In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 14 février 2016

William Hogarth - Beer Street (1751)

Le vide-grenier du dimanche. Deux gravures du peintre et  graveur anglais William Hogarth (1697-1764) que l'on peut    admirer au Victoria and Albert Museum. Sur l'une tous les bienfaits de la bonne bière anglaise, et sur l'autre les terribles ravages du gin : famine, folie, infanticide, suicide... Hogarth manifestait ainsi son soutien au Gin Act de 1751, une loi du Parlement pour combattre les méfaits de l'alcool, considéré alors comme la première cause de la criminalité à Londres. 

W.H. - Gin Lane (1751)

Alors que la philosophie enseigne comment l'homme prétend penser, écrivait René Daumal dans La grande beuverie, la beuverie montre comment il pense. Importé pour la première fois des Pays Bas à la fin du 17ème siècle le gin concurrença rapidement la bière anglaise. Abondant et bon marché, sa consommation culmine vers 1730, avec ce que l'on appelle alors le Gin Craze, à une moyenne de 2 pintes par semaine (plus d'un litre) par londonien.

SH1
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dimanche 7 février 2016

A.Altdorfer - Suzanne au bain (1526)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur de l'école du Danube Albrecht Altdorfer (1480-1538). Moins connu aujourd'hui que Dürer ou Baldung Grien, il est une figure majeure de la Renaissance allemande; avec eux et quelques autres, il est de ceux qui illustrèrent les marges du Livre d'Heures de l'empereur Maximilien d'Autriche. Proche des cercles humanistes il a aussi illustré d'aquarelles Vita Federici et Maximiliani de Josef Grünpeck (auteur par ailleurs d'un fameux traité sur la "mentulagre").

A.A. - Départ de Saint Florian
(c.1516)

Plutôt que sa très belle Adoration des Mages, ou encore sa grandiose Bataille d'Alexandre, j'ai choisi son Départ de Saint Florian et surtout l'épisode biblique - rapporté dans le Livre de Daniel -, de Suzanne au bain, l'histoire d'une jeune fille accusée d'adultère par deux vieillards à qui elle se refuse, et qui pour se venger tentent de la faire condamner à mort.

samedi 6 février 2016

Une image et des mots. L'image c'est cette capture d'écran d'une scène de Damnation, du cinéaste hongrois Béla Tarr.
Pour aller avec, j'ai pensé à un extrait de la dernière page de Matinales (1956), de Jacques Chardonne.

"La mélancolique possession de la matière ne m'a point gêné; je n'en ai pas voulu, justement. J'en ai retenu l'inexplicable; l'amour, quelquefois, et avec méfiance; la beauté, toujours; les "plaisirs" quand ils sont l'ombre du bonheur; "l'art pour l'art", au sens profond, qui n'est pas sur le plan strictement terrestre, du moins qui est un peu dégagé de la substance humaine la plus éphémère, et qui devient grossier dans la mesure où il s'y insère davantage; en somme, les signes étranges d'un monde qui n'est pas proprement humain.

Béla Tarr - Damnation (1988)
De ce monde invisible, je me suis approché à reculons, refusant toutes les interprétations comme sacrilèges. Je me sens plus humble encore, plus ouvert à tout le possible, plus confiant dans le doute, à mesure que vient l'heure de l'oubli; et si le Dieu qui m'a créé doit me recevoir, je lui rendrai sa créature telle qu'il l'a faite, l'esprit aveugle et que je n'ai pu changer
."

dimanche 31 janvier 2016

Le vide-grenier du dimanche. Comme à l'accoutumée, en ce jour de clôture du 43e Festival de la bande dessinée d'Angoulême, en voici encore une que j'aime beaucoup.
Il s'agit de l'adaptation en roman graphique des formidables aventures du détective Nestor Burma, créé en 1942 par Léo Malet.
Le 9ème tome de cette bande dessinée - créée en 1982 par Tardi à qui l'on doit les quatre premiers - est paru l'an dernier sous le titre Micmac moche au Boul'Mich (scénario et dessin Nicolas Barral).

dimanche 24 janvier 2016

Lutz Dille - Three in a window (1959)
Le vide-grenier du dimanche. À l'occasion de la sortie, il y a quelques semaines, du documentaire qui lui est consacré par le réalisateur Lucas Vernier, deux clichés du canadien d'origine allemande Lutz Dille (1922-2008).
"Behind the yellow door", c'est le portrait d'un artiste foutraque, aujourd'hui décédé, qui a consacré sa vie multiple à une unique obsession : photographier les gens dans les rues du monde.

L. Dille - Yorkville, Ontario (1965)
À l'âge de 17 ans il essaie de fuir l'Allemagne nazie à bicyclette mais, capturé, il est envoyé sur le front russe.
Après la guerre, avant d'émigrer au Canada, il vit un temps en France où il s'initie à la photographie de rue. Il y reviendra, et vivra près de 30 ans dans le Sud Ouest.
Ce vagabond loufoque a terminé son existence presque anonyme à Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne, entre potager, collages et chambre noire, à deux pas de ma maison.

dimanche 17 janvier 2016

A. Bocchi - Bianca en rose (1930)
Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles de l'italien Amedeo Bocchi (1883-1976).
Troisième d'une fratrie de sept, il était destiné à seconder son père dans son métier de décorateur et, dans cette perspective, il fut inscrit à l'âge de 12 ans à l'Institut Royal des Beaux-Arts, à Parme. Sur les conseils de son professeur, après des résultats exceptionnels au diplôme, sa famille l'envoya étudier à Rome pendant trois ans, à l'École libre du nu de la Via di Ripetta.
Amedeo Bocchi a livré, durant les premières années du Novecento, quelques toiles qui montraient tout son goût pour la peinture sociale et témoignaient d'un véritable engagement.

A. Bocchi - Dans le parc (1915)





Puis il partit s'installer à Padoue pour y travailler à la restauration des fresques de la basilique Saint Antoine, et s'intéressa parallèlement à l'art du portrait.
Et ce sont deux portraits que j'ai choisi de présenter aujourd'hui; le premier, à l'atmosphère recueillie et intime, est celui de sa fille Bianca, disparue prématurément à l'âge de 26 ans.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...