m3) il est aisé ensuite de calculer son poids, et de se rendre compte que ce sont parfois de véritables icebergs qui flottent au-dessus de nos têtes lorsqu'il s'agit des cumulonimbus. Si le brouillard ne pèse que quelques kilos par m3, un cumulus pourra contenir de 1000 à 2000 tonnes d'eau. Un cumulonimbus (nuage d'orage) de bonne taille pourra peser de 50.000 à 300.000 tonnes d'eau, pouvant atteindre 800.000 tonnes pour les plus gros.
Lorsqu'ils forment un orage de taille classique, de 50 km² par exemple, ils pourront peser un million de tonnes. Enfin, un orage multicellulaire (formé d'un amas de cumulonimbus qui génèrent les gros orages d'été) pourra peser jusqu'à 25 millions de tonnes."

L'image, c'est une toile d'Eugène Boudin, "Deauville à marée basse", que j'ai retenue pour ses beaux ciels ennuagés après avoir hésité avec un autre tableau peint quelques années plus tard, en 1874, par Courbet : la "Vue sur le lac Léman".

dimanche 25 juin 2017

G.T. - Jeune fille dans un centre pour
réfugiés, Barcelone (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photojournaliste allemande Gerda Taro (1910-1937), la première femme à aller au front comme reporter de guerre, et la première à y mourir.
En 1934, jeune juive réfugiée à Paris pour fuir le nazisme, elle y rencontre Endre Friedman, un photographe hongrois qui peine à se faire un nom dans le monde du photojournalisme... Ce nom, elle va donc avoir l'idée de le changer, et elle invente le personnage du photographe américain Robert Capa; dès lors la carrière de Friedman décolle.

G.T. - Enfants sur une barricade
Barcelone
(1936)
En 1937, alors que depuis un an elle couvre la Guerre d'Espagne sur le front républicain, elle meurt écrasée par un char.. Rafael Alberti, qui disait qu'elle avait "le sourire d'une jeunesse immortelle", reconnaît le corps, Pablo Neruda prononce l'éloge funèbre, et Gerda Taro glisse dans l'oubli...
Ce n'est qu'en 2007, avec l'apparition de la "valise mexicaine", ICI, et son extraordinaire contenu de 4500 négatifs sur la guerre d'Espagne, que le monde découvre son travail.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...