In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 1 août 2015

R.K. - Figure of nude man running among the stars

Une image et des mots. Cette gravure du peintre et illustrateur américain Rockwell Kent, sur qui je reviendrai, a été acquise par le Musée des beaux-arts de San Francisco (FAMSF) en 1963.
Elle me fait penser à un passage de Vivre à part soi, un des trois essais de l'essayiste anglo-irlandais William Hazlitt - peintre lui aussi, d'ailleurs -, parus chez La Table Ronde sous le titre La solitude est sainte.

Marchons donc intrépidement, où que nous conduise le cours des hasards de la vie. Où qu'ils nous conduisent, quelle que soit la côte à laquelle ils nous jettent, nous ne serons jamais tout à fait étrangers. Nous constaterons la même marche des saisons, et le même soleil et la même lune guideront le cours de notre année. La même voute azurée, pailletée d'étoiles, se déploiera partout au dessus-de nos têtes. Il n'est aucune partie du monde d'où nous ne puissions admirer ces planètes qui parcourent, comme la nôtre, diverses orbites autour du même soleil ; d'où nous ne puissions découvrir un objet encore plus extraordinaire, cette armée d'étoiles fixes, suspendues dans l'immense espace de l'univers, soleils innombrables dont les rayons éclairent et chérissent les mondes inconnus qui tournent autour d'eux - et quand je suis transporté par de telles méditations, quand mon âme s'élève ainsi jusqu'au ciel, peu m'importe le sol sur lequel je marche.

JM2
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dimanche 26 juillet 2015

Rainer Arend - Held (2011)

Le vide-grenier du dimanche. Je ne sais rien du photographe allemand Rainer Arend, découvert un peu par hasard, sinon que lorsqu'on lui demande quel genre de personne il est, il emprunte sa réponse à Bob Dylan : Ich bin ein anderer, "je suis un autre"

R.A. - Fall nicht ... (2014)







C'était déjà suffisant pour susciter mon intérêt, et je ne regrette pas d'avoir voulu découvrir un peu plus de son travail, même si l'esthétique n'est pas ce qui m'intéresse le plus en photographie.
J'ai même eu du mal à faire mon choix dans tous les clichés que j'ai parcourus, souvent d'une envoûtante tonalité très expressionniste, et aux titres parfois énigmatiques, comme ce cliché intitulé Fall nicht durch die Zeit, "Ne tombe pas dans le temps".

DR1

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samedi 25 juillet 2015

Carl Gustav Carus - Île de Rügen (1819)

Une image et des mots. L'image, c'est un tableau que j'aime énormément (commentaire évidemment superflu) du peintre romantique allemand Carl Gustav Carus (1789-1869) et dont le titre complet est Clair de lune près de l'île de Rügen.

Les mots sont un extrait du roman de Julien Gracq, Le rivage des Syrtes (1951) pour lequel il a refusé le prix Goncourt, et à propos duquel Antoine Blondin avait pu dire qu'il s'agissait là d'un "imprécis d'histoire et de géographie à l'usage des civilisations rêveuses".

Je rivais mes yeux à cette mer vide, où chaque vague, en glissant sans bruit comme une langue, semblait s'obstiner à creuser encore l'absence de toute trace, dans le geste toujours inachevé de l'effacement pur. J'attendais, sans me le dire, un signal qui puiserait dans cette attente démesurée la confirmation d'un prodige. Je rêvais d'une voile naissant du vide de la mer. 
Je cherchais un nom à cette voile désirée. Peut-être l'avais-je déjà trouvé.

FS3
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Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...