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Hiroko Otake - Metamorphosis |
Je me souviens qu’en lisant Cent ans de solitude, j’avais été émerveillé par le passage évoquant les vols de papillons qui suivent partout l’un des personnages, et admiratif que son auteur ait eu une idée à la fois si belle et poétique.
Depuis, j’ai connu l' Amazonie... et à chacune de mes expéditions, j’ai vu des nuées de papillons jaunes s’agglutiner sur les berges des fleuves, et tournoyer en grappes autour de ceux qui passent.
C’est alors que j’ai compris que García Márquez avait dû assister lui aussi à ce spectacle des dizaines de fois sur les rives des fleuves colombiens, et qu’il puisait dans ses souvenirs d’enfance une part de son inspiration.
C'est alors qu'elle remarqua les papillons jaunes qui précédaient chaque apparition de Mauricio Babilonia. Elle avait déjà noté leur présence, surtout à l'atelier de mécanique où elle avait pensé que les attirait l'odeur de peinture. Quelquefois elle les avait sentis voleter au-dessus de sa tête dans la pénombre du cinéma. Mais quand Mauricio Babilonia se mit à la poursuivre comme un spectre qu'elle seule pouvait identifier dans la foule, alors elle comprit que les papillons avaient quelque chose à voir avec lui. Mauricio Babilonia se trouvait toujours parmi le public des récitals, au cinéma, à la grand-messe, et elle n'avait nul besoin de le voir pour découvrir sa présence que lui signalaient les papillons.
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