In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 27 avril 2014

A. Arkhipov - Les lavandières (1899)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du russe Abram Iefimovitch Arkhipov (1862-1930). Issu d'une famille de paysans pauvres qui pourtant feront l'effort de l'envoyer dès l'âge de 15 ans à l'École de peinture et d'architecture de Moscou, Arkhipov fait partie de la génération d’artistes qui émerge au tournant du XIXe et du XXe siècle, un moment où l’art russe oscille entre l’héritage classique et les influences plus modernes, parfois radicales. À Moscou, il a pour maître Vassili Perov qui va l'encourager à donner de la vie la plus rude une peinture réaliste. Puis il va se former à l'Académie impériale des Beaux-Arts de Saint Petersbourg, avant de revenir à Moscou pour y suivre cette fois l'enseignement de Vassili Polenov.

A. Arkhipov - Après le dégel (1895)
Diplômé, il entreprend avec quelques camarades artistes un voyage le long de la Volga, peignant jour et nuit et dormant chez l'habitant dans les villages paysans.
C'est ainsi qu'il rejoint en 1890 un groupe progressiste de peintres réalistes appelé "Peredvizhniki", les Ambulants, qui depuis une vingtaine d'années sillonnent les campagnes et y présentent des expositions itinérantes, avec l'ambition de sortir l'art des salons pour l'amener dans la vie du peuple.

dimanche 20 avril 2014

Jean Marquis - Dockers, Liverpool (1955)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire Jean Marquis (b.1926), fils d'Armentières, dans le Nord où il grandit dans une famille d'ouvriers et dont il a photographié la vie rude et laborieuse. Ce passé ouvrier marque profondément son regard, et son travail s'inscrit dans ce qu'il est convenu d'appeler la tradition humaniste, une photographie engagée dans la lignée de son mentor Robert Capa, mais aussi d'Henri Cartier-Bresson ou de David Seymour. 

Jean Marquis - Sans titre
Il découvre la photographie en 1947, après la guerre, et devient rapidement l’assistant de son oncle par alliance, le photographe Paul Strand (voir juin 2008). Cette rencontre est décisive : elle lui ouvre la voie d’un travail patient, exigeant, où le cadrage, la lumière et la relation humaine sont essentiels.
Ses photographies racontent la France des années 1950 à 1970 : villages, campagnes, cafés, enfants qui jouent, passants qui attendent. Ce sont des images de silence et de simplicité, où perce souvent une forme d’humour tranquille, une douceur du regard empreinte de pudeur et de poésie. "La photographie, c'est le regard qu'on porte sur les gens, disait-ilUne photoc'est avant tout une démarche, un sentiment profond, c'est de la poésie. Comme cette péniche dans les brumes matinales de la Deûle.
Un de ses clichés a été choisi par Edward Steichen pour figurer dans sa monumentale, et désormais mythique, exposition The Family of Man.

samedi 19 avril 2014

Hiroko Otake - Metamorphosis
Une image et des mots. Une oeuvre de la japonaise Hiroko Otake (b.1980).

Je me souviens qu'à la découverte, dans Cent ans de solitude, du passage où sont évoqués les vols de papillons qui accompagnent où qu'il aille un des personnages du roman, je m'étais émerveillé que Garcia Marquez ait pu avoir une idée si belle et si poétique.
Depuis je suis allé en Amazonie, et j'ai vu cent fois, à chacune de mes expéditions, des nuées de papillons jaunes sur les berges des fleuves ; ils s'y posent en grappes énormes et tourbillonnent autour de celui qui passe. J'ai alors compris que Garcia Marquez avait dû lui aussi voir ce spectacle des dizaines de fois sur les rives des fleuves colombiens, et qu'il puisait dans son enfance une part de son inspiration.

C'est alors qu'elle remarqua les papillons jaunes qui précédaient chaque apparition de Mauricio Babilonia. Elle avait déjà noté leur présence, surtout à l'atelier de mécanique où elle avait pensé que les attirait l'odeur de peinture. Quelquefois elle les avait sentis voleter au-dessus de sa tête dans la pénombre du cinéma. Mais quand Mauricio Babilonia se mit à la poursuivre comme un spectre qu'elle seule pouvait identifier dans la foule, alors elle comprit que les papillons avaient quelque chose à voir avec lui. Mauricio Babilonia se trouvait toujours parmi le public des récitals, au cinéma, à la grand-messe, et elle n'avait nul besoin de le voir pour découvrir sa présence que lui signalaient les papillons.

dimanche 13 avril 2014

Bruno Réquillart - Seascape 1 (1970s)
Le vide-grenier du dimanche.
Deux clichés du français Bruno Réquillart (b.1947), photographe du silence, du retrait et des formes discrètes du vivant.
« J’essaie de photographier ce qui n’attire pas le regard », disait-il dans un entretien.
Issu d’une formation scientifique, Bruno Réquillart s’est tourné vers la photographie au tournant des années 1980. 
Son travail, souvent en noir et blanc, s’inscrit dans une veine rigoureuse, minimaliste, presque contemplative.

B. Réquillart - Paris (1970s)
Il photographie des paysages, des visages, des fragments d’objets ou d’architectures, mais toujours avec cette attention portée à la lumière, à la matière, à ce qui, dans l’ombre ou le détail, raconte plus que ce qui s’impose d’emblée au regard.
Après avoir documenté l'atmosphère libertaire soixante-huitarde, il se tourne vers la photographie plus conceptuelle d'objets du quotidien urbain. Ce sera le cas, par exemple, avec sa série Constats : poteaux, panneaux publicitaires, rideaux métalliques, troncs d'arbres.....; c’est peut-être là que réside sa force : faire surgir une beauté muette des choses ordinaires, nous rappeler que le visible n’épuise jamais tout ce qu’il y a à voir.
Il s'adonne ensuite à la peinture et en 1992 fait don à l'État de tous ses négatifs et tirages, comme l'avait fait avant lui, en 1979, Jacques-Henri Lartigue.
Il revient à la photographie au début des années 2000 en se consacrant principalement aux paysages parisiens.
"Certaines photographies, je ne sais plus lesquelles mais je me souviens de la sensation, sont nées d'un brusque retournement. Comme si une présence, dans mon dos, m'appelait : c'était une photo."
WD1

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dimanche 6 avril 2014

A. Bloemaert - Le joueur de flûte (1621)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur néerlandais Abraham Bloemaert (1564-1651), figure majeure de la peinture néerlandaise à la charnière entre maniérisme et baroque. Considéré comme le père de l' École d'Utrecht. où il fut par ailleurs, en 1611, parmi les fondateurs de la Guide de Saint Luc.

A.B. - Les disciples d'Emmaüs (1622)










Après une brève période "caravagesque" - illustrée par ces deux toiles -, un courant majeur de l'École d'Utrecht, ICI, il revient au classicisme, puisant toujours son inspiration dans la mythologie, les scènes pastorales et bibliques.
SB1
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Ben Enwonwu - Anyanwu (1954) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste nigérian Ben Enwonwu (1917-1994), figure tutélaire d...