In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 20 septembre 2014

Sans titre

Une image et des mots.
Les mots sont extraits de Civilisation et frivolité, in Précis de décomposition du philosophe roumain Émile Cioran.

Il faut être reconnaissant aux civilisations qui n'ont pas abusé du sérieux, qui ont joué avec les valeurs et qui se sont délectées à les enfanter et à les détruire. Connaît-on en dehors des civilisations grecque et française une démonstration plus lucidement badine du néant élégant des choses ? 
Le siècle d'Alcibiade et le dix-huitième siècle français sont deux sources de consolation. Tandis que ce n'est qu'à leur stade dernier, à la dissolution de tout un système de croyances et de moeurs que les autres civilisations purent goûter à l'exercice allègre qui prête une saveur d'inutilité à la vie, - c'est en pleine maturité, en pleine possession de leurs forces et de l'avenir, que ces deux siècles connurent l'ennui insoucieux de tout et perméable à tout. [....]
Personne n'atteint d'emblée à la frivolité. C'est un privilège et un art ; c'est la recherche du superficiel chez ceux qui s'étant avisés de l'impossibilité de toute certitude, en ont conçu le dégoût ; c'est la fuite loin des abîmes, qui, étant naturellement sans fond, ne peuvent mener nulle part.

JP4 ICI