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AP1 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
samedi 4 octobre 2014
dimanche 28 septembre 2014
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Colin Jones - Blackpool (1966) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et photojournaliste anglais Colin Jones (b.1936).
D'abord danseur de ballet - il épouse la danseuse étoile canadienne Lynn Seymour -, Colin Jones met les tournées à profit pour documenter la vie des coulisses mais aussi celle des villes et des régions traversées.
C'est ainsi qu'il découvre, en 1961, des chercheurs de charbon dans les dépotoirs de Birmingham ; abandonnant alors son métier pour devenir photographe il y retourne l'année suivante et réalise pour The Observer une série documentaire sur les mineurs et les travailleurs pauvres du nord-est de l'Angleterre.
Aux côtés d'autres photographes comme Don McCullin, qui fera l'objet d'une prochaine publication, il collabore désormais à The Observer pour qui il couvrira aussi bien l'activité des docks de Liverpool que les émeutes raciales aux États-Unis ou l'effervescence du Swinging London.
Ces deux clichés, inutile de dire que je les aime puisque mon choix en témoigne ; j'y retrouve ce que j'aime en photographie, cet équilibre ténu entre la valeur esthétique, la trace documentaire, la part de récit, et l'humanité qui affleure, avec ou sans présence humaine. À Blackpool, en 1966, une jeune femme ajuste ses bigoudis devant un miroir, ou peut-être une fenêtre. Rien d’extraordinaire, mais j'y sens une tension douce, où se mêlent le désir d’être belle et la lassitude du quotidien. À Newcastle, en 1962, un homme marche sans hâte dans une rue ouvrière aux murs de briques sombres. Le sol luit sous la pluie, et au loin les grues des chantiers navals - sans doute ceux de Swan Hunter -, dressent leur ossature dans la brume. Scène d'apparence déserte et pourtant pleine d’un passé ouvrier, d’un quotidien rude, de silence, et de force contenue.
dimanche 21 septembre 2014
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A. Cecioni - Les brodeuses (1866) |
Formé à l’Académie de Florence, il s’écarte rapidement des conventions académiques pour se rapprocher des Macchiaioli ("ceux qui font des taches", mais à ne surtout pas confondre avec le Tachisme), un mouvement en marge duquel il allait créer avec Giuseppe de Nittis, en 1863, l'école de Resina. Les Macchiaioli étaient un groupe de peintres originaires de tout le pays, historiquement lié à la réunification, le Risorgimento, et qui voulaient rompre avec la tradition romantique et académique de la peinture italienne pour peindre simplement la réalité du monde et celle du quotidien.
Cecioni se distingue par un style sobre, direct, souvent intimiste, qui privilégie les petits formats, les scènes modestes et une certaine économie de moyens.
Mais ces deux toiles, avec leurs fenêtres grand ouvertes, ne dégagent pas l'atmosphère un peu oppressante que l'on peut ressentir devant d'autres de ses scènes d'intérieur, une sensation qui est peut-être due autant à un décor parfois austère qu'à l'absence de mouvement.
Ni lyrisme ni pathos, mais une attention aiguë aux attitudes et aux silences. Adriano Cecioni a aussi été un théoricien engagé, qui défendait une peinture “vraie”, tournée vers la vie réelle et dégagée des grands sujets historiques ; dans un de ses écrits, il déclarait :
« La vérité et la vie sont l’âme de l’art. »
samedi 20 septembre 2014
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Sans titre |
Une image et des mots.
Les mots sont extraits de Civilisation et frivolité, in Précis de décomposition du philosophe roumain Émile Cioran.
Il faut être reconnaissant aux civilisations qui n'ont pas abusé du sérieux, qui ont joué avec les valeurs et qui se sont délectées à les enfanter et à les détruire. Connaît-on en dehors des civilisations grecque et française une démonstration plus lucidement badine du néant élégant des choses ?
Le siècle d'Alcibiade et le dix-huitième siècle français sont deux sources de consolation. Tandis que ce n'est qu'à leur stade dernier, à la dissolution de tout un système de croyances et de moeurs que les autres civilisations purent goûter à l'exercice allègre qui prête une saveur d'inutilité à la vie, - c'est en pleine maturité, en pleine possession de leurs forces et de l'avenir, que ces deux siècles connurent l'ennui insoucieux de tout et perméable à tout. [....]
Personne n'atteint d'emblée à la frivolité. C'est un privilège et un art ; c'est la recherche du superficiel chez ceux qui s'étant avisés de l'impossibilité de toute certitude, en ont conçu le dégoût ; c'est la fuite loin des abîmes, qui, étant naturellement sans fond, ne peuvent mener nulle part.
dimanche 14 septembre 2014
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Dolorès Marat - Les anges, Deauville (1986) |
En 1995, elle devient photographe indépendante et collabore avec des marques prestigieuses comme Hermès, J.M. Weston et Leica, ainsi qu'avec des publications comme Libération, Le Monde et Les Inrocks.
Discrète, insensible et étrangère aux modes, elle shoote à la sauvette..
"Quand je prend une photo, je fais très vite, quand j'ai l'émotion, le plus souvent en marchant... Même si c'est interdit ou dangereux, comme dans certains quartiers de New York, je ne peux pas m'empêcher de la prendre.."
Et pour ses tirages, elle emploie le procédé Fresson ; cette technique au charbon, qui donne à l'image une douceur toute veloutée, fut mise au point au XIXème siècle pour les photographes pictorialistes puis adaptée à la couleur au cours du XXème.
Il faut lire ICI le bel entretien qu'elle a accordé le 24 août 2013 à Transatlantica, revue d'études américaines.
Et pour ses tirages, elle emploie le procédé Fresson ; cette technique au charbon, qui donne à l'image une douceur toute veloutée, fut mise au point au XIXème siècle pour les photographes pictorialistes puis adaptée à la couleur au cours du XXème.
Il faut lire ICI le bel entretien qu'elle a accordé le 24 août 2013 à Transatlantica, revue d'études américaines.
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