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ML6 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
samedi 19 juillet 2014
dimanche 13 juillet 2014
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Sofie Ribbing - Boys drawing (1884) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Sofie Amalia Ribbing (1835-1894), peintre suédoise discrète mais singulière, dont la sensibilité mélancolique éclaire l’histoire de l’art nordique du XIXe siècle. Formée d’abord à Stockholm, puis à Düsseldorf auprès de Karl Sohn et enfin à Paris dans l'atelier de Jean-Baptiste-Ange Tissier, elle évolue dans des cercles artistiques cosmopolites sans se départir d'une forme de retenue qui semble faire écho à la gravité tranquille de ses sujets.
Loin des effusions romantiques et des éclats de la modernité, son approche mêle rigueur académique et émotion intime.
Ses portraits, souvent féminins, frappent par leur intériorité ; les regards, calmes et profonds, semblent apaisés, une lumière douce enveloppe les visages...
Le premier tableau en est une belle illustration ; conservé au musée de Göteborg, il est considéré, pour l'atmosphère que donne à la scène cette extrême douceur de la lumière, comme une oeuvre majeure de la peinture suédoise.
dimanche 6 juillet 2014
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John Gutmann - Texas car (1937) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du peintre et photographe américain John Gutmann (905-1998). Natif de Breslau, alors en Allemagne et devenue aujourd'hui Wroclaw en Pologne, il étudie à l'Académie Nationale des Arts et Métiers, avant d'aller s'installer à Berlin en 1927.
Berlin était la plus grande ville du monde quand j'y vivais, à la fin des années 1920 et début des années 1930. C'était la ville la plus sophistiquée, la plus décadente, et elle attirait la plus puissante concentration de talents créatifs dans le monde. Cinéma, théâtre, arts, tout le monde y était...(in San Francisco Examiner, 1989).
Juif, et jugé "dégénéré", il ne peut plus exposer ses peintures dans l'Allemagne devenue nazie, et émigre en 1933 aux États-Unis pour s'installer à San Francisco où, presque par nécessité, il va désormais travailler comme photographe et photojournaliste (Time, Saturday Evening Post). Dès 1936, il enseigne au San Francisco State College où il va fonder le département de photographie.
On a dit de lui (le critique d'art Kenneth Baker dans le San Francisco Chronicle en 1997) qu'il était un émissaire du modernisme européen, qui avait apporté un nouvel angle de vision sur la scène américaine.
I photographed the popular culture of the United States differently from American photographers. I saw the enormous vitality of the country. [....] I was seeing America with an outsider's eye - the automobiles, the speed, the freedom, the graffiti...
samedi 5 juillet 2014
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Mitsuo Shiraïshi, Labyrinth |
"Quand il y a un objet, il y a une signification, une ampleur, qui rajoute une voie d'interprétation.
Ça parle trop! Le non-dit peut avoir davantage de sens. Comme en musique, ce ne sont pas toutes les notes qui sont importantes mais ce qui est entre les notes. Mais pour l'entendre, on a besoin de toutes les jouer."
Pour accompagner cette image, quelques mots de Samuel Beckett, extraits de L'innommable, publié en 1953 aux éditions de Minuit.
(...) il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer.
Pour accompagner cette image, quelques mots de Samuel Beckett, extraits de L'innommable, publié en 1953 aux éditions de Minuit.
(...) il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer.
dimanche 29 juin 2014
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Paul Sample - Beaver meadow (1939) |
Né dans le Kentucky, formé d’abord comme architecte, Sample bifurque vers la peinture après un séjour en sanatorium durant lequel il commence à dessiner. Il étudie alors à l’Art Students League de Los Angeles, puis se forme aux côtés de Jonas Lie et à Woodstock, où il se lie au courant régionaliste.
Ce mouvement - illustré par ailleurs par Grant Wood ou Thomas Hart Benton -, témoigne d'un monde rural au mode de vie bouleversé par celui des affaires et par les nouveaux modes de transport. C'est précisément ce que Paul Sample s'attache à représenter, le quotidien modeste, les scènes de travail, les paysages du Nord-Est, sans héroïsation ni misérabilisme.
On peut aussi considérer qu'une bonne part de son oeuvre s'inscrit dans ce que l'on appelle le réalisme social, ce mouvement né en France au 19ème siècle avec Courbet, Daumier, ou encore Millet et qui est devenu prépondérant aux États-Unis avec la survenue de la Grande Dépression. Voir à cet égard les peintres de l' Ashcan school, ou le travail de photographes comme Dorothea Lange, Lewis Hine, Berenice Abbott, et bien d'autres encore ... Rien de tapageur, sinon la justesse des gestes, la présence des objets, la chaleur discrète d'intimités partagées. C’est ce mélange de réalisme presque ethnographique et d’émotion contenue qui me touche chez Paul Sample.
dimanche 22 juin 2014
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Syd Shelton - London Docklands (1990) |
Né dans le Yorkshire, formé aux beaux-arts, il se tourne vers la photographie après un séjour en Australie.
De retour à Londres, il devient l’un des principaux visages du mouvement Rock Against Racism, collectif né en réaction à la montée de l’extrême droite et aux prises de position racistes de certaines figures musicales de l’époque.
Shelton en devient le photographe officieux, arpentant concerts, manifs, rues populaires, pour saisir toute l’énergie de cette jeunesse métissée et en colère, où se mêlent le punk, le reggae, la revendication et l'espoir.
I reject the notion that the photographer is an impassive observer. You construct the argument of what you want to say through the language of photography, through the shots you take and the angles you choose.
L'Earth & Stars Pub, à Brighton, vient de lui consacrer une belle expo.
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